Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet

 

La tenue de course

J'aborde ici la tenue de course, c'est à dire la tenue portée pour courir. Je laisse de côté le sac et tout son bazar, ainsi que la tenue de rechange ou celle portée au bivouac qui feront l'objet d'autres sujets.

La base étant définie, si je veux me poser les bonnes questions, il est nécessaire de tout peser ce qui pourra éventuellement faciliter les choix d'optimisation à venir (n'oublions pas qu'on a encore 11 mois pour le faire !)

Je vais également inclure une ou deux options en cas de modification radicale de la météo... vent, pluie, neige, verglas (ah non, ils on sablé le parcours) On ne sait jamais...

Objectif, avoir une tenue inférieure à 1,5kg, poids que je dois pouvoir gagner en éliminant une part de ma surcharge pondérale.

On balaye le bonhomme de bas en haut !

La tenue de course (1,862 kg)

1 - Chaussures Hoka Mafate (745g)
2 - Guêtres Raidlight (105g)
3 - Chaussettes Rando DK (31g)
4 - Manchons Booster (54g)
5 - Slip Craft (43g)
6 - Corsair long DK (122g)
7 - Maillot manches courtes Extrem Team (118g)
8 - Manchettes cycliste (43g)
9 - Gants pour les bâtons (28g)
10 - Bâtons Camp Xenon 4 (288g)
11 - Lentilles (0g)
12 - Lunettes de soleil (27g)
13 - Cheche (187g)
14 - Montre (41g)
15 - 2 Dossards (obligatoire) (20g)
16 - 10 Epingles (obligatoire) (10g)

Options possibles (non retenues finalement)

•Casquette Microfibre avec saharienne RL (76g/+76g)
•Cuissard à la place du corsair (123g/-64g)
•Maillot manches longues à la place du MC et des manchettes (220g/+61g)

* Matériel obligatoire imposé par l'organisation

Les chaussures

Il est très difficile de conseiller un modèle ou une marque tant les pieds des uns et des autres sont différents. On s'en rend vite compte en parcourant les forums, que ce soit pour des chaussures de trail ou de route. Celles qui vont super bien à l'un ne sont pas adaptées à un autre... Bref une fois qu'on a dépassé le descriptif du fabriquant, les conseils qui sont donnés sont rarement applicable à chacun d'entre nous.

On peut éventuellement récupérer de l'information relative à la qualité des modèles, la résistance des semelles, du chausson, sur la qualité de l'accroche (vous savez les 4 lignes de textes présentant la nouvelle semelle machin choses et le renfort de structure moléculaire alvéolaire positionné de façon à favoriser les déperditions de flux gamma sur sols mi meubles mais présentant un taux d'humidité entre 42 et 57%) , quoi que là dessus les avis divergent souvent, mais pour ce qui est des sensations et du confort, il n'y a qu'en les essayant qu'on peut vraiment choisir.

Je ne vais donc pas passer en revue des modèles précis de chaussures, en dehors de celles que j'emporterai, mais plutôt essayer de voir quels sont les types de chaussures les plus appropriés à cette course.

Faire sans risquer de défaire.

Quel que soit le modèle que vous allez choisir, la priorité sera d'aller au Marathon des Sables avec des chaussures que vous aurez eu l'occasion de "faire" un peu. Comme toujours on évitera les chaussures neuves ne serait-ce que pour pouvoir anticiper les frottements. Les occasions d'avoir des ampoules ne manqueront pas, alors rien ne sert d'en ajouter d'autres. Cependant, attention à ne pas les détériorer pendant la préparation. Il vaut mieux privilégier des sorties tranquilles courtes et régulières de façons à ne pas trop les solliciter dans la durée et éviter les terrains trop techniques.

Respirantes ou étanches !

La vraie question est "comment laisser respirer le pied tout en empêchant le sable de rentrer ? "

De mon point de vue, on oublie les chaussures étanches type Gore Tex... Certaines sont efficaces contre le sable, mais... Avec la chaleur et la transpiration, il y a un petit effet macération pas forcément souhaité dans le contexte de la course.

Il y a aussi régulièrement des modèles qui apparaissent sur le marché et qui sont sensés être adaptés aux course dans le désert, ou bien des idées de bricolages à faire soi même, mais sur le terrain on se rend compte qu'il n'y a pas vraiment de présence significative dans le peloton pour ces types de modèles.

