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Le dossier complet

 

Mais au fait, c'est quoi exactement le MDS ?

Le MARATHON DES SABLES (ou MDS) est une course à pied, en 6 étapes, en autosuffisance alimentaire et en allure libre sur une distance denviron 240 kilomètres, avec obligation pour le concurrent de porter l'ensemble de son équipement (nourriture et matériel).

En 2015, les étapes s'organisaient de la façon suivante

Etape 1 - environ 37 km
Etape 2 - environ 41 km
Etape 3 - environ 37 km
Etape 4 - environ 82 km
Etape 5 - environ 42 km
Etape 6 - environ 12 km

Depuis 1986, ce sont presque 15 000 PARTICIPANTS qui se sont lancé à l'assaut du désert marocain.

Le marathon des sables en chiffres(2014) • 130 bénévoles pour l’encadrement course, • 450 personnes pour l’encadrement général, • 120 000 litres d’eau en bouteilles, • 300 tentes berbères et sahariennes, • 120 véhicules 4x4 et camions, • 2 hélicoptères “Ecureuil” et 1 avion “Cessna”, • 8 avions de ligne “spécial MDS”, • 25 bus, • 4 dromadaires, • 1 camion incinérateur de déchets, • 5 quads environnement et sécurité course, • 52 membres de l’équipe médicale, • 6,5 km d’Elasto, 2 700 Compeed, 19 000 compresses, • 6 000 analgésiques, 150 litres de désinfectant, • 1 car régie, 5 caméras, 1 station satellite images, • 10 téléphones satellites, 30 ordinateurs, fax et internet, • 1 grain de folie...

Un peu d'histoire. Ca ne fait jamais de mal

1984 : A 28 ans, Patrick Bauer décide de rejoindre le Sahara afin de parcourir à pied, en solitaire, 350 km d'un désert inhabité où il ne rencontrera ni village, ni oasis, ni point d'eau.

1986 : Naissance du premier MARATHON DES SABLES dans le Sahara marocain. Les 23 pionniers qui prennent le départ n'imaginent pas que leurs empreintes marquent la naissance d'une épreuve mythique

1987 : Naissance du logo MARATHON DES SABLES : le visage d'un coureur recouvert par un chèche, les yeux protégés par une paire de lunettes et la pipette de sa gourde serrée entre les dents.

1995 : 10ème anniversaire. Depuis le début plus de 1500 hommes et femmes ont marqué le désert de leurs foulées et de leurs passions

2005 : Pour cette 20e édition, on dépasse pour la 1ère fois les 700 coureurs avec 777 coureurs au départ.

2010 : Pour sa 25ème édition, le chiffre de participation atteint son record avec 1 013 participants. Ce sera le plus long MARATHON DES SABLES. Soit 250 kilomètres avec un parcours considéré par les anciens comme le plus difficile jamais élaboré.

2015 sera l'occasion de fêter le trentième anniversaire. Tout reste à écrire...

Vous pouvez retrouver les informations officielles sur le site du MDS www.marathondessables.fr

Et quelles sont les spécificités de cette épreuve ?

Le MARATHON DES SABLES est une épreuve qui présente quelques spécificités majeures à bien prendre en compte dès le début de la préparation.

Une course à étapes

C'est, à la base, une différence importante par rapport aux épreuves non stop que l'on voit fleurir depuis quelques années. Il y a une vrai différence de gestions de course et de récupération entre une épreuve de 240km en 6 étapes et une course non stop de 180km.

Vu le fractionnement habituel des étapes, même un coureur de seconde partie de peloton aura toujours une quinzaine d'heures de récupération entre deux étapes, ce qui est à la fois un atout (on peut se soigner, dormir,...) mais aussi un piège (avec l'arrêt on voit apparaitre pas mal de douleurs).

Le rythme de course peut éventuellement être différent. Sur un non stop on gère lentement sachant que tout phase de repos sera comptée dans le temps de course. Là on peut éventuellement se permettre de lâcher un peu les chevaux (tout est relatif, bien sûr) sachant qu'on pourra se poser ensuite.

L'autosuffisance

Du petit déjeuner du jour 1 à celui du jour 6, on doit tout avoir avec soi. Si on excepte l'eau (fournie de façon régulière par l'organisation) et la tente (montée quand on arrive) pour tout le reste on se doit d'être autonome.

