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Le CR de La course... La suite !

Du départ à CP1 - Jusque-là, tout va bien !

Mercredi 31 janvier 2018


La nuit a été très bonne. Je me lève à 6h00 de façon à avoir le temps d’aller prendre un bon petit déjeuner, puis je vais me mettre en tenue de course. J’en profite pour bien ranger tout le reste car le sable rentre dans le Yégué et au bout de 2 à 3 jours il va y en avoir partout.

6h45 je suis prêt. Je circule dehors entre ceux déjà dans les starting blocs et ceux qui seront prêts juste au dernier moment, comme sur toutes les courses en fait !

On sent bien que les horaires sont à la mode locale… Du coup on nous annonce un retarde de 30mn, mais on nous précise que les barrières horaires seront également retardées de 30mn. Ouf !

Puisqu’on parle des horaires, je reviens sur ma feuille de route. Autant parfois j’essaye de faire quelque chose de très précis, autant là, ma méconnaissance du terrain m’a poussé à faire quelque chose que j’imagine réaliste au final, mais sur une allure et une gestion très linéaire (ce qui n’est jamais le cas en ultra). La feuille de route est simple… Progression à une moyenne de 4km/h, et pose aux CP en moyenne de 30mn. Si je reporte ça aux distance des tronçons fournis par Jean-Philippe, et en prenant en compte les 30mn de retard annoncés, voilà ce que cela donne

Pas question de piloter ma course avec cette feuille de route, c’est avant tout un outil de constat à postériori. Ma priorité est d’avancer à une allure à laquelle je me sens bien, et ça devrait le faire !

Mais revenons à notre départ. L’heure approche, et avant de nous libérer, on a le droit au discours des officiels dont le gouverneur de l’Ennedi Est (l’équivalent de notre préfet vraisemblablement).

On va ensuite se positionner sous l’arche… une arche gonflable au pays des arches naturelles !!! Il y a peut-être un truc à creuser là :D

Petit précision, ici le départ est donné au pistolet, mais pas avec une arme chargée à blanc comme chez nous… Non juste de quoi vous rendre sourd pendant 5mn si vous êtes trop près du starter

Pan !

Du départ à CP1

C’est parti. Et voilà que je pars… en courant ! Bon, en fait je trottine, et puis c’est juste pour la vidéo du départ, c'est-à-dire sur 300m…

Tout de suite après je me cale à mon allure de marche cible. Je sais que les premiers kilomètres vont me permettre de me mettre en route. La course est longue, et elle va se jouer sur la durée.

Cette première section de 17km n’est pas vraiment compliquée, et même plutôt agréable et variée. La plupart des concurrents sont partis en courant ce qui fait que je me retrouve assez rapidement dans le groupe… de queue ! C’était à la fois normal et prévisible, mais ça fait quand même cogiter un peu. Le piège serait d’essayer d’accélérer et de s’accrocher. Je sais que si je fais ça je le payerai plus tard, alors je reste concentré sur mes sensations, mon allure et bien sur les paysages.

La température n’est pas trop élevée, il est encore tôt, et ça reste agréable.
Sur cette section, j’enfile mes manchettes cyclistes quand le soleil devient permanent. Pas envie de bruler avec ma peau blanche. Pour le reste, je me laisse porter par l’allure.

Je suis parti avec mes deux bidons de 75cl, + 0,5l de réserve dans le sac, ce qui devrait être suffisant vue l’heure et la distance.

Pour l’orientation je reste bien concentré sur mon GPS. Par contre je ne vais jamais regarder la distance restant jusqu’au CP suivant (ca peut être motivant comme terriblement démoralisant). Ma technique est simple, avancer sans me poser de question jusqu’à ce que je vois le CP…

Et c’est justement ce qu’il va se passer. Sans m’être réellement rendu compte de la distance je vois apparaitre une haute flamme aux couleurs du TREG. Pas de doute c’est le PC1.

CP1 - Mercredi 31 janvier 2018 – 10h15 - Km17
Temps prévu section 4h15 – Temps réalisé section 2h45
Temps total prévu course 4h15 – Temps total réalisé course 2h45

Première pose, et premier état des lieux !