Le plus simple est probablement de rester sur des chaussures classiques avec éventuellement (oui oui, j'ai bien dit éventuellement) des guêtres pour limiter le sable

La taille

"Les pieds gonflent, il faut prendre des chaussures plus grandes !". Cette phrase, tous les participants au Marathon des Sables l'ont entendu ou lu au moins une fois pendant leur préparation.

C'est vrai qu'avec la chaleur les pieds ont tendance à gonfler, mais ce n'est pas la seule raison qui devrait vous pousser à prévoir des chaussures un peu plus grande que d'habitude.

Il ne faut pas perdre de vue que vous allez probablement protéger vos pieds avec le l'elasto ou d'autres solutions permettant de limiter les frottements. Vous aurez peut-être aussi besoin de soigner des ampoules qu'il faudra ensuite protéger. Ces surcouches modestes prises une à une finissent par elles aussi prendre de la place dans la chaussure.

Suivant les expériences, les conseils vont de 1 à 3 tailles au dessus de la taille habituelle.

Sur la Trans 333, en Non stop, je suis parti avec des chaussures une taille au dessus des ma taille habituelle mais sur une course non stop (donc pendant 4 jour on a pas trop l'occasion de laisser les jambes se reposer et les pieds dégonfler). Les deux premiers jours se sont bien passés, et à partir du 3ème jour, quand j'enlevais mes chaussures sur un CP, il devenait de plus en plus difficile de les remettre. Il m'a même fallu utiliser une cuillère sur les derniers CP !

Dans le cadre du MDS, la durée de course quotidienne reste limitée (sauf sur la longue), et de mon point de vue 3 tailles de plus me semblent franchement déraisonnables. Je pense que des chaussures avec 1 taille ou une taille 1/2 doivent être suffisantes, sinon on risque d'avoir le problème inverse à savoir les pieds qui flottent dans des chaussures trop grandes les premiers jours ce qui va devenir une source de frottements et donc de potentielles blessures

L'idéal serait de pouvoir partir avec 2 paires. Une paire 1/2 taille au dessus pour les 3 premiers jours et une paire 1,5 taille au dessus pour les 3 derniers jours. Mais cela implique de transporter 500, 600 ou 700g de plus sur les premiers jours... Le confort est à ce prix, hors c'est bien souvent sur le confort qu'on essaye de gagner du poids

Route, trail ou sandales ? Quelles chaussures choisir

Les chaussures de route :

En général, les chaussures de route sont plutôt bien adaptées aux déserts dunaires... Larges, stables, elles se comportent souvent bien dans le sable. Malheureusement, le sable n'est pas la plus grande partie des courses dans le désert. On fait beaucoup de kilomètres dans des zones de cailloux et là, les chaussures de routes montrent très vite leurs limites. De la tenue (latérale) aléatoire, aux semelles qui se retrouvent lacérées par les cailloux, c'est un chois qui me parait risqué sur une épreuve aussi longue !

Les chaussures de trail

Probablement les chaussures les mieux adaptées à condition de prendre un modèle assez souple. Ici pas réellement besoin des modèles à coques tels que ceux utilisés en montagne. Il faut privilégier le confort et la souplesse

Les minimalistes

Je parle ici des vraies minimalistes (type Five Finger) pas des déclinaisons commerciales actuelles avec des semelles et de l'amorti, que je classe dans les chaussures de trail (ou de route suivant le cas)
Là encore, c'est le type de terrain qui va trancher. Beaucoup de zone de cailloux, qui rend difficile l'usage de minimalistes. Au delà du problème de l'amorti et de l'absence de semelle, il y a en plus le fait que ces chaussures n'apportent aucune protection sur l'avant du pied. Probablement super agréables dans les dunes elles risquent de devenir handicapantes sur le reste du parcours
Bref, dans le désert, comme sur les grands trails, on ne vois pratiquement personne en minimaliste !

Les sandales, tongs, crocs,...

Oui dans les dunes on trouve de tout... Je ne parle pas du phénomène qui va venir faire tout le MDS en crocs ou en sandale kenyane, mais bien des coureurs qui, dans les longs passages sableux troquent leurs chaussures de trail contre un modèle utlra léger et adapté au sable. Cela peut faire sourire mais l'idée est bien moins saugrenue qu'elle n'y parait. Cela nécessite juste de savoir à l'avance s'il y aura de longs passages dunaires et où ils se trouvent.