Bien sur cela a un impact direct sur la taille et le poids du sac, d'où un des thèmes récurrents lors des préparations au MDS : Comment alléger mon équipement ? On aura bien sur l'occasion d'en reparler souvent dans les post à venir.

L'allure Libre

Ca c'est plutôt le facteur facilitant. Ici pas de barrière horaire tendue comme on en trouve parfois sur les utlras. La vitesse minimum est en général inférieure à 4km/h (3.85 en 2014 me semble t-il) ce qui veut dire (et l'expérience l'a déjà montrée) que de bons randonneurs peuvent tout à fait finir dans les limites.

L'objectif est bien d'essayer d'emmener un maximum de concurrents au bout, sans pour autant rogner sur le niveau de l'épreuve en tant que telle.

240 km

C'est à la fois beaucoup et peu. C'est vrai que si on raisonne sur 240km en tant que tel, ça va sembler énorme à pas mal de coureurs. Maintenant, si on regarde de près le découpage de la course, ce sont en fait des étapes d'un quarantaine de kilomètres sauf pour l'étape longue qui en fait 80 mais qui se déroule sur 2 jours (34h pour la partie course).

Donc au final, si on considère que les participants sont quand même un minimum entrainés et qu'ils ont probablement tous déjà gouté au marathon, les distances ne sont pas vraiment inconnues. Mais la distance ne fait bien sûr pas tout au MDS. L'environnement a aussi son mot à dire

Vous reprendrez bien un peu de désert ?

Hé oui, la course se déroule au sud du Maroc, dans la zone saharienne.

Tout de suite quand on pense Sahara, on voit les dunes de sable, et il ne faut pas s'y tromper, mais du sable il y en a. Mais le désert ce n'est pas que les dunes de sable. C'est aussi de la rocaille de "l'herbe à chameaux", des oueds (cours d'eau) bref une multiplicité de terrains qui vont impacter fortement les modes de progression !

Et puis qui dit désert dit chaleur. 30, 35, 40°... D'une année sur l'autre les conditions changent mais on sait qu'au plus fort de la journée le soleil peut taper fort. On peut y ajouter du vent, et même du froid la nuit pendant laquelle la température peut aller taquiner les 0°. Ca oblige l'organisme à gérer une amplitude thermique importante.

Bref vous l'aurez compris, toutes ces spécificités (et quelques autres également) vont devoir être prises en compte si on veut arriver au bout du voyage. Elles vont toutes réapparaitre progressivement au fil des sujet que nous allons traiter ici.

Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui abandonnent sur cette course ?

Comme sur toutes les courses hors normes (entendez par là, les courses dont la distance ou la difficulté en font des épreuves au delà de courses qu'on pratique habituellement), le Marathon des Sables génère un certain nombre d'abandons.

Vu le contexte de l'épreuve, sa durée, ses conditions climatiques, le portage résultant de l'autonomie, on pourrait logiquement s'attendre à avoir un taux d'abandon important, tel que ce que l'on peut constater dans les autres grandes épreuves.

Bien sur, suivant les années les taux d'abandons varient, mais si on considère que l'édition 2014 est représentative des conditions de course sur le Marathon des Sables (on laisse de côté les deux années où les conditions étaient jugées hors normes) on arrive au résultat de 113 abandons sur 1029 inscrits soit un taux d'abandons d'environ 11%.

Chiffre étrangement faible si on regarde quelques autres types d'épreuves à titre de comparaison.

Marathon de Paris 2014, 40 783 partants pour 39 115 finishers soit 1668 abandons soit un taux de 4%. Mais les conditions de courses n'ont pas grand chose à voir.

Ultra Marin (Raid du Golfe du Morbihan) Sur le 177km, en 2013, l'année où je l'ai fait, il y a eu presque 50% d'abandons ! Sur une épreuve longue mais faiblement technique. Par contre il avait fait chaud, mais pas autant que dans le Sahara.

Si on regarde du côté de l'UTMB le taux d'abandon tourne régulièrement au dessus des 50% avec presque 57% en 2013. Et la mise en place des courses qualificatives n'a pas eu d'effet notable sur l'évolution du taux d'abandon qui a beaucoup bougé ces dernières années en raisons de conditions climatiques souvent difficiles.

