Retour courses 2004

Présentation du Raid

Le CR

Les cartes et les documents

Les photos

Avant-course

Le jour 1

Le bivouac

Le jour 2

Après-course

 

2ème partie : Le premier jour de course

10h00 : Top départ ! Ca commence à avancer quand je reconnais le speaker. C’est l’ancien organisateur du Relais extrême du Vercors et des Drayes du Vercors ? On a aussi couru ensemble sur la course Objectif Mt St Michel (il est d’ailleurs en photo avec moi dans la baie sur mon site dans la rubrique " présentation ")

Je m’arrête pour le saluer et commence à discuter, mais je suis rappelé par la Tortue qui a envie de se dégourdir les pattes !

On démarre " en masse ", c’est le cas de le dire.

L’objectif est d’aller récupérer les définitions des postes qui seront distribuées un peu plus loin dans le village.

On trottine, on marche, bref, on ne risque pas vraiment le claquage.

Après quelques centaines de mètres en arrivant dans le centre de Langeac, je vois les premiers panneaux. Visiblement ce sont les parcours courts en premier puisque ce sont les lettres G, F… qui sont visibles. Avec la tortue on se faufile pour arriver jusqu’au panneau de la lettre B. On prend nos deux feuilles et on s’installe un peu plus loin pour reporter les postes.

Je suis en général partisan de ne reporter que deux ou trois postes et de reporter les autres au fur et à mesures de la progression. La tortue préférerait qu’on reporte tout pour être tranquille. Bon, comme on est bien installé, je reporte les 14 postes. La tortue me donne les coordonnées et moi je marque.

Remarque sur le report des postes

Sur ce raid, le report se fait avec un système de coordonnées. Par exemple on va nous donner B 3,5 – 32 6,0 cela signifie que la balise est à 350m (à l’est) du méridien B et à 600m (au nord) du parallèle 32. Bien sur les méridiens et les parallèles sont indiqués sur la carte.

Cette localisation est complétée par une définition de type " la ruine la plus au sud " ou " au bout du muret "

On utilise alors un " carré de report " qui est en fait une feuille de plastique transparente sur laquelle sont marquées des graduations à l’échelle de la carte (ici au 1/20000ème) et qui facilite le repérage de l’emplacement de la balise.

Pour éviter toute erreur, la Tortue me donnait les coordonnées mais pas la définition. Une fois le report effectué c’est moi qui lui disait ce que je trouvais et lui contrôlait avec la définition. De la sorte, si mon report arrive dans un champ et que la définition est " au sud du pierrier ", cela signifie probablement que je me suis planté. Au minimum, cela me pousse à contrôler mon report.

Une fois nos 14 balises positionnées, on enfiles nos sacs à dos et hop, c’est parti !

Balise 1 (B-1,8 30-0,6 Trou ) 55’31’’

Le poste à poste fait environ 1,3 km (pour xx en réel) pas beaucoup de choix sur cette balise. On quitte Langeac par la route puis par une large piste très praticable. Les quelques possibilités pour couper ne représentent pas de gros gains, mais de vrais risques de perte de temps. Arrivé sur zone la balise est visible sans soucis à peine en contrebas. La tortue va la pointer. Hop ! une balise au compteur 55’31’’ pour avoir cette première balise, mais c’est le temps depuis le départ du camping de Langeac et avec le report des postes.

Balise 2 (B-0,0 28-2,5 Extrémité sud du talus) 25’06’’ (1h20 de course)

Encore un poste à poste un peu long mais sans véritable choix d’itinéraire.

Une jolie montée à la sortie de la balise 1, puis toujours tout droit dans une descente semi-technique mais sur un sentier clair et facile à suivre. La Tortue descend devant et moi j’assure derrière…

On descend jusqu’à un ruisseau. Maintenant, il faut remonter… grrrrrr un chemin est droit dans la pente, mais ça grimpe sec. Arrivé aux deux tiers de la montée le chemin est censé disparaître et on doit continuer à travers un pré, mais en fait les coureurs nous ayant précédé on fait la trace… Arrivé en haut sur le chemin, il ne reste plus qu’à trouver le sentier qui mène sur la balise. Au moment où on arrive, une équipe nous informe d’un contrôle au pointage.

En fait sur ces raids on doit normalement rester toujours ensemble. De temps à autres, les organisateurs placent un contrôleur qui s’assure que les deux équipiers sont ensembles pour pointer et qu’un des deux n’est pas resté en arrière sur le chemin pour préparer la carte pour la balise suivante.

