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Le TREG 2018… De sable de vent et de roche

Tout est parti de là !

Que de raffut dans ce Spartan de l’armée de l’air tchadienne, mais ce vol entre N’Djamena, la capitale du Tchad, et Fada, au nord-est du pays fait partie intégrante de notre entrée en conditions dans l’univers du TREG.

Dire que sur les éditions précédentes il fallait une journée de 4x4 pour rejoindre le camp de base du TREG, avec toute la fatigue que cela peut engendrer. Depuis 2 ans, c’est l’armée de l’air qui assure une rotation avec deux avions, un ATR pour une partie de l’équipe (coureurs et organisateurs), et le Spartan pour la seconde partie de l’équipe ainsi que le fret. Par contre avant d’en arriver là il s’est passé plusieurs années.

Tout cela a dû commencer je pense après la première édition du TREG en 2014 Les photos diffusées alors après la course montraient des paysages tout à fait extraordinaires. Le genre de photos dans lesquelles projetez et où vous vous dites, il faut que j’y sois !

J’ai connu ça il y a longtemps, très longtemps, avant de me lancer sur mon premier ultra trail. C’était en septembre 1993, la première édition de ce qui s’appelait alors le Supermarathon du Verdon s’était déroulée pendant l’été, et dans Jogging International, un reportage m’avait interpelé, pour ne pas dire perturbé. Avec des images de coureurs dans des paysages qu’on avait l’habitude de voir en vacances, mais pas en course.


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Ce jour-là je me suis dit, je dois y aller… A l’époque je ne faisais que de la route, et un marathon par an maximum, mais peu importe il fallait que j’aille dans ces photos. Rien de rationnel dans tout ça, juste un appel.

9 mois plus tard, avec Serge, Marc et Dany, 3 potes de club, on était au départ de ce qui allait être notre premier trail et de notre premier ultra. Pas d’équipement spécifique, pas de chaussures de trail, pas de sac à dos, ni de couverture de survie… Non rien …

Juste une tenue de coureur sur route, short, débardeur, casquette chaussures de route. L’insouciance d’une activité qui débutait en France, le Trail.

Première partie de la course, et au bout de quelques kilomètres, je me retrouve là où la photo que j’avais en tête depuis un an a été prise… Puis d’un seul coup, je passe de l’autre côté. Je ne regarde plus la photo dont je rêvais, je suis dans la photo, en fait je suis la photo…

Retour en 2014, pratiquement 20 ans après cette première expérience troublante, voilà que cela recommence. Pourtant entre temps, j’ai eu l’occasion de faire pas mal de courses, de tous types, toutes distances, dans tous les environnements, mais même si j’ai eu l’occasion de voir des choses absolument formidables, jamais un appel de ce genre ne s’était manifesté à nouveau.

Et là, une simple photo d’un coureur dans ce massif de l’Ennedi, paysage minéral mélangeant roche et sable, mais à une échelle presque humaine.

Pendant les années qui vont suivre cet appel va perdurer, progressivement renforcé par les contacts avec Jean-Philippe Allaire, l’initiateur de cette course. Soirée de présentation, bonne bouffe, concert, et même un ultra trail !

Comme tout n’est pas toujours aussi simple qu’on le souhaiterait, certains freins apparaissent, les deux principaux étant le budget et bien sûr la question de la sécurité.
Vue de France aller courir au Tchad dans une région bordée au nord par la Libye et à l’est par le Soudan peut paraitre un peu irresponsable. Et il serait probablement anormal de ne pas se poser la question (la politique de l’autruche n’a jamais réduit les risques). Mais sur ce point les réponses sont claires et précises. Sans refaire le film, la zone n’est concrètement pas plus dangereuse que la plupart des autres régions du monde. Un mode de vie différent, une histoire récente parfois troublée, mais depuis quelques années maintenant, le niveau de stabilité de cette partie du Tchad est tout à fait satisfaisant.

L’aspect budget va se régler de lui-même… Le temps de me décider à y aller, je vais avoir l’occasion de remplir la cagnotte nécessaire à cette aventure.
Après tout ce temps d’attente, la décision de franchir la ligne est prise. Ce sera pour l’édition 4 en février 2018.
Dimanche 28 janvier 2018 - Objectif N’Djamena

Rendez-vous est pris à 13h à Roissy Charles de Gaulle pour y retrouver Caroline, la femme de Jean Philippe ainsi qu’une bonne partie des concurrents et des bénévoles.