Je commence par mettre en œuvre mon protocole de ravitaillement.
Sortie du sachet contenant mon ravito et le ravito pour la prochaine section, préparation de l’eau gazeuse pour me réhydrater, puis je lance la réhydratation de mon plat Lyo. Ici j’ai opté pour un crumble, froid, ce qui avec la journée qui avance va me faire du bien. Par contre je n’ai absolument pas touché au ravito que j’avais prévu sur la section Départ-CP1. Ce n’est pas critique, mais il faut quand même que je pense à m’alimenter un minimum.

Pendant que tout cela se met en place je refais le plein des bidons et de la réserve car la prochaine section est longue (23km), réputée technique et surtout elle va se faire sur le créneau le plus chaud de la journée, et je sais par expérience que ce créneau est souvent éprouvant pour le physique.

Sur le CP je retrouve les copains (Frank, Katia, Guy, Pascale, Marie Georges - dont on n’a pas le droit de dire le nom…) mais je constate surtout que la plupart des concurrents repartent rapidement de ce CP. On est frais, il fait bon, c’est tentant d’essayer de gagner 5 ou 10mn, mais de mon point de vue c’est une erreur qui se payera plus tard. Je m’en tiens à mon idée de base. Je me ravitaille correctement sans regarder le chrono, et je repars quand je pense être prêt.

Petit coup d’œil à la feuille de route. J’ai mis 1h30 de moins que prévu et sans forcer. Je savais que j’avais un peu sous-évalué mon allure, donc je ne m’enflamme pas.

Le CP est à l’ombre de grands rochers, il y fait bon, on aurait presque envie d’y rester, mais bon, ce n’est pas tout, c’est que j’ai un TREG à faire et contrairement aux courses horaires où quand on s’arrête la ligne d’arrivée se rapproche quand même, ici, ce n’est pas le cas !

De CP1 à CP2 - Une course d’équipe !

Je repars de CP1 à 10h35, soit un arrêt de seulement 20mn par rapport aux 30mn prévues initialement.

Là on part pour la section présentée comme la plus « technique » du parcours avec le labyrinthe de Oyo, la montée sur le plateau pour admirer la Guelta d’Archeï et les zones de pierrier bien techniques en fin de section.

Le départ se fait en montant une sorte de colline dune (ou une dune colline)… je repars tranquillement le temps de remettre la machine en route et de retrouver ma vitesse de progression. On longe les grandes barres rocheuses avant de déboucher sur une large plaine dégagée (repère 1 sur la carte).

Je crois que c’est par là que je retrouve Frank, Katia, Pascale, Marie, mais aussi Guy, Séverine, philippe… bref un gros groupe.

On va progresser plus ou moins ensemble dans cette plaine si ce n’est qu’il me semble qu’on va perdre Guy et Philippe (plus rapides ? je ne m’en souviens plus trop, si finalement ils étaient devant ou derrière).

La chaleur commence à se faire sentir. On traverse cette plaine et on finit par voir au loin les grands blocs rocheux du Labyrinthe d’Oyo (repère 2 sur la carte).

Imaginez un vrai labyrinthe naturel composé de bloc rocheux de plusieurs dizaines de mètres avec une multitude de cul de sac dans toutes les directions.

Pour arranger les choses, au milieu de ces blocs la réception des GPS peut s’avérer assez irrégulière. Donc JP a placé en plus des morceaux de chiffons et tracer par endroit des flèches sommaires. Bref en plus d’être un labyrinthe, cela va être un exercice d’orientation (ce qui n’est pas pour me déplaire). Notre petit groupe me propulse orienteur en chef :D Ca me va, mais j’ai quand même besoin des yeux de tout le monde pour ne pas louper un balisage.

Dès le début, le fait d’être attentif nous évite de partir sur une mauvaise piste. Bon, met dans le bain. On ne progresse pas très rapidement mais de façon assez régulière. Chacun prend sa part d’observation et à plusieurs reprises ce sont mes équipiers du moment qui vont trouver le balisage, parfois un peu masqué par l’effet du vent.

Même si notre moyenne horaire en prend un coup dans le nez, il faut reconnaitre que ce passage est finalement assez plaisant.

Plus on approche de la fin du labyrinthe plus on retrouve des concurrents qui ont visiblement tourné en rond, certains étant partis de CP1 presque 30mn avant nous !

