Retour courses 2006

Présentation Course

Le CR

Le Contexte

Le CR (page 1)

Le CR (page 2)

Une valse à 4 temps,
qui s’offre encore le temps,
qui s’offre encore le temps,
de s’offrir des détours,
du côté de Millau,
comme c’est charmant…
 "

La valse à 4 temps, c’est un peu ce à quoi va ressembler ce 100 bornes pour moi, mais avec une différence important par rapport à la valse du grand Jacques, c’est que la mienne va aller de plus en plus lentement au fil des temps…

La journée du Vendredi est dévolue au trajet Paris-Millau en compagnie de Boucanier, Philippe (rencontré sur le forum de Millau) et du couple Rodio. L’avantage d’avoir un ensemble Michel-Rodio dans la voiture est qu’il n’est pas utile d’allumer l’autoradio !

Arrivée sur Millau en fin d’après midi, je prend mes quartiers dans l’hôtel que j’avais pris soin de réserver depuis Avril dernier, et situé en plein centre ville à quelques hectomètres du départ (et de l’arrivée !).

Passage au parc des victoires pour retirer le dossard et profiter de l’occasion pour retrouver quelques connaissances, puis un petit dîner de bonne heure dans une pizzeria du centre ville même pas surchargée en compagnie de coureurs helvétiques incluant une dégustation de la Pizza " spéciale 100km " à savoir une Pizza… aux pâtes ! (bon il y avait aussi de la crème, des lardons, de l’œuf…).

Retour à l’hôtel sur les coups de 21h. là je passe une petite heure à tout préparer. Je veux avoir l’esprit tranquille demain matin. La tenue de départ est mise de côté, le sac que je vais laisser à l’arrivée et que je pourrai utiliser à la fin du marathon est également prêt.

Je me couche vers 22h30, tranquillement et je passe une super nuit de sommeil jusqu’à 7h30, heure à laquelle je descend prendre un petit déjeuner plutôt classique (croissant, pain, beurre…)

Le départ étant à 10 heures, j’ai largement le temps de remonter me préparer. Une douche, j’enfile la tenue prévue pour la première boucle, je me repose un peu et direction le parc des victoires.

Arrivé sur place c’est un peu le bazar. Y’a du monde dans tous les coins et il n’est pas possible de faire 50m sans tomber sur une connaissance. Il faut dire que Millau c’est la grosse fête de l’ultra sur route…


L'équipe de "Courir Le Monde" (CLM) au départ

Je dépose mon sac à la consigne, je sors faire quelques photos avec des copains issus des différents forums internent que je fréquente et je fais un petit auto-checkup…

 

A 30mn du départ, … je suis bien… juste bien. Pas au top mais tous les voyants sont au vert.

Coté préparation, je sais que mon " trou " de 6 semaines en pleine période de charge va certainement peser lourd, mais ce n’est pas encore perceptible.

Côté physique, je suis bien reposé, je n’ai ni douleur, ni blessure… Il faudra que ça dure pendant quelques heures encore, mais en tous cas je démarrerai ce 100 bornes sans excuse préfabriquée en cas d’échec !

Côté équipement, j’ai donné dans le light. Millau est une course avec une logistique assez importante. Je n’ai pas d’accompagnateur en vélo (était-ce une erreur ?) mais comme j’avais prévu de faire ça de façon autonome, tout est géré.

21 ravitaillements sur le circuit… La réputation d’être biens fournis… Je décide donc de faire la première boucle (42,2km) sans rien emporter, et pour la seconde boucle je prendrai juste mon porte bidon car il y a plusieurs sections un peu longues sans ravito (6-7 km) et si il fait chaud avec l’allure qui se ralentira, il peut être utile d’avoir un peu d’eau avec soi.

Pour la première boucle j’ai décidé de partir avec un maillot technique manches courtes, un cuissard, mon corsaire sur la tête et mes Spira toutes neuves aux pieds.