On pointe la balise et au moment de repartir qui voit-on arriver ?… Le Toutou et le Gé. Le soucis, c’est qu’ils ne font pas équipe ensemble, et que justement, ils viennent de se faire piéger. Du coup ils sont obligés de retourner chercher le bourrin et l’antilope qui folâtraient ensemble dans les herbes hautes… Ah ! non, ok ! ok ! ok! Je m’égare, mais en tous cas ils attendaient en reportant les postes sur la carte. On en profite avec la tortue pour prendre le large. Bien fait, il fallait pas tricher ;-)))))

De toutes façons, pendant ces deux jours on va souvent jouer à l’élastique entre nous six. On se retrouve à une balise, on se dépasse, on se retrouve… Il faut dire que les enjeux sont trèèèèèès importants.

Pour le Bourrin (accompagné du Toutou) l’objectif est simplement de " me pourrir "… Il a encore (le pauvre) en travers de la gorge le fait que je l’ai battu aux Templiers, et il ne s’en est jamais remis (il ne m’a jamais battu depuis non plus !). Il faudra bien un jour que je le laisse gagner quand même. Peut-être à l’UTMB si il est bien sage.

Pour l’Antilope (accompagnée de Gé lébomollets) c’est un deal particulier. Si elle me pourri, c’est elle qui orientera au raid 28 en janvier prochain. Sinon, couic sur la carte ! On a en effet prévu de faire équipe ensemble au raid 28 (accompagnés aussi par la Linotte, le Blueb et l’Ecureuil)

Alors bien sûr, et même si en ce début de raid on préfère prendre notre rythme, la pression est là ;-))

Balise 3 (C-5,1 25-6,9 Grotte) 51’23’’ (2h12 de course)

Bien long ce poste à poste… On commence par une longue descente pour rejoindre le fond du vallon. C’est sur une large piste, pas de risques de se tromper. Une fois dans le fond, on essaie de prendre court en utilisant un petit sentier qui remonte assez sec et qui ensuite doit nous permettre de contourner une colline par la droite. Ici il y a un choix d’itinéraires à savoir contourner à gauche, à droite ou bien taper directement dans la butte.

On contourne donc la petite colline, on coupe à travers champs pour rejoindre une ferme d’où part une route qui va nous rapprocher de la balise. Récup tranquille sur la route qui descend, puis au premier croisement, il faut de nouveau y aller au cap. Là on commence à douter de notre choix, car il y a un ruisseau à traverser (pas de problèmes) mais celui ci est envahi par des ronces et des orties de près de 2m de haut (grrrrrrrr) on essaie de trouver un passage, et on perd un peu de temps. Au final, on se lance dans la végétation. Tant pis, mais quand faut y aller, faut y aller.)

Il faut ensuite remonter dans les prés (en disant bonjour aux vaches présentes ;-) avant de trouver le sentier que nous voulons récupérer. Une fois sur ce sentier, on a juste à se laisser guider jusqu’à l’approche de la balise. Celle ci est située à l’entrée d’une grotte (ancienne mine) et les bâtiments à proximité permettent de trouver facilement l’endroit. En y arrivant, on retrouve nos équipiers, preuve que notre choix, si il semblait bon sur la carte n’a pas été top dans les faits. Mais bon, on a pas perdu beaucoup de temps.

Balise 4 (E-2,0 25-8,5 Grotte + au nord) 42’29’’ (2h54 de course)

Petit retour en arrière par la piste (au nord) afin de retrouver un chemin qui monte dans la colline. Ca grimpe bien, mais on s’y attendait. On doit grimper comme ça jusqu’à une route en lacets puis couper tout droit. On a toujours nos équipiers en ligne de visée quelques centaines de mètres devant nous. Sur la fin je commence à coincer un peu. On fait une pause en passant la première route. Je n’ai plus de jus. Plus rien dans les jambes … déjà !

En fait, je suis simplement en train de faire une petite hypoglycémie. J’ai pas mal bu, mais je n’ai rien mangé depuis le départ et comme ça fait plus de 5h qu’on a avalé le petit déjeuner et bien je suis au taquet. On continue notre grimpette mais tout doucement pour rejoindre la route. On arrive au village de Barlet, puis on attaque une piste jusqu’à une intersection de chemins au nord de la balise. Là j’ai un trou de mémoire (l’hypo ?) Je ne sais plus comment on est arrivé à la balise, mais ce qui est sûr c’est que la Tortue a dû assurer…

Balise 5 (D-7,2 25-0,0 Coude du chemin) 13’15’’ (3h08 de course)

Un chemin en descente part directement de la balise 4 pour aller vers la 5. Un peu technique, mais cette descente me permet de ne pas trop taper dans la butte. J’en profite au passage pour me tordre la cheville (la tortue à fait de même un peu plus tôt). Ca me lance, mais j’essaie de faire repartir tant que c’est chaud. on verra bien ce que ça donne ce soir.