On récupère un carton de « fret » que nous allons prendre avec nous pour le vol entre Paris et N’Djamena, située dans le sud du pays. Un peu plus de 6h de vol direct, puis une arrivée dans la capitale. Le temps de régler les formalités, de sortir de l’aéroport, d’aller à l’hôtel, la journée est bien entamée, pour na pas dire proche de la fin.

On est hébergé au Radisson Blu, un hôtel tout neuf (il a à peine 6 mois) avec de très belles chambres

A peine le temps de poser nos bagages qu’on nous annonce un premier briefing prévu à… minuit !
«- Heu mais on aimerait bien aller dormir nous ! »

Quelques rappels sur l’agenda prévu sur les jours à venir, ce qui permet de se plonger quelques instants dans le tracé de cette édition 2018

La course se fait dans le sens inverse des années précédentes. Vu le caractère technique évoqué sur la liaison CP1-CP2, il est prévu que nous fassions tous ce secteur de jour. Le camp de base est donc déplacé plus à l’est que les années précédentes. Le reste du parcours va nous faire passer par les principaux sites naturels de la région

Suite du briefing… Pour arranger le tout on apprend que la nuit sera courte car les premiers vont repartir de l’hôtel à 5h00 du matin, les autres deux heures plus tard. Par chance, je suis dans le second groupe, et Philippe, avec qui je partage la chambre également. C’est toujours ça de pris.

Lundi 29 janvier 2018 - Découverte du camp de base

Après une bonne et courte nuit, un petit déjeuner avec œuf, bacon, pain, fromage, croissants, on retourne direction l’aéroport de N’Djamena.

Là on récupère le Spartan, l’avion de transport de l’armée de l’air tchadienne. Le fond de l’avion a été chargé avec les bagages et le fret, et les coureurs se casent sur les superbes banquettes en filet, méga confortables… enfin probablement confortables quand on est en tenue de saut en parachute…

Pendant le vol on est même autorisé à passer dans le cockpit, et même pour certains à prendre la place du copilote

Dans l’avion je suis à côté de Sébastien. Ce n’est pas n’importe qui dans le monde trail Sébastien. Un CV de coureur long comme mes deux avant-bras mis l’un derrière l’autre, et quelques jolies victoires et podiums comme sur le Lybian Challenge ou l’UTMB pour ne citer que celles-là. Un prétendant à la victoire sur la course, et probablement une place de perdue pour moi au classement général ;-)

En fait de façon plus générale, il y a sur cette course pas mal de connaissances. C’est assez drôle mais sur cette course on retrouve toute une équipe de personnes qui étaient sur l’Ultra Trail de la Plage Blanche en mai dernier au Maroc, course organisée par Cyrus qui cette fois-ci vient en tant que coureur, mais sur laquelle était venu courir Jean-Philippe, organisateur du TREG.
On retrouve donc comme ça Cyrus, Katia, Pascale, Maître Guy, Frank et Xavi. A cette liste viennent s’ajouter Christine, Philippe, Dominique et Bernard, deux coureurs connus sur la Trans 333 il y a quelques années, et bien sûr pas mal de concurrents avec qui j’aurais l’occasion de faire connaissance plus tard

Après environ 2 heures de vol, le Spartan se pose sur la piste de l’aérodrome de FADA. Enfin je dis Aérodrome, parce qu’il faut bien le nommer, mais en fait c’est une piste de cailloux, avec juste une petite cabane (fermée). Même en mode panorama 360° on peut toujours essayer de chercher le duty free shop, la buvette ou ne serait-ce qu’un coin d’ombre.

Là commence l’opération de déchargement de l’avion et le transfert dans les pickups qui vont nous emmener au campement. C’est parti pour 3 heures de 4x4 dans le désert pour rejoindre le camp de base de la course situé à… j’oserais dire au milieu de nulle part. Le trajet se fait sans encombre et nous permet de profiter des paysages qui déjà s’annoncent majestueux. Rien qu’avec ce que nous voyons actuellement la promesse semble tenue.