Ah, ces chaussures… Joker, gadget ou risque ??? Franchement depuis plusieurs mois que je teste ces modèles à ressort, j’ai pu enfin reprendre la course sur route sans souffrir des genoux. 10 jours avant Millau, j’ai l’occasion de récupérer une paire du tout dernier modèle. Le soucis c’est que je n’ai fait que 2 footings de 45mn avec avant Millau… et courir un 100 bornes avec des chaussures neuves, normalement, on ne le fait pas.

Seulement je suis tellement bien dedans que j’ai décidé de le faire quand même (mon petit côté rebelle aux règles établies !). J’ai protégé les zones habituellement sensibles de mes pieds avec des straps d’elasto, et me voilà fin prêt.

Coté météo, c’est un peu étrange. D’un côté on nous annonce une journée de pluie non stop, de l’autre la température en ce Samedi matin doit approcher les 20°… Maintenant, j’arrive souvent à faire abstraction des conditions à partir du moment où j’ai l’équipement adapté, reste à savoir si ce sera le cas.


L'équipe des meneurs d'allure, comme sur les marathons

Un peu avant l’heure fatidique, tout le monde se dirige vers le départ… on tourne un peu dans Millau et on arrive sur une longue avenue. Avec mon objectif situé entre 13 et 14h (si possible plus près de 13 que de 14), pas question pour moi de partir devant… Je remonte un peu la foule des coureurs en cherchant des yeux la banderole de départ que je ne vois toujours pas. Je me dis que je me positionnerai par rapport à elle et j’avance donc au milieu des coureurs. Finalement je me retrouve dans les premières lignes du peloton et je découvre que l’arche de départ est située… 400m plus loin, après le départ !

Pas le temps de faire demi tour. Du coup au moment du départ je me retrouve dans les 200 premiers coureurs à passer la ligne.

Au premier temps de la valse,
j’suis pas seul et je souris déjà,
Au premier temps de la valse,
Tout va bien et je m’aperçois,
De Millau qui bat la mesure,
Millau qui mesure mon émoi,
De Millau qui bat la mesure,
Me murmure murmure tout bas.
 "

 

Le premier des 4 temps de cette valse va me conduire de la ligne de départ jusqu’au semi marathon. Ce sera incontestablement le plus rapide de ces 4 temps !

Mon objectif devrait me pousser à partir lentement, mais rien n’y fait. Tout en me contrôlant un peu, il m’est impossible de courir trop lentement, et je démarre les premiers kilomètres à 10km/h. 29’45 aux 5km, Je sais qu’il me faudra quelques km pour me caler et je ne m’inquiète pas. 59’50 aux 10km. là il faudrait quand même penser à se calmer.


Photo de l'organisation. En attendant de recevoir l'original

Bien que parti sur des bases de 13h, ma feuille de route est sur 12h45. En fait suivant le relief particulier de Millau j’ai estimé mes temps de course par section et le premier jet m’a directement positionné sur 12h45. Vu la large part laissée au " pifomètre " dans cette estimation, j’ai préféré la laisser telle quelle.

La route est large, sans vraie difficultés en dehors de quelques légers faux plats et je déroule sans soucis. Passage aux 15km en 1h30’30 et 20km en 2h01 !!!

Visiblement l’entraînement à 10km/h a fait son effet et je ne force absolument pas.

N’ayant aucune logistique avec moi, je prend soin de m’arrêter à tous les ravitaillements avec systématiquement le même scénario. Un verre d’eau gazeuse, un verre de coca et éventuellement un verre d’eau en plus. Côté solide je me limite à une pâte de fruits ou un morceau de banane !

Ca passe bien, d’autant qu’il fait assez chaud et ce malgré le plafond assez lourd au dessus de nous !

 

Au deuxième temps de la valse,
les premières côtes se profilent déjà,
Au deuxième temps de la valse,
je décide de réduire un peu l’ pas,
Et Millau qui bat la mesure,
Millau qui rafraîchi notre émoi,
Et Millau qui bat la mesure,
Nous arrose, arrose déjà.
 "

 

Second temps de la valse Millavoise. ça commence à ralentir, mais tout est sous contrôle. C’est au moment du demi tour lors du passage au Rozier que la pluie fait son apparition de façon significative. Bon on aura toujours fait 20km au sec…

J’ai pas mal d’avance (2h01 au lieu de 2h13 aux 20km) par rapport à ma feuille de route qui est elle même en avance sur mon temps estimé… Bref, si je ne veut pas me griller j’ai intérêt à lever le pied.