Vers la sortie, c’est Pascale qui, une nouvelle fois, nous trouve le bon passage. Elle a fait la course dans l’autre sens l’an dernier et elle a des images qui lui reviennent. Elle nous fait remonter dans une faille en nous disant « l’an dernier il y avait une chèvre morte dans ce passage ». Bingo, la chèvre est toujours là. Bien desséchée, on peut même dire qu’elle n’a que la peau sur les os, mais elle est bien là.

Une fois sur le plateau, on va faire une longue section sur une zone rocheuse (repère 3 sur la carte). J’essaye de me mettre au train, et notre groupe se fait et se défait en fonction des coups de moins bien des uns et des autres, mais ça avance. Sur la fin de cette zone j’ai un passage à vide, et comme toujours dans ces cas-là je m’isole dans ma bulle le temps que ça passe (car ça finit toujours par passer). Je me lance dans une descente rocheuse (repère 4 sur la carte) suivi par Guy, et Guy, comment vous dire, ne peut pas courir sans parler. Ne cherchez pas, ça n’arrive pratiquement jamais.

Sauf que là, quand je suis dans ma bulle, je ne parle pas, mais il ne faut pas me parler non plus… Et du coup à un moment je l’envoie un peu balader. Il se passe vraiment des trucs bizarres parfois en course ! (J’irai d’ailleurs m’excuser un peu plus tard lorsque j’aurai repris un peu du poil de la bête).

Une fois en bas, on longe un oued puis on tombe sur Marc. J’en profite pour refaire le plein des bidons avec la réserve, mais je suis presque à sec. Plateau découvert + période chaude = 2,5l de boisson, et il ne me reste que 0,5L pour rejoindre le PC. Il va falloir gérer.

Je repars avec Pascale sur mes talons. Elle a un très bon rythme de marche, ce qui fait qu’on avance correctement. Philippe nous a rejoints et nous arrivons sur les points de vue de la Guelta d’Archeï. Juste fabuleux. On nous a prévenu de ne pas trop nous approcher, car il n’y a aucune protection et surtout un a pic de 150m…

On continue notre progression sur le bord de la falaise mais là j’ai un souci avec ma trace. On devrait être un peu plus sur la gauche, sauf qu’à gauche… c’est le vide !

En fait comme je n’ai pas encore tout à fait récupéré de mon coup de mou, j’ai manqué d’attention et on a loupé de quelques centaines de mètres l’endroit où la piste descend dans le fond de la gorge. Rien de grave mais ce genre d’erreur à tendance à m’énerver.

On fait demi-tour, et on trouve la bonne piste, voyant nous passer sous le nez un groupe de 5 ou 6 personnes. On descend dans la gorge puis on suit le groupe qui nous précédait. Là en regardant mon GPS je ne vois plus de trace. Je m’arrête prévenant ceux qui sont avec moi, les autres devant ont continué à descendre la gorge. Je dé-zoom ma trace et je me rends compte qu’en suivant les autres on a loupé la piste qui remonte sur le plateau de l’autre côté de la guelta (repère 5 sur la carte).

Je propose de faire demi-tour rechercher le bon passage. En fait, je ne le propose pas réellement, je dis que je vais remonter chercher là où je pense que se trouve la bonne piste, après, chacun fit en fonction de son avis… me suivre ou pas. Je remonte quelques centaines de mètres et là il y a une large brèche bien raide sous forme de gros pierrier. Mois qui ait horreur du D+ je suis servi.

Je passe devant et j’essaye de monter non-stop. J’ai trop de mal pour ne pas me pousser à tout faire d’une seule traite. Une fois en haut je me pose 5mn en attendant les autres. Ca a suivi finalement, et ils ont bien fait car on a retrouvé certains balisages en tissus. Même le second groupe qui était devant nous a finalement décidé de faire demi-tour pour revenir avec nous. L’inattention nous fait friser la correctionnelle !

C’est reparti dans un enchainement de zones rocheuses, principalement en plateau jusqu’à la descente final. On va avoir le droit à une descente dans un méga pierrier (repère 6 sur la carte), sans aucune piste visible, où il va falloir passer de rochers en rochers. Un passage dans lequel je vais laisser pas mal de jus, surtout moi qui suis aussi à l’aise en descente technique qu’en montée. Là je pense à Sébastien qui avec son expérience de la montagne a du bien s’amuser ici.

Assez vite dans la descente Frank me double. Il est assez à l’aise là-dessus. Un peu plus tard, c’est Philippe qui me dépasse, mais là, on a l’habitude du « chien fou », donc je ne cherche pas à m’accrocher.