La fin de parcours nous permet de découvrir le village qui sera notre base de vie pendant toute la semaine. Il s’agit d’un ensemble de Yégué, installées en cercle à la façon des chariots dans les westerns

Avec au centre un grand espace couvert qui sert de pièce de vie commune

A l’extrémité du campement se trouve toute la partie cuisine et réserve, car il faut quand même nourrir les 45 coureurs, le staff d’organisation et les tchadiens pendant toute cette semaine.

Les Yégués sont affectés, comme ça pas de bousculade. Je vais partager le mien avec Christine, Guy et Philippe.

Ce sont des sortes de cabanes construites sur une ossature réalisée avec des branches mortes sur lesquelles on place des nattes tressées. Simple, efficace, résistant aux vents qui soufflent par là-bas et dans lesquelles il règne toujours une température agréable.

Tout le village a été monté par une communauté de femmes de la région en à peine deux semaines. Un gros boulot.

Côté hygiène, on dispose à l’extérieur du village de douches et de toilettes. Là encore tout est monté de la même façon, branches + nattes, avec une structure en spirale permettant un peu d’intimité.

Pour les toilettes ce sont des toilettes sèches, simples et efficaces.

Pour les douches, c’est un retour à une technique que je n’avais pas utilisée depuis longtemps... Un fond de douche réalisé dans un vieux fût métallique, un seau d’eau, et un gobelet pour s’asperger. L’eau est bien fraiche le matin, un peu plus douce en fin de journée.

L’eau étant rare, on nous demande bien sûr de l’économiser, et donc de prendre une douche lorsque cela est nécessaire (comprenez, quand vos voisins de Yégué vous font remarquer que vous sentez fort !).

Lundi en fin d’après-midi, petit briefing du boss avant de passer à la première étape sérieuse : l’apéro ! Hé oui, chaque midi et chaque soir, avant le repas il y a un rituel appelé apéro ;-)

Va s’en suivre un repas dont l’organisation restera la même toute la semaine. Plusieurs grands plats contenant suivant les jours du riz, des pâtes, des lentilles, du ragout de pommes de terre, des légumes cuits, de la soupe et de la viande. Un service dans des assiettes en alu (pas de plastique), et on va déguster ça sous la tente commune.

Cette fin de première journée sera rapide. Ici la nuit tombe vers 18h00, et vue la journée fatigante, je suis couché à 20h00.
Dès que le soleil disparait, avec le vent du soir, il fait tout de suite frais dehors. Je supporte largement un sweet et une veste. Pour la nuit, j’ai pris mon duvet Lafuma. Je pense qu’il sera suffisant car il est prévu pour des conditions normalement bien plus difficiles qu’ici où la température ne devrait pas trop descendre sous les 10°.

Je pense qu’il m’a fallu environ 1mn15 pour m’éteindre complétement.

Mardi 30 janvier 2018

Vers 6h30 je suis réveillé alors que le jour est à peine en train de se lever. Ça fait quand même une bonne nuit de pratiquement 10h, preuve que j’étais bien claqué.

J’enfile mon sweet et ma veste. Tant que le soleil ne se montre pas, la température est comme la veille au soir un peu frisquette.

Le temps de prendre pied dehors et je vois que pas mal de gens sont déjà au buffet du petit déjeuner.

Le planning de la journée prévoit essentiellement les contrôles techniques et médicaux, des briefings, un test grandeur nature de l’utilisation des GPS et bien sur la préparation de nos sacs pour le départ prévu demain matin à 7h00.
Je décide d’évacuer rapidement la partie contrôle technique. Je commence par l’atelier sécurité où je récupère ma balise Spot et mon GPS

La balise spot va permettre de nous localiser pratiquement en temps réel. De cette façon l’organisation sait toujours où nous sommes, mais cela permet aussi de demander de l’aide dans certains cas. On a un bouton en cas de problème avec notre GPS d’orientation, un bouton en cas de besoin d’assistance (abandon, blessure, ou autre), et un dernier bouton destiné à une intervention spécifique en cas d’urgence vitale, qu’heureusement personne n’aura besoin d’activer.

Vient ensuite le GPS d’orientation. Des Foretrex 301 ou 401 suivant les cas. Des bons vieux GPS à piles. Hé oui aucun des nouveaux modèles à accus n’ont une autonomie suffisante pour ce type d’épreuve.

Rappel du mode de fonctionnement que je connais déjà, et que de toute façon on manipulera de nouveau cet après-midi. Je fais signer la feuille de contrôle, et hop, une étape de faite.