Une technique assez courante consiste aussi à découper ses chaussures à l'avant et ou sur les cotés. Cela permet bien sur de gagner de la place les derniers jours pour gérer les pieds qui gonflent et les pansements, mais aussi de laisser sortir le sable facilement partant du principe que plutôt que d'essayer d'empêcher le sable de rentrer, autant lui faciliter la sortie ! Ca se défend !

Et de mon côté ?

Et bien disons que je vais probablement rester sur quelque chose d'assez classique, à savoir chaussures de trail + des guêtres, même si pour le moment je n'ai pas encore totalement décidé de les utiliser ou non (je ferai d'ailleurs un billet sur la pose des guêtres)
Pour le moment ce seront mes Hoka Mafate, une grosse taille au dessus de mes chaussures habituelles et que j'avais initialement achetées pour la 333 mais qui avaient été perdues. Je les ai depuis utilisées sur le Morbihan, où j'ai fait les 180km non stop sans en changer et surtout sans ampoules.

Ok Vannes et Ouarzazate, c'est ni le même terrain, ni le même climat, mais je pense que leur effet amortissant sur les cailloux sera d'un confort appréciable

720g avec les semelles en taille 45 et une bonne isolation par rapport à la chaleur qui remonte du sol et un amorti incomparable par rapport aux cailloux.

Les guêtres

Des qu'on parle de course dans le désert, il se pose une question, comment vais-je empêcher le sable d'entrer dans mes chaussures ?

En fait le premier choix se trouve ici. Faut-il essayer d'empêcher le sable d'entrer ? Même si ce n'est pas le sujet de ce billet, il n'empêche que la question mérite d'être posée.

Il faut savoir que contrairement à ce qu'on pense, l'entrée d'une importante quantité de sable dans les chaussures n'est que rarement à l'origine des ampoules. Au contraire, plus il y en a moins le frottement est abrasif. Par contre le sable a tendance à créer des sortes de boudins sous le pied ce qui n'est pas toujours agréable en terme de sensation et de gestion des appui, sans parler du poids supplémentaire à chaque pied.

Il y a ceux qui se disent que puisqu'on ne peut pas l'empêcher totalement d'entrer autant lui en faciliter la sortie. Deux coups de cutter dans la chaussure et le tour est joué. Il suffit de conserver le pare pierre à l'avant du pied pour éviter les blessures mais au moins le sable rentre et sort à sa guise.

Il y a ceux qui ne font rien de spécial. Etonnant ! Oui, c'est vrai mais pour avoir été contraint, après la perte de mes bagages, de faire la Trans 333 sans guêtres (et sans trous dans les chaussures puisque ce n'étaient pas les miennes), je dois avouer que les quelques pauses que je faisais pour vider les chaussures n'ont jamais été gênantes.

Si maintenant vous optez pour la technique visant à limiter le volume de sable, vous avez le choix entre certains modèle de chaussures spécialement prévus pour ça, mais ça reste de choses très particulières, pas simples à trouver et surtout pas totalement adaptées à la course à pied, ou bien utiliser le système qui fait presque l'unanimité dans le peloton à savoir, utiliser des guêtres.

Ca y est on arrive enfin au coeur du sujet ;-)

On va déjà laisser de côté les systèmes de guêtre façon bricolage à la Mc Gyver. Il y en a de temps en temps sur les courses mais honnêtement, je n'en ai jamais vu une paire tenir pendant toute la durée d'une course...

On va également laisser de côté les guêtre de type "trail" ou "CO" qui ne sont ni l'une ni l'autre adaptées au type de protection que nous recherchons

Il y a un type de guêtres qu'on rencontre un peu plus, ce sont les guêtres prévues en général pour la neige. Ce sont des modèles qui peuvent assurer une protection assez efficace contre le sable mais qui sont également prévues pour être étanches et pour être utilisées par des températures très basses. Du coup ce ne sont ni les plus respirantes ni les plus adaptées au 40-50° qu'on peut rencontrer dans le désert. Personnellement, je vais zapper ces modèles.

Autre possibilité, ce sont les chaussures spéciales prévues dès la conception pour ce type d'usage.
Ce sont des modèles assurant en général une bonne protection, mais le choix est limité et il peut être difficile de trouver un modèle qui s'adapte bien à son pied, ce sont des modèles difficiles à trouver en raison de la faible demande, et puis cela demande un investissement significatif pour un usage finalement assez limité sauf qi vous courez souvent dans le sable.