Je termine ma descente à mon allure et vers le bas je tombe sur Marc, en poste pour réaliser quelques photos. On ne le sait pas encore mais on va être amenés à se recroiser plusieurs fois encore sur la course.

En passant près de la voiture de Marc, je vois Philippe avachi sur une couverture. Il est explosé… Le « chien fou » aurait-il laissé quelques plumes, pardon, quelques poils dans la descente ? Il est en sécurité, donc je ne m’attarde pas plus que ça , surtout que le CP n’est plus très loin, j’ai même vu des voitures droit devant pendant la descente, donc je me poserai au CP, et pas avant.

En fait j’ai vu des voitures droit devant sauf que… mon GPS me fait bifurquer sur la gauche. Piège, ce que j’ai dû prendre pour le CP n’était pas le CP… comme quoi il ne faut pas lâcher le GPS jusqu’au bout !

Je contourne tout le pied du massif rocheux, et là quelques centaines de mètres plus loin, je vois le vrai CP, avec la flamme du TREG, et les bénévoles qui me font de grands signes. Cette fois je coupe droit devant moi jusqu’à eux, bien content d’arriver car je suis totalement à sec.

CP2 - Mercredi 31 janvier 2018 – 16h15 – Km 40
Temps prévu section 5h45 – Temps réalisé section 5h40
Temps prévu course 10h30 - Temps réalisé course 8h45

J’arrive au CP et je me pose sur un des lits de camp. Comme ce sera le cas sur tous les CP, je n’ai même pas le temps de demander quoi que ce soit que je suis pris en charge par les bénévoles.

Du coup je me concentre uniquement sur mon protocole de ravitaillement, le même qu’au CP1, avec pour seule différence cette fois que je vais me faire un bon plat de pâtes bolognaises. Cette section m’a un peu cramé, à cause de la partie technique et aussi du fait qu’on a tapé essentiellement la partie chaude de la journée.

Un peu après m’être installé, voilà Frank qui arrive. Etrange, lui qui est descendu bien plus vite que moi aurait dû être là depuis quelques temps, sauf qu’il a vu comme moi les voitures au loin droit devant pendant la descente et qu’il a été droit dessus sans contrôler sa trace…

Dans la foulée tout le reste du groupe arrive. 6 ou 7 personnes d’un coup sur un CP ça fait du monde. Quelques-uns vont jusqu’au bout de la Guelta. En fait sur le plan on devait aller dans la Guelta pour ensuite revenir au CP… mais en arrivant avec les signes des bénévoles, je suis venu direct au CP. Tant pis pour le petit crochet, sachant que la Guelta on l’a bien vu de la haut tout à l’heure.

La pause ravitaillement se passe bien, et surtout en étant arrivé avant tout le groupe, ça me permet d’éviter un peu la bousculade… Pas de stress, je prends bien le temps de faire tout ce que j’ai à faire, puis je commence à ranger mon sac et à me préparer pour la prochaine section sur laquelle je vais trouver ce que j’attends avec impatience, la nuit.

J’adore vraiment la nuit dans le désert.

A la différence de beaucoup de gens, je n’écoute pratiquement jamais de musique en courant, y compris en ultra. J’ai un vrai besoin de « sentir » ce qu’il se passe autour de moi, et le fait de mettre des écouteurs m’isole trop. Cette fois je ne les ai même pas emportés.

Au moment de partir, Abderrahim qui était là bien avant nous me propose de repartir avec lui. J’hésite un instant car il est visiblement plus rapide que moi, et j’ai peur de devoir cravacher pour rester au contact. Du coup OK pour partir ensemble mais si il va trop vite je le laisserai filer. On n’a fait que 2 sections sur 9… Trop tôt pour se cramer.

De CP2 à CP3 - Une nuit de super lune !

Je repars de CP2 à 17h00, soit un arrêt de 45mn par rapport aux 30mn prévues initialement, mais si je suis resté un peu plus longtemps c’est que j’en avais besoin.

On part sur une piste et un terrain qui deviennent assez vite roulants. La nuit devrait arriver vite, le soleil étant couché à 18h00. Pour le moment on profite de la lumière qui baisse et surtout de la température qui est super agréable. C’est pour ainsi dire la meilleure partie de la journée.

