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Le CR

La fiche équipement

Le CR de l'après-course...

La ligne est franchie !

J’embrasse les différentes personnes qui sont là pour m’accueillir. Beaucoup d’émotion ! Difficile de décrire ce moment, celui où tout se relâche ! Sensation très particulière. Je suis bien, je n’ai plus mal nulle part. Photo pour immortaliser tout ça !

On me dirige sous la tente commune. Tout est prêt pour chaque arrivée. J’enlève sac, je m’installe sur un lit de camp, et là j’ai le droit à une bière fraiche, et à une salade de fruits frais. Que du bonheur. Il fait bon sous cette tente. Il y a de l’air, je suis bien.

On commence à discuter de la course puis Jean-Victor m’apporte un seau d’eau pour y baigner les pieds. Excellent idée, merci encore ! J’enlève guêtres et chaussures, et je plonge mes pieds dans l’eau fraiche. Que c’est bon. Je vais trainer de la sorte un bon moment. Et même un très bon moment.

L’arrivée de benoît une heure plus tard ne me fera pas arrêter ce moment de bonheur. Au contraire. Il vient s’installer à côté de moi et profiter à son tour de ce moment.

En fait le déclencheur de « durée » sera l’arrivée de Cyrus. Dès lors qu’il est annoncé, je me prépare à me lever pour aller l’accueillir sur la ligne…

Je comprends que les jambes ne sont pas forcément tout à fait d’accord avec moi. Elles se rebellent en refusant de se plier … Mais pour Cyrus, j’aurais le dessus. Là je me rends compte que cela fait 3 heures que je traine ici. 3 heures à ne rien faire si ce n’est profiter du moment. C’est comme sur les CP, si j’y passe autant de temps c’est que j’en ai besoin. Et bien là ces trois heures post arrivée m’ont fait un bien fou !

Accueil de Cyrus. Emotion. Je me souviens que lorsque je l’ai doublé la première nuit, il m’a dit « allez vas-y c’est ton jour ». Je n’y croyais pas vraiment, et j’étais persuadé qu’il me rattraperait. Finalement 3h d’écart sur 55 heures de course, ce n’est quand même pas grand-chose. L’équivalent de 10mn sur un marathon…

Fin de l’épreuve…

J’essaye de regagner mon Yégué. Jambes raides. Dur de me plier pour passer sous la porte. Je retrouve Christine qui a bouclé son 45km qui en faisait en fait 57, Guy, Frank et Katia qui m’expliqueront par la suite les raisons pour lesquelles ils ont dû arrêter ainsi que Philippe dont les relations avec le reste de l’équipe se seront avérées compliquées.

J’apprends également la belle victoire de Sébastien, le podium de Guillaume et de Norimasa, un des 3 japonais de la course et celle de Valérie, 1ère femme et 4ème au scratch !

L’après-midi est bien entamée. Je me décide à aller prendre une méga douche (au sens local bien sur). Cette fois on a le droit à de l’eau chaude. Ayant entendu parler d’eau très (trop) chaude pour les premiers, j’anticipe en demandant de l’eau… tiède. On m’amène le seau juste à la bonne température. Là je vais passer encore un excellent moment. Ma douche donne sur un paysage fabuleux. Se doucher dans ces conditions, ce n’est que du bonheur

En sortant de la douche, je suis un homme neuf.

Pas de blessures si ce n’est une ampoule sur le côté de chaque pied. Broutille que j’ai gérée sans jamais y toucher pendant la course et que je ferai soigner par les docs histoire de régler le point définitivement.

La suite de la journée se partage entre le fait de refaire la course avec ceux qui sont arrivés, et l’accueil de ceux qui arrivent au fil des heures.

Pas question d’aller dormir. Je préfère attendre le soir pour ne pas me décaler.

Apéro du soir. Après les bières de l’arrivée, on alterne entre vin rouge et rhum arrangé. Rien de tel pour m’achever. Repas rapide (étrangement je n’ai pas très faim, et rapidement je vais m’excuser auprès des copains pour aller m’effondrer dans les bras de Morphée.

Pas besoin de somnifère… le TREG est bien plus efficace.

Samedi 03 février 2018 - Journée de récupération.

La nuit a été excellente. Je me lève avec le lever du jour. Comme tous les matins il fait frais. Il y a eu des arrivées pendant la nuit, mais je n’ai rien entendu. J’ai dormi comme un bébé.

Le petit déjeuner avec un bon chocolat et du pain me donne un peu de tonus. Par contre pour jambes, c’est comme qui dirait un peu raide. En fait tant que je bouge ça peut aller, mais dès que je m’arrête de bouger, là il me faut 10mn pour remettre la machine en route !