La dernière piste que nous allons étudier ce sont les systèmes de guêtres amovibles qui s'adaptent sur les chaussures de trail classiques

Les premiers à avoir sorti un modèle simple et efficace c'est Raidlight, en 2006 (ou pas très loin). Je l'avais acheté cette année là pour participer à la Mauritanienne Race, et à cette époque le choix de modèles était très très limité.

Il s'agit d'une membrane en tissus extensible qui recouvre la totalité de la chaussure et qui est fixée par du velcro.

Même si depuis la première version il y a eu quelques améliorations, le principe reste le même et a été repris par d'autres équipementiers.

Si je dois prendre les guêtres je repartirai avec ce type de modèle qui présente l'avantage d'être simple à mettre en oeuvre, d'être très léger et avec un niveau d'efficacité tout à fait satisfaisant.

On trouve désormais des systèmes dérivés exploitant ce dispositif mais avec des modes de fixation différents, comme le Protect fit proposé par Raidlight

Après, il esxiste des moyens plus... exotiques pour laisser sortir le sable, mais là, c'est à vous de voir

L'objectif est maintenant de vous présenter de façon très pratique dont je m'y prends pour adapter les guêtres à mes chaussures de trail habituelles.

Les chaussures

La particularité des Hoka c'est d'avoir une semelle imprtante, donc de la surface où poser le velcro (quand on le colle). Par contre attention à ne pas le coller sur la partie basse car c'est celle qui s'écrase le plus, et du coup le collage risque de moins bien tenir, mais on va y revenir

Les guêtres

Après avoir hésité à réutiliser mes anciennes raidlight, je me suis décidé à en acheter une nouvelle paire (toujours chez Raidlight). Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons.

- Déjà il fallait que j'achette du velcro neuf, l'ancien est resté sur mes vieilles Montrail, parties au recyclage depuis longtemps. Hors le prix du Velcro seul me coutait aussi cher que la fourniture des guêtres complètes chez Raidlight (OK c'est grâce à mes points de la Team Raidlight, mais quand même)

- les nouvelles guêtres sont équipées d'un renfort sur l'avant ce qui évite la fragilité du tissus des anciennes

- Elle sont aussi équipées d'une fermeture éclair permettant de mettre ou d'enlever les chaussures sans retirer entièrement la guêtre et donc en sollicitant moins la fixation du velcro.

Le kit complet est juste composé des guêtres et d'un long morceau de velcro qui permet de faire très largement les 2 chaussures même si vous chaussez du 52 !

La pose

De quoi avez vous besoin ? D'un stylo, d'une paire de ciseaux et de colle.

Pour cette dernière, j'avais utilisé la fois précédente de la colle araldite à 2 composants. Elle présentait l'intérêt d'avoir un temps de prise et de sèchage assez court ce qui m'avait permis de monter les deux chaussures en une soirée. Ldéfaut de cette colle est qu'en séchant, elle devient solide, presque cassante. Elle est bien adaptée aux collages qui ne demandent pas de flexibilité ou de mouvement, ce qui n'est pas le cas sur les chaussures où, à chaque foulée, il y a un peu de déformation de la semelle.

Cette fois j'ai opté pour le type de collage préconisé par le fournisseur à savoir de la colle néoprène. Cette colle permet une fixation plus souple, mais en contrepartie, elle est plus longue à mettre en oeuvre et surtout il ne faut pas se louper lors de la pose cas le collage est immédiat et définitif. Mon choix s'est porté sur de la colle en gel qui présente l'avantage de ne pas couler et en tube pour faciliter l'application.

La première étape consiste à nettoyer la chaussure à l'eau savonneuse. Il faut enlever toutes les impuretés, surtout si vous les avez déjà utilisées.

Laissez les bien sècher. Un bonne journée de façon à ce que l'humidité présente dans la semelle disparaisse totalement.

Ensuite avant de passer à la pose, passez la future zone où sera posé le velcro à l'alcool ou au dégraissant de façon à avoir une surface impeccable.

Une fois que tout est prêt on passe à la pose proprement dite. Certains essayent de poser le velcro sans le couper, d'un seul morceaux tout autour de la chaussure partant du principe que moins il y a de raccords, moins le sable pourra rentrer. C'est vrai en théorie, mais pas aussi flagrant dans la pratique. De plus, vu la forme des chaussures, il est souvent compliqué voir impossible de donner la forme exacte de la chaussure au velcro.