Un embranchement, on tourne à droite et il faut grimper chercher cette balise. Là encore, ça monte gentiment… (pffffffff) La balise est située un peu après des maisons en ruines.

Balise 6 (F-7,0 23-9,2 Falaise) 59’26’’ (4h07 de course)

Encore un long trajet. Depuis la balise 5, où on croise nos équipiers qui eux sont encore en train de monter (j’avais dit qu’on allait jouer au yoyo), on continue de descendre le chemin jusqu’au fond du vallon. On traverse le cours d’eau au niveau d’un passage obligatoire et on prend un chemin qui remonte vers le village de Pebrac. Là on assure en prenant l’option " chemin qui serpente " plutôt que " tout droit dans la pente ". Mes jambes n’auraient pas survécu !

Un petit bout de route pour rejoindre le village de Maithot où une charmante dame s’est mise en tête de ravitailler les coureurs en eau (merci madame) et un chemin à suivre facilement jusqu’au coude du chemin d’où on attaquera la balise. Pas de soucis.

Balise 7 (G-3,8 23-8,2 Jonction des chemins) 20’20’’ (4h28 de course)

Là il y a deux options. On décide de prendre celle du chemin le plus au nord. L’approche sera un peu plus longue, mais un sentier mène directement sur la balise alors que de l’autre côté les chemins ne sont pas très nets et la forêt est assez dense.

Une fois sur le sentier qui monte (fort) vers la balise, la tortue part devant (il est mieux que moi) et moi je continue à mon allure. On se retrouve un peu plus loin avec une balise de plus au compteur.

Balise 8 (H-9,8 23-4,1 Falaise + NE, extrémité est) 28’49’’ (4h56 de course)

Mon coup de pompe commence à passer. Je n’ai toujours pas de jambes, mais je ne suis plus " out " comme tout à l’heure.

Pour s’économiser, on décide avec la tortue de sécuriser notre jonction en faisant un petit détours mais en profitant de cette jonction facile (encore) pour refaire du jus. Du coup on commence par redescendre le sentier que nous venons de monter puis on prend une piste vers l’est pour rejoindre la route. La suite se fait sur la route (en passant par un poste de sécurité) . Sur la fin, on quitte la route pour couper par un chemin qui nous mène droit sur la balise. Celle ci est placée sur le chemin (grrrrrrrrrrrrrrr)

Balise 9 (J-8,0 23-5,0 Bloc rocheux 25m coté nord) 20’32’’ (5h17 de course)

On quitte la balise 8 par une piste au nord-est puis on attrape une route qui mène sur le village de Charraix. Sur cette route on retrouve les randonneurs qui arrivent en masse. On se sent un peu moins seuls ! Du coup, comme le chemin nous permet de trottiner, on double, encore et encore… c’est bon pour le moral.

On fait attention de ne pas se rater dans le village pour attaquer avec le bon chemin, d’autant que les randonneurs prennent d’autres pistes que la notre.

On quitte le village par le chemin au sud est et on voit de loin le bloc rocheux en question situé au sommet d’une petite colline. En nous approchant on voit même la balise (pourquoi l’avoir mise bien en vue par le chemin d’approche alors que c’est une zone rocheuse qui permettait d’autres positions ?). Du coup on se laisse guider pour aller la chercher. C’est vraiment dommage car cette zone permettait une vraie chasse à la balise :-((

Balise 10 (K-0,7 23-2,3 Intersection sentier ruisseau) 19’11’’ (5h36 de course)

Certainement la balise la plus intéressante de la journée. Là il n’y a pas de chemins permettant d’assurer la liaison (sans faire un très grand détour) Du coup on prend l’option " bourrin " droit devant dans la descente bien raide dans la foret et avec une zone parsemée de petites falaises… On fait une pause ravitaillement avant d’attaquer cette descente et on se lance. La tortue passe devant et moi je le suis à distance en essayant de ménager mes genoux mais aussi ma cheville.