Paradoxalement sur le GRR (Réunion) le taux d'abandon est un peu plus faible avec 44% en 2010 ou 48% en 2011, et est même descendu autour des 30% en 2013, mais avec des barrières horaires bien plus larges qu'à l'UTMB.

Pour les 100 km de Millau, le chiffre est plutôt autour des 20-25% d'abandon. Taux important pour une course sur route mais lié au fait que l'épreuve est largement ouverte au coureurs et aux marcheurs.

Quoi qu'il en soit, et à moins d'aller faire le Marathon de Paris, on est toujours assez loin des 11% du Marathon des sables. Ce faible taux peut probablement s'expliquer par différents éléments.

Le premier est probablement la préparation des concurrents. Le contexte de la course mais également son prix font qu'on ne s'y engage pas à la légère. Autant certains vont mettre 80 euros et s'inscrire à une course "pour voir", autant quand on parle d'un budget supérieur à 3000 euros, on a tendance à y aller un peu moins à la légère. Du coup on se prépare mieux !

Un second élément est probablement lié au format de la course. On est dans une épreuve à étapes et non pas dans une courses non stop. Cela permet de réduire considérablement la durée d'effort quotidienne et laisse le temps de traiter les petits bobos avant qu'ils ne s'aggravent de trop.

Troisième élément, ce sont les barrières horaires. A la différence de courses comme l'UTMB où les barrières, même si elles sont accessibles, n'en sont pas moins relativement serrées (en tous cas pour les coureurs de mon niveau), alors que sur le Marathon des Sables, on sent qu'il y a une volonté d'essayer d'amener un maximum de gens à l'arrivée. Du coup les barrières sont assez larges pour permettre à de bons marcheurs de finir dans les délais (Guy et Christine pourraient vous le confirmer).

Il y a probablement d'autres raisons mais déjà au départ, on a une situation de course beaucoup plus favorable qu'elle n'y parait au premier abord.

Ensuite si on creuse un peu ces abandons sur l'édition 2014, que remarque t on ?

Etape 1 = 20 abandons
Etape 2 = 26 abandons
Etape 3 = 43 abandons
Etape 4 = 15 abandons
Etape 5 = 9 abandons
Etape 6 = 0 abandon

Les abandons ont lieu principalement les jours 2 et 3, et finalement assez peu sur la longue (étape 4). C'est un phénomène qu'on constate également sur les courses non stop. Il y a un seuil à franchir et après le corps s'habitue.

En non stop, ce seuil se situe généralement le 2ème jour de course. Le premier jour, tout se passe bien, et on est dans un périmètre d'effort que l'on maitrise.

Passées les 24 premières heures, là on rentre dans le dur. L'organisme est rarement habitué à des durées d'effort de plus de 24h, et du coup il va tenter de résister. C'est à ce moment que le "gros des troupes" va tomber. Sur la Trans 333 (350km non stop) en 2011, 75% des abandons ont eu lieu le deuxième jour !

Mais alors que se passe t-il ensuite? C'est simple, après avoir résisté le corps s'adapte, et on entre dans une phase où l'effort se nivelle assez facilement. Mais pour s'en rendre compte il faut dépasser les 48h de course ce qui n'est pas fréquent (la barrière horaire à l'UTMB est autour des 32 heures).

Sur le Marathon des sables l'effet est un peu plus dilué du fait des étapes. Du coup la vague des abandons se situe un jour plus tard, mais l'effet reste globalement le même. 80% des abandons sur les 3 premiers jours et 20% seulement sur les 3 derniers jours.

Donc, sauf blessure importante, si vous gérez bien les 3 premiers jours, il y a toutes les chances pour que vous finissiez la course. Mais attention, n'oubliez pas que ce type d'épreuve réserve souvent des surprises et ne vous laissez pas abuser par des chiffres qui pourraient vous laisser penser que c'est gagné d'avance.

Ne lâchez rien! Jamais !

Pourtant, on entend souvent dire que c'est "la course la plus dure du monde".

Le Marathon des Sables, la course "la plus dure du monde", se dispute sur 240 km en autosuffisance alimentaire dans les conditions extrêmes du sud marocain.

Cette phrase on peut la lire dans de multiples revues ou articles "populaires".

C'est vrai que les habitués des courses d'ultra en milieu difficiles sont souvent amenés à sourire en lisant celà à propos du MDS.