Mon objectif étant de repartir de Millau (km42) avant les 5h de course, même en prévoyant un arrêt pour me changer j’ai encore pas mal de marge.

Sur le retour, il y a quelques petites côtes à gérer. Oh pas encore aussi longues que ce qui nous attend après le 45ème km, mais de quoi se mettre dans le rythme quand même.

A peine le demi-tour effectué, que se profile la côte de Peyreleau. Mon avance va me servir à commencer l’alternance marche/course que j’affectionne… Je décide de marcher rapidement dans les côtes et de courir tranquille ailleurs.

Cette technique s’avère assez efficace, et même si mon rythme général ralenti, je ne perd pas autant de temps que ça !

Entre le 22ème et le 30ème c’est une succession de montées/descentes courtes… je continue mon alternance marche/course… tout va bien…

 

Entre le 30 et le 35ème km, je vais prendre mon premier " coup de bambou ". Gros coup de mou qui me laisse penser pendant un instant que si j’arrive comme ça à Millau, c’est pas la peine de repartir sur la seconde boucle… Malgré tout je réagis assez vite. Je modère encore un peu mon allure, sachant que ce type de période difficile passe toujours, et surtout je me rend compte que je suis pile poil dans le traditionnel " mur des 30 " bien connu des marathoniens

Pour arranger le tout, il faut dire que la petite pluie du début s’est transformée en averse puis en véritables seaux d’eau. On patauge joyeusement par moments, et heureusement que la température clémente m’évite d’avoir froid.

Les derniers kilomètres avant Millau me permettent de me refaire et c’est finalement avec un petit regain d’énergie que je rentre dans la ville pour en terminer avec le marathon.

J’avais prévu d’arriver là en 4h50 (pour repartir en 5h00) et finalement même avec mon ralentissement sur les 20 derniers kilomètres, c’est avec 10mn d’avance sur ces horaires que je rentre dans la salle des fêtes.

 

4h41… Fin du Marathon… Et début du 100km !

Je suis complètement trempé, aussi je profite de la disponibilité de mon sac pour me changer entièrement… Je remplace aussi le maillot manches courtes par un maillot fin mais à manches longues en prévision de la nuit qui arrivera bien avant mon retour sur Millau.

Une question se pose à moi… Dois-je changer ou non de chaussures ? D’un côté je suis super bien dans les Spira, et j’envisage sérieusement de les conserver, mais de l’autre je suis tellement trempé que je mettrais bien des chaussettes sèches . Et qui dit chaussettes sèches, dit aussi chaussures sèches, sinon ça ne sert à rien. Finalement j’opte pour le changement, mais cela va provoquer un soucis imprévu.

En enlevant les chaussettes, les straps d’elasto partent avec. Mes pieds humides, et le chrono qui tourne ne me permettent pas d’en mettre de nouveaux. Tant pis, je partirai avec les pieds sans aucune protection. Mes Adidas sont assez bien faites et ça devrait passer… (enfin c’est ce que je pense à ce moment là !)

Je prend également dans mon sac mon coupe vent en prévision de la nuit ainsi que mon porte bidon avec dans la petite poche la frontale pour la nuit.

Tout ça va me prendre à peine 10mn. et c’est toujours avec mes 10mn d’avance (soit 4h50 de course) que je quitte le parc des Victoires de Millau avec comme objectif d’y revenir le plus vite possible.

Le fait d’être rester au chaud, provoque un début de crampe dans les mollets. Zut moi qui avait échappé à ça jusqu’ici ! Je prend un cachet de sporténine et j’emporte le tube au cas où. Ce sera le seul produit " technique " que je prendrais de tout ce 100 bornes… comme quoi finalement on peut se passer de l’énergétique dans certaines conditions.

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