De mon côté j'ai opté pour une pose par petites sections, comme la fois précédente. Cela présente l'avantage de travailler sur sur de petites zones, donc plus faciles à manipuler, et surtout, si jamais pour une raison ou une autre un morceau se mettait à se décoller pendant la course, cela resterait limité au petit morceau, et n'aurait pas pour effet de progressivement décoller tout le tour de la chaussure.

En ce qui concerne l'étanchéïté du dispositif, aucun soucis. Les raccords se fond bord à bord ce qui permet d'assurer un frein largement assez efficace à l'entrée du sable (qu'on ne pourra jamais éviter totalement de toutes façons)

Le protocole de pose est assez simple.

On commence par reporter au stylo la zone qui sera couverte par le morceau de velcro à poser

On enduit la zone délimitée avec une couche de colle néoprène. Si les chaussures sont neuves, il peut être intéressant de gratter un peu le caoutchouc pour le rendre un peu plus adhérent. La couche n'a pas besoin d'être trop épaisse, juste un peu "grasse". En fait il s'agit surtout de suivre les instructions du fabriquant de la colle.

On fait la même chose avec le morceau de velcro

Maintenant, il faut laisser sécher la colle jusqu'à ce qu'elle n'adhère plus aux doigts. Suivant les marques et la température (plus il fait frais, plus c'est long), il faut entre 10 et 25mn d'attente. Mieux vaut que ce soit trop sec plutôt que pas assez.

Une fois que la colle est bien sèche il suffit de mettre le morceau de velcro en place et de bien chasser l'air qu'il pourrait y avoir. Attention ! La pose doit être précise car la pose est définitive et ne permet pas de repositionner le velcro. Par contre comme le collage est immédiat, il n'est pas nécessaire de prévoir de serrage le temps que ça "prenne".

Il suffit ensuite de renouveller cette opération jusqu'à ce que vous ayez bouclé le tour de la chaussure

Une fois que c'est fait, laisser la colle sécher au minimum 24h. C'est le temps nécessaire pour que les solvants de la colle finissent de s'évaporer et garantissent une tenue optimale.

Passé ce délais, il ne reste plus qu'à faire un essais de montage avec les guêtres.

Et maintenant, direction le bac à sable.

Les bâtons

Bâtons ou pas bâtons ?

A première vue, l'idée de prendre des bâtons pour aller dans le désert peut sembler incongrue, mais au final elle l'est beaucoup moins qu'il n'y parait.

L'usage va être un peu différent de celui qu'on peut en avoir en montagne, mais lorsqu'ils sont bien utilisés, les bâtons peuvent devenir une aide précieuse sur le plat comme dans le sable.

Les coureurs rapides s'en passeront certainement facilement, mais pour celles et ceux dont l'objectif est de terminer au mieux, il y aura probablement de longues sections de marche, et c'est lors de ces sections que les bâtons vont jouer un rôle. Il faut bien intégrer que ceux-ci seront utiles pour la marche ou marche-course. Pour les coureurs, et par expérience, ils n'ont pas d'intérêt.

L'usage sera plus proche de la marche nordique que de celui du trail de montagne. Ici les bâtons ne servent pas prioritairement de "troisième jambe" pour éviter de tomber en descente ni de prendre des appuis francs en montés (quoi que par moments...) mais ils servent surtout à conserver un rythme de progression rapide et régulier là où on pourrait avoir tendance à se relâcher.

Il est vrai que vu le parcours des années précédentes, il y a quand même quelques montées raides où plutôt que de poser les mains sur les cuisses en se penchant fortement vers l'avant, et donc de risquer des douleurs lombaires ou dorsales, les bâtons donneront des leviers de traction et de la propulsion supplémentaires.

Il y a un autre moment où les bâtons peuvent jouer un rôle important, c'est dans les passages dunaires. Sur la Trans 33 en 2011 je les avaient pris (enfin j'avais emprunté ceux d'olivier) mais ils ont été perdus avec mes bagages. Après le CP 8 (km 170), je suis tombé sur des participants qui avaient abandonné et j'ai pu en emprunter une paire que j'ai conservé jusqu'à l'arrivée. Et là, étrangement, les dunes sont passées beaucoup plus facilement. Bien sur il faut que les bâtons soient équipés de rondelles type "hivers", mais une fois ce point réglé, les bâtons sont de vrais aides pour passer les cordons de dunes.

Utiliser les bâtons pendant 6 jours d'affilé ne se fait pas sans un minimum de préparation. l'effort soulagé au niveau des jambes se reporte sur les bras et les épaules et avec la présence du sac à dos, cela peut vitre se transformer en galère si on ne s'est pas préparé correctement.