Abderrahim marche d’un bon train mais on arrive à rester proches l’un de l’autre mais je ne suis pas certain de pouvoir me coller à son rythme très longtemps.

Finalement cette question ne se posera pas. Au bout d’un moment, je ressens le besoin de devoir m’arrêter pour réaliser une pose technique. Je le laisse partir devant le temps de mon arrêt.

Quand je repars je devine sa silhouette au loin. Pas question d’accélérer pour essayer de le rattraper, on verra comment cela va passer de façon naturelle.

La nuit tombe, mais tout reste étrangement lumineux. Il faut dire que non seulement JP a calé la course sur la période de pleine lune, mais en plus ce soir on a une super lune, c’est-à-dire une configuration qui fait que la lune est encore plus lumineuse qu’à l’habitude.

Le fait d’avoir profité progressivement de la tombée de la nuit fait que mes yeux se sont habitué à cette obscurité, et avec cette lueur lunaire, je n’ai même pas besoin d’utiliser la frontale. Seul un vent un peu fort vient légèrement perturber mes réflexions

Si j’avais regardé la carte, j’aurais bien vu qu’on allait viser un gros bloc rocheux qui indiquait le premier tiers du parcours, sauf que, comme pour le chrono ou les distances restantes, j’ai décidé de ne pas regarder les cartes, et de ne me concentrer que sur le GPS et … les paysages.

Même de nuit je profite. Je ne sais plus où est Abderrahim. Je me suis écarté de la trace de quelques centaines de mètres, mais comme le terrain est au top là où je suis-je ne vois pas l’intérêt de revenir sur la trace initiale. De temps en temps il me semble deviner l’éclair d’une frontale, mais si ça se trouve c’est juste un tchadien. Peut-être progresse-t-il comme moi, sans frontale.

J’arrête de me poser des questions et je profite de ma nuit. Je dis « ma » nuit, parce que j’adore ce moment-là. Seul, au milieu de nulle part, juste à écouter les bruits, la vie du désert, sans aucune perturbation. C’est magique.

Je passe le fameux rocher sans y faire attention puis je traverse une longue partie totalement dégagée. Aucun sous le sol est porteur et permet d’avancer d’un bon rythme (tout est relatif). Sur cette section je vais être doublé par Carl, un coureur néerlandais du 90km qui me semblait mal en point au CP2 et qui là me double en courant, l’air facile.

Par contre je vais devoir faire un petit arrêt pour enfiler mon maillot de nuit. Je ne l’ai pas mis en partant du CP car il faisait bon, mais là ça comment à être un peu juste. J’en profite pour sortir la frontale quand même. Je ne l’allume pas mais en cas de nécessité je l’aurais sur le front.

Je déplace également mon dossard. Il était attaché au porte dossard sur la sangle du sac à dos, mais avec le froid provoqué par le vent, je commence à avoir mal au ventre. Je positionne le dossard juste sur le milieu du ventre et cela a pour effet de couper l’air frais. Il ne fait pas assez froid pour mettre la veste en tyvek.

Ma progression continue jusqu’à ce que j’atteigne finalement l’entrée du canyon. Je rentre comme l’indique la trace, sauf que le GPS tombe en panne de batteries. Zut ! Nouvel arrêt pour sortir les piles de rechanges, et je repars.

J’ai aussi une sensation d’écœurement à chaque fois que je bois de l’hydramov J’adore ce goût agrume, ça passait très bien sur CP1 et CP2, mais là j’en arrive pratiquement à avoir la nausée. Je pense qu’à partir du prochain CP je ne vais plus en mettre dans le bidon.

Cette partie passe bien jusqu’au moment où on passe dans des gorges très étroites. Là je suis doublé par Virginie et Patrick qui sont sur le 90km et qui alternent marche et course. Le fait de passer dans un canyon étroit m’oblige ponctuellement à allumer la frontale car je me retrouve à l’ombre de la lune, et là c’est bien sombre.

La progression reprend normalement ensuite, toujours frontale éteinte, que du bonheur. La section finale est troublante. Avec un peu de difficulté, me voilà à serpenter dans des mini ravines sablonneuses. Et ce n’est pas un accident puisque la trace est pile dessus. En fait, il s’agit d’un petit crochet, ou plutôt d’un petit slalom (pour ce dont je me rappelle) destiné à nous faire admirer l’arche Toukouloula

A peine sorti de ce mini labyrinthe, je tombe sur PC3 !