La descente est canon, raide mais sur un terrain souple, dans les bois mais sans trop de végétation basse, bref que du plaisir (mais physique quand même le plaisir). En atteignant le ruisseau, on tombe sur une cascade importante et en contrôlant avec la carte on voit qu’on a un peu trop appuyé à l’ouest. Ce n’est pas grave puisque maintenant, on a juste à suivre le petit torrent jusqu’à ce qu’on tombe sur le sentier. La zone est superbe. Foret + rocher + eau = que du bonheur, surtout pour la tortue, pêcheur à ses heures perdues qui est en train de repérer l’endroit pour revenir taquiner les petits poissons.

On fini par trouver le sentier que l’on doit remonter sur une centaine de mètres pour trouver la balise. L’endroit, sous une petite cascades est super. Si tous les postes avaient pu être comme celui là !

Balise 11 (K-9,4 23-4,5 Muret extrémité nord) 12’57’’ (5h49 de course)

Je vais pour repartir par le petit sentier quand la tortue me fait remarquer qu’il y a un autre sentier sur l’autre rive qui en fin de parcours nous mènera droit sur la balise. Ok ! On traverse donc (floc floc) et on emprunte ce sentier sur lequel, une fois de plus, il n’y a aucune possibilité de se tromper. On trouve la balise facilement, d’autant que l’on retrouve les circuits randonneurs et que ça fait pas mal de monde sur les balises.

D’ailleurs, à partir de maintenant on ne quittera plus les autres circuits !

Balise 12 (K-9,8 23-8,7 Eglise côté droit) 4’22’’ (5h53 de course)

Là ce n’est qu’une traversée de village. Trouver l’église n’est pas très difficile (sauf pour le Poc – voir le CR du raid normand où il cherche encore l’abbaye !). Du coup, on va droit dessus.

On commence aussi à se poser des questions concernant nos petits camarades. Depuis la balise 7 qu’on a pointé en même temps, on ne les a pas revus. En quittant la 7 ils sont partis à l’opposé de nous (on avais choisi un circuit un peu plus long mais plus sur) et on ne sait pas si ils sont devant ou derrière. Alors à chaque zone de balise on essaie de voir si ils sont dans le coin !

Balise 13 (L-1,3 24-2,4 Grotte + Nord) 10’49’’ (6h04 de course)

La on est un peu à la queue leu leu… tous les circuits utilisent ce tracé, alors tant qu’on est sur la route pour sortir du village, ça passe encore à peu près, mais quand on attaque le sentier qui mène aux grottes, là ça commence à bouchonner. D’un seul coup, dans la montée je vois la Tortue qui s’arrête et qui commence à gesticuler et à danser d’une jambe sur l’autre ! Allons bon, il pète un fusible ?

Absolument pas, il est tout simplement pris de méga crampes, le genre de crampes qui quand elles commencent, ne le laisse plus tranquille. Arg ! ! ! Tout ça à 1,5km de l’arrivée. Et là, une Tortue perclus de crampes, y’a rien d’autre à faire que de s’arrêter, s’asseoir et étirer en attendant que ça passe.

D’ailleurs, il n’y a pas que les crampes qui passent, les coureurs aussi ! je m’attends d’un moment à l’autre à voir passer le Bourrin, l’Toutou, l’Antilope et le Gé. Pour autant qu’ils ne soient pas encore devant.

Les crampes ne voulant pas passer, la Tortue décide de repartir quand même mais tout doucement. " -tant qu’à avoir mal, autant avoir mal en marchant plutôt qu’en restant assis " dit-il !

On arrive sur la zone de la balise et comme celle-ci est un peu en hauteur, je récupère le doigt électronique et je vais pointer pendant que la tortue continue d’avancer doucement

Balise 14 (K-8,8 25-0,8 Jonction des chemins) 9’29’’ (6h13 de course)

Je rattrape la Tortue qui commence à ressentir l’effet des 4 cachets de sportenine qu’il a avalé, et on continue notre progression.

On termine tranquillou, on récupère un bout de route ou il arrive progressivement à trottiner puis un dernier bout de chemin pour descendre sur le bivouac. On prend la dernière balise.

De là pour rejoindre l’arrivée la Tortue me lance un " - c’est moi qui oriente maintenant " " -Ok " je lui répond. Bon il doit bien rester 100m jusqu’à la balise d’arrivée que nous passons 38 secondes plus tard ;-))

Et voilà, on est arrivé au bout de cette première journée en 6h 14’ 17’’

 

Retour à la présentation de la course

La suite – Le Bivouac