J’enchaine avec la partie dossard et road book. C’est rapide, et comme j’avais déjà imprimé les vues satellite envoyées par JP avant le départ, je me contente de prendre seulement le dossard.

Troisième étape, le contrôle médical. Au-delà de la fourniture de notre certificat et de l’électro d’effort, on vérifie surtout si on a le matériel minimum pour se soigner en cas de soucis pendant la course. Pas de soucis j’ai tout ce qu’il faut. Petite discussion sur notre état général, RAS, tout va bien.

Dernière étape le contrôle du matériel obligatoire. La liste est restreinte, difficile d’imaginer partir sans.

Ah toute la check list est remplie… Cool… je vais pourvoir commencer à me concentrer sur la façon de remplir mon sac maintenant. Ce sera toujours ça de fait.

Je n’ai pas encore parlé de ma liste de matériel… Ca vous surprend ? Ceux qui me connaissent savaient que ça allait forcément arriver.

Pour ne pas agacer celles ou ceux qui se fiche totalement de cette partie de l'aventure, j'ai fait comme d'hab... Tout est présenté dans la fiche équipement associée à ce CR LIEN FICHE EQUIPEMENT Petite pose apéro (hé oui c’est l’heure !) enchainée avec le déjeuner, puis je vais me faire une petite sieste dont je vais sortir pour assister au départ d’Elodie.

Elodie, plus connue sous le nom de Reine de l’Ennedi, et qui a déjà remporté le TREG va cette année faire le 180km en compagnie d’un… dromadaire !

En fait dans le cadre d’un projet humanitaire, elle souhaite tester la progression en compagnie d’un dromadaire, et bien sûr de son chamelier. Au fait on dit aussi chamelier pour un dromadaire ?

Elle va donc parcourir les 180km, en autosuffisance complète, à pied (elle ne montera pas sur le dromadaire). Pas question de chrono, juste de gérer un mode de progression un peu différent sur une durée assez longue puisqu’elle terminera son périple le vendredi.

En deuxième partie d’après-midi, on a le briefing GPS, suivi d’une mise en pratique sur une boucle de 5km. Pas certain d’avoir besoin d’autant de distance pour reprendre l’outil en mains, mais la manipulation n’est jamais totalement inutile.

Je pars avec Sébastien pour faire une boucle un peu raccourcie, ce qui va me permettre de prendre un cours de géologie lorsque nous allons trouver des noyaux de fer et des trucs (dont j’ai oublié le noms) et qui sont à l’origine de l’apparition de pétrole si j’ai bien tout suivi. Ballade sympa ponctuée de quelques photos tout en croisant d’autres concurrents en plein apprentissage de la maitrise du GPS. Pour certains c’est même pire que ça, n’est-ce pas Bernard ? ;-)

Retour au campement et on enchaine les briefings suivants. Sécurité, médical, tracé… tout y passe jusqu’au moment de nouveau tant attendu par tout le monde de l’apéro suivi du diner (oui encore !)

Pendant la soirée on évoque les stratégies de course. De mon côté j’ai toujours été clair. La course je la ferai seul. Non pas que je refuse de progresser avec d’autres coureurs, mais pour moi sur ce type d’épreuve, j’ai besoin d’avancer à mon allure en fonction de mon état. C’est loin d’être quelque chose de linéaire, donc je veux éviter de devoir ralentir pour attendre quelqu’un au moment où je suis bien et galérer pour en suivre un autre lorsque j’ai un coup de mou.

Donc je pars seul, je retrouverai probablement du monde sur la course avec qui je ferai certainement un bout de chemin, mais ce sera quelque chose de naturel, et non de programmé.

Je sais que Frank, Pascale et Katia ont prévu de le faire ensembles. Ils se connaissent, et c’est une approche qu’ils ont envisagé déjà bien avant la course. A deux ça peut le faire, à trois il faut bien se connaitre, mais à mon avis au-delà de trois, ça devient vite compliqué.

Ce soir encore je ne vais pas trop trainer, d’autant que le départ est prévu demain matin pour 7h00, et qu’avant le départ il doit y avoir le discours des officiels.

Le temps de discuter un peu sous la tente commune et hop, direction le dodo pour ma dernière nuit avant au moins 72h

=> Vers la seconde partie du CR



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