CP3 - Mercredi 31 janvier 2018 – 21h40 – Km 63
Temps prévu section 5h45 – Temps réalisé section 4h40
Temps prévu course 16h45 – Temps réalisé course 14h10

CP3 n’est pas n’importe quel PC… C’est celui où officie Isa.

A ce moment-là je me sens étrangement bien. La section est bien passée, je suis en pleine forme, bref tous les voyants sont au vert, et je m’empresse de le faire savoir à Isa ;-)

J’enclenche ma petite procédure de ravitaillement. Idrolitina, viande des grisons et je réhydrate mon crumble. Je Recale mon sac, je fais le plein d'eau’ juste 2L qui devraient être suffisant, la prochaine section ne se faisant que pendant la nuit. Ça devient presque routinier, mais la chaleur de l’accueil sur les CP depuis le début permet de personnaliser chaque CP.

J’en profite pour remplacer l’Hydramov par la partie d’Idrolitina que je n’ai pas bue. Cela va me faire un bidon avec un petit goût salé et un autre avec de l’eau claire. Je récupère également un jeu de piles de rechanges pour mon GPS, de façon à ne pas prendre le risque de me retrouver bloqué.

Côté tenue j’enfile mon maillot à manches courtes par-dessus le maillot Craft pour me protéger de la fraîcheur de la nuit et je sors le bonnet, à la fois pour protéger les oreilles, et aussi pour moins sentir la frontale.

Bon c’est pas tout mais j’ai encore des menhirs à livrer. J’enfile mon sac, je charge la nouvelle trace dans le GPS et hop c’est reparti

De CP3 à CP4

Je repars de CP3 à 22h10, soit un arrêt de 30mn, soit exactement le temps prévu.

Que vous dire de cette section ?

En fait mes souvenirs me font cruellement défaut, mais je n’ai pas non plus en mémoire de difficulté particulière. J’ai probablement dû mettre le cerveau sur OFF pendant quelques heures.

Seul moment un peu particulier, la traversée d’un troupeau de dromadaire, et de ce que j’imagine être des maisons (des Yégués), le tout protégé par des chiens qui n’ont pas l’air spécialement commodes. Il y en a plusieurs qui tournent autour de moi. J’allume la frontale à la puissance max ce qui a pour effet de faire ressortir parfois juste deux yeux verts, mais ca semble les tenir à distance. De toute façon s’ils approchent je crois que je n’hésiterai pas un instant à m’en débarrasser.

Finalement je dois sentir trop mauvais avec la transpiration, et ils préfèrent lâcher le morceau :D

A part ça… tout va bien jusqu’à ce que j’arrive à rejoindre CP4 (et voilà mon CR d’interposte le plus rapide depuis le début de la course)

CP4 - Jeudi 01 février 2018 – 02h15 – Km 82
Temps prévu section 4h45 – Temps réalisé section 4h05
Temps prévu course 22h00 – Temps réalisé course 18h45

CP4, Le « girly CP » comme cela nous avait été annoncé, tenu que par des filles !

Lorsque j’arrive sur le CP j’ai la surprise de retrouver Cyrus ! Pour moi il était loin devant. Il est pratiquement sur le point de repartir, mais cela ne fait pas un gros écart.

J’enclenche mon protocole habituel, avec un bon plat de pâtes pour attaquer la fin de la nuit. Comme au CP précédent, je zappe l’hydramov pour recharger mes bidons (et en fait je vais désormais le zapper à chaque CP) pour le remplacer par de l’Idrolitina lorsque je n’ai pas tout bu sur le CP.

Pendant que je me ravitaille, Jean-Noël essaye de négocier son départ du CP avec Isa de l’équipe médicale. En fait il n’arrive à rien manger depuis le début de la course, et sa glycémie étant faible, YYY ne veut pas le laisser repartir. Comme il ne peut rien avaler de solide, il demande à YYY si elle a du coca. Et là ça fait tilt ! Je lui propose de prendre un de mes gels au goût cola, et de le diluer dans de l’eau, comme ça cela passera mieux, et c’est ce qu’il va se passer…

Le temps de finir de me ravitailler, de refaire mon sac, et voilà qu’on repart pratiquement tous les deux en même temps.

=> Vers la 3ème partie du CR



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