Le MDS ce n'est jamais que 40km par jour... Et finalement, si ce n'était qu'une promenade de santé !

Oui et non !

Oui, car le MDS n'est pas, intrinsèquement, la course la plus dure du monde... Il y a de nombreuses courses officielles bien plus exigeantes. Déjà rien que les courses non stop dans le désert sur des distances équivalentes (ou largement supérieures) au MDS présentent un niveau de difficulté supérieur.

Au delà du désert si on évalue la difficulté d'une course sur le ratio entre le nombre de coureurs partants / nombre de coureurs finisher, une course comme la Barkley est certainement la course la plus dure du monde. Pourtant quand on regarde la course elle ne semble pas hors normes... 160km, 16500m de D+ et 60 heures. Rien d'extraordinaire en soi, sauf que... avec ses 14 finishers sur près de 1000 participants depuis sa création en 1986, cela nous fait un ratio de 1,4% de finisher... Si vous la terminez, vous avez intérêt à prendre rapidement un abonnement au Loto !

Mais "non", ce n'est pas une promenade de santé.

Déjà faire 250km dans le désert, même en étapes, n'a rien d'anodin... Et surtout l'épreuve étant physiquement assez accessible, elle permet a des coureurs et des coureuses peu habitués à ce type de course de venir se frotter à quelque chose qui leur semble hors normes.

Alors pour eux (et pour elles) oui, le Marathon des Sables est la course la plus dure du monde... en tous cas la course la plus dure du monde parmi toutes celles auxquelles ils ont pu participer jusqu'à ce jour.
Et c'est bien là la magie de ce sport... On pense toujours avoir atteint la limite, alors qu'en fait cette limite se repousse encore et encore.

Et puis finalement la course la plus dure, est-elle celle où on a échoué (et pour laquelle on se trouve mille excuses), ou bien celle qu'on a quand même réussi à vaincre faisant de nous des athlètes hors du commun ? Au moins pour cette fois-ci !

Et par rapport à mon niveau, quel classement puis-je espérer viser ?

Monter sur le podium ? Viser le Top 100 ? Les 200 ? Les 500 ? Ou bien juste terminer ?

J'ai regardé ce qu'à fait une collègue qui y était cette année. Elle est classée un peu au dessus de la 500ème place (sur 1200) en environ 48 heures de course au total ce qui donne une moyenne de 4,9 km/h.

Du coup j'ai été voir les temps mis par le 200ème et aussi le classement qu'on peut envisager avec une moyenne de 5km/h. J'ai laissé de côté les aspects "podium" et top 100 car il est quand assez peu probable que je rentre dans ces catégories.

Voilà ce que cela donne .

J'ai volontairement laissé de côté l'étape 6 (de 8km en 2014) car elle n'était pas chronométrée.

Quel constat en tirer ?

D'abord pour faire dans les 200, cela demande une moyenne de 6,5km/h...

Il faut aussi constater que le 200ème est parti très lentement (6 de moyenne le premier jour) et fini fort avec 7,8 le dernier jour. Comme quoi quand on sait se préserver...

Ensuite si on tourne à 5km/h de moyenne on peut envisager d'entrer dans les 500 Le premier coureur à avoir fait une moyenne de 5km/h cette année est classé 510ème, donc avec les aléas de course, c'est dans les clous !

On peut noter quand même que pour faire 5km/h de moyenne, il faut tourner un peu plus vite les 3 premiers jours (environ 5,5km/h) sachant que l'étape longue fait chuter le vitesse moyenne.

Dans les deux cas, on lâche les chevaux sur l'étape 5. Il faut dire que la longue est passée, qu'on a récupéré, que le sac commence à bien s'alléger (4kg en moins à ce stade de la course) et que c'est la dernière étape chronométrée.

Reste maintenant à savoir où vous allez vouloir vous situer...

Certains doivent avoir cette course dans la peau ?

Pour certains, il s'agit d'une expression qu'ils appliquent au pied de la lettre...

Ci dessus le tatouage de Arren Grant qui a couru le Marathon des Sables en 2013, en l'appelant la «meilleure course de ma vie jusqu'à présent."

Certains font même encore plus fort en inscrivant même les différentes éditions réalisées

Qui a dit que la course à pied pouvait rendre addict ?



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