Courbatures, acide lactique… Dans 48h on en parlera plus, c’est l’avantage. Aucune blessure, juste une douleur dans le dos mais qui va s’estomper rapidement (probablement un contre effet du sac).

Le début de journée va se passer en allant visiter le site de Bachikélé située juste à côté de PC6, L’arche de la lyre (PC6), et l’arche d’Aloba (PC7) ce qui va en plus me permettre de voir de jour ce que j’ai fait de nuit.

La ballade est sympa en 4x4, et on se fait même la longue ligne droite entre CP5 et CP6, celle de 25km avec le vent de face, sauf que là c’est quand même plus rapide. En approchant de la zone où se trouve l’arche de la Lyre, je recherche les fameux rochers sculptés vus en arrivant à CP6. Je n’en vois pas. On doit probablement arriver par une autre piste. Sauf qu’à un moment on passe devant le fameux hôtel abandonné, donc non, on a bien pris exactement le même chemin.

On dépasse l’arche de la Lyre (on y reviendra ensuite) pour aller à Bachikélé, un canyon très particulier... Jusqu’ici toujours aucune sculpture !

On gare les voitures et on continue à pieds. On nous prévient, interdiction formelle de mettre ne serait-ce qu’un orteil dans l’eau… Eux s’y baignent, nous on y laisse la moitié de la jambe !

On rentre dans la gorge, et on tombe sur un troupeau de peut-être 200 dromadaires en train de s’abreuver. Spectacle surprenant. En fait les chameliers amènent leur troupeau se ravitailler en eau, puis repartent dans le désert et reviennent environ tous les 10 jours faire le plein en eau.

Belle ballade, puis on revient en arrière voir l’arche de la Lyre. Une fois encore, aucune sculpture sur les rochers…

Heu… je me demande si…

C’est vrai que si de telles sculptures existaient, on en aurait probablement entendu parler… ne serait-ce que d’un point de vue touristique, et j’imagine difficilement notre visite d’aujourd’hui ne pas s’arrêter devant de telles œuvres.

Bref, il n’y a jamais eu de sculptures monumentales, juste mon esprit qui s’est mis à divaguer en plein jour après 36heures de course…

On quitte l’arche de la Lyre pour aller vers CP7, en empruntant quelque chose d’assez proche de ce que j’ai fait lorsque j’ai quitté la trace. Je découvre les zones que j’ai traversées de nuit, l’emplacement de PC7 et bien sûr la gigantesque arche d’Aloba ! Encore plus impressionnante de jour que de nuit !

Retour au campement, apéro, déjeuner, temps calme puis on débute la cérémonie de remise des prix. Discours des autorités locales, podiums, remise des médailles. Personne n’est oublié… Bien sur les podiums des différentes courses, mais tous les concurrents sont honorés, finisher ou non de même que toutes celles et ceux qui ont participé à l’organisation.

Présentation d’un film composé d’extrait de la course et monté en mode « sprint », ainsi que d’un premier diaporama.

Cette fois encore je ne vais pas résister très longtemps. Direction le yégué pour une seconde nuit de récupération malgré la musique qui a parait-il résonnée un peu tard, mais que je n’ai dû entendre que pendant les 5 premières minutes.

Dimanche 04 février 2018 - Retour sur terre.

Départ matinal du campement pour retourner à l’aérodrome de Fada. Pour le retour, je suis encore à bord du Spartan.

A l’arrivée de l’avion, la première étape consiste à le vider de tout ce qu’il contient à savoir… des arbres. Il y a un programme de replantation en cours à Fada.

Ensuite chargement des bagages.

Avant de repartir, on organise une séance photo de groupe sur le tarmak.


Au passage on s’en fait une version Ultra Trail de la Plage Blanche 2017 avec de gauche à droite Guy, Isa, Katia, Cyrus, Marie-Georges, Jean-Philippe, Frank, Pascale, Michel et Xavi.

Embarquement des passagers, et c’est reparti pour deux heures de vol en direction de N’Djamena.

Retour au Radisson Blu de N’Djamena vers 13h de mémoire. On a le temps de nous poser, sachant qu’on passe l’après-midi ici et qu’il y a un repas prévu en fin de journée avant d’aller reprendre l’avion pour Paris.

On a des chambres réservées pour nous permettre de prendre une vraie douche. Que du bonheur après une semaine passée dans le désert… sauf pour les serviettes de bain de l’hôtel !

L’après se passe à la piscine pour certains, dans les salons du bar pour d’autres autour de quelques bières, de flutes de champagne (merci Katia) et de petites choses sympa à grignoter.

En fin d’après-midi, direction la piscine pour le repas de clôture. JP a fait les choses en grand, on se croirait à un mariage.