Quel type de bâtons ?

Comme pour tout le matériel, ce qui m'intéresse c'est le poids et le volume. Et en la matière il n'y a pas photo sur le marché

- Les bâtons rigides (monobrins). On y trouve le top, sauf qu'ils sont assez peu pratique à transporter et surtout pas réglables en hauteur
- Les bâtons télescopiques. Souvent plus lourds, ils présentent l'avantage d'être réglable en hauteur, mais attention au système télescopique qui souvent n'aime pas trop le sable.
- Les bâtons pliables en 3 ou 4 brins. Le meilleur compromis. Légers, non réglable mais facilement dimensionnables (c'est à dire qu'il est assez simple de les mettre à la bonne taille avant le départ), facile à caser dans les bagages et ensuite dans le carquois du sac à dos. Le seul bémol, beaucoup ne disposent pas des rondelles hivers. Penser à contrôler s'il est possible d'adapter des rondelles d'un autre modèle par exemple

Dans les modèles utilisables sur le MDS, on peut retrouver

- Les Bâtons Camp Xenon 4 Pliables 4 Brins 120 cm (ou 130) pliés 32cm, 140g chacun pour 50 euros (la paire) (rapport Q/P imbattable ?) fournis avec deux rondelles de 55 mm de diamètre.
- Les Trail Pôle de chez Raidlight 123cm (ou 110), 200g chacun avec la dragonne (le poids sans dragonne (165g) n'a aucun intérêt) en carbone à 130 euros la paire
- Les Black Diamond Ultra Mountain Carbon 14 pliables 3 Brins, 120cm (ou 110) pliés 42cm, 205g chacun pour environ 135 euros la paire
- Les Micro Stick de chez Leki pliables 3 Brins 120 cm (de 110 à 130), 250g chacun et autour des 100-120 euros la paire.

Pour ma part la décision de prendre ou non les bâtons a pris un peu de temps avant d'être totalement arrêtée, mais je sais déjà que je laisserai à la maison mes Quesha télescopiques, bien robustes pour la montagne mais trop lourds pour le Marathon des Sables. Je pense que je me tournerai vers des bâtons 3 ou 4 brins positionnés dans le carquois du sac à dos avec dans ce cas une priorité forte sur les Camp Xenon 4.

Quelle longueur pour les bâtons ?

En fait il n'y a pas une seule longueur pour les bâtons, mais 3 différentes (une en montée - plus court, une sur le plat - la longueur de référence, et une en descente -plus long), ce qui devrait militer vers des bâtons télescopiques (réglables).

Dans les faits, personne ne modifie ses longueurs de ses bâtons, d'où l'usage de plus en plsu fréquent de bâtons non réglables. Du coup il faut les choisir avec beaucoup d'attention.

Comme pour les chaussures, il n'y a pas une bonne réponse mais la bonne longueur est celle avec laquelle vous vous sentirez le mieux. Maintenant, il existe quelques points de repères pour identifier la longueur de base.

- Multiplier sa taille par 0,67
- L’attache du gantelet sur la poignée positionnée à la hauteur du nombril.
- Les avant bras doivent être à l'horizontale quand vous tenez les poignées des bâtons
Dans mon cas, 1,76m x 0,67 = 118. Donc les bâtons en 120cm sont une bonne base de départ.

Finalement, pendant ma période de préparation, les choses se sont précisées, et ça y est, ils sont arrivés, et ce sont bien ceux que j'emporterai sur le Marathon des Sables. Les Camp Xenon 4

Quels sont leurs avantages et leurs défauts ?

Une fois n'est pas coutume, on va commencer par les défauts car ils sont moins nombreux.

Le principal défaut de ces bâtons, c'est leur résistance. Ce sont des tubes alu de 10mm, et clairement ce ne sont pas des bâtons faits pour s'appuyer de tout son poids dans une descente technique en montagne. Par exemple, je ne m'en servirai pas dans la descente des Chapieux sur l'UTMB.

Le second c'est probablement le confort des dragonnes. Elles auraient mérité mieux que la simple sangle proposée, amis bon, je vais regarder si je peux améliorer ce point.

Dernier point, comme ils sont pliables ils ne sont pas réglables en hauteur. On peut facilement les retailler chez soi pour les mettre à la bonne longueur, mais en course ce sera une longueur unique pendant