Musique, apéro, excellent repas, et la présence de quelques personnalités dont l’ambassadeur de France au Tchad (le TREG devient « The Place To Be ») !

Le TREG restera une épreuve qui m’a beaucoup marqué pour énormément de raisons.

Je l’avais déjà fait dans le tout premier message publié lorsque je suis rentré, mais pour tout ce que j’ai eu le plaisir de vivre pendant cette aventure je veux à nouveau remercier sincèrement

Tous les tchadiens que nous avons eu l’occasion de rencontrer. Des gens d'une grande simplicité, souvent pauvres dans cette région du nord-est mais tellement accueillants...

Tous les bénévoles... Français, tchadiens ou autre, on ne se pose même pas la question. Une grande famille présente pour épauler les coureurs dès qu'ils en ont besoin. Alimentation, repos, soins, logistique, soutien moral, rien n'a jamais été laissé de côté. L'équipe se met en quatre (voire plus parfois) pour que nous puissions profiter de la course au maximum... Au camp de base, sur les CP, sur la piste... ils sont partout.

La team M&M’s Team, Michèle, Marc et … Marc (oui ça fait la M&M&M’s Team… ) pour les photos dont une grande partie illustrent ce CR. Je ne suis pas vraiment un habitué des pack photos sur les courses, mais là dans un tel environnement, il aurait été dommage de passer à côté, d’autant qu’ici pas de photographes installés à un point fixe comme au MDS ou sur l’UTMB qui prennent la même photo pour tout le monde. Non on avait 3 équipes qui circulaient et qui shootaient dès qu’ils voyaient arriver un coureur, où qu’ils soient. Résultat un vrai choix de photos variées et de qualité.

Vincent Kronental Photography pour la réalisation de la vidéo. Dans ces paysages les plans pris par les drones donnent une dimension exceptionnelle à l’épreuve !

Impossible de ne pas faire un focus sur la CLLIIM, l'équipe médicale animée par Isa, présente sur tous les CP, mais aussi avant et après la course. Pour nous, et pour les villages traversés. Quelle excellente initiative ! Ce sont des gens qu’on adore, mais on les adore encore plus quand on n’a pas besoin de faire appel à eux !

Les coureuses et les coureurs (désolé mais j'ai encore du mal à accepter le principe de l'écriture inclusive), sans distinction de performance. De toute façon on a toutes et tous été performant, le référentiel sur lequel s'appuie la notion de performance étant quelque chose de très relatif au final ! Et dans tout ça, des champions accessibles... à l'image de Valérie Levay et de Sebastien Chaigneau qui ont réalisé de vraies perfs en remportant le 180km chez les femmes et chez les hommes, mais aussi Vivien Bardary qui a remporté le 90km et l'extraordinaire Mahamat Ali Hisseine, capable de chrono de 5h37 sur le 57km, et terminant près de 2 heures avant le second, mais aussi tous les finisher et les non finisher, tant on sait que ce type d’épreuve n’est jamais gagné d’avance.

Mention pour Elodie, Abderaman et Gonih le dromadaire, en espérant que ton projet puisse se réaliser comme tu le souhaite

Une pensée particulière pour les copains aux destins assez variés…
- La belle réussite de CriCri sur le 57km, Le plaisir de voir Cyrus, Pascale et Marie George également finisher du 180.
- La probable petite frustration de Xavier qui a pu jouer avec les premiers pendant quelques CP avant de devoir se réorienter sur le 90km, tout comme Abderrahim avec qui j’avais quitté le CP2.
- L’arrêt prématuré de Katia, Frank, Guy et Philippe. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, j’en sais quelque chose.

J’en profite également pour parler des photos qui illustrent ce récit. Il y a bien sur toutes celles de la M&M’s team (Marc Moitessier, Michele Moutardier et Marc Mellet) dont j’ai déjà parlé, quelques-unes également de Vincent Kronental, mais il y a toutes celles prises à mes amis coureurs, avec une mention particulière pour le reportage fait par Abderrahim avec des photos superbes, mais aussi celles de Frank, Katia, Guy, josé, Seb, Luc, et de l’orga en général… Plus probablement certains que j’oublie mais qui, je l’espère, m’excuseront.

Bien sur ce mini tour d'horizon ne serait pas complet sans notre couple préféré, je veux bien sûr parler de Caroline et Jean-Philippe, qui portent à bout de bras ce gros bébé depuis le début et dont les efforts méritaient vraiment d'être récompensés

Voilà, on arrive (enfin, dirons certains) à la fin de ce CR. Nul doute que nous allons continuer à entendre parler du TREG et j’espère aussi de l’Ennedi !

En tous cas, si vous avez tenu jusque-là, c’est que vous êtes prêt à vous lancer sur une des épreuves du TREG 2019 !

Bonne journée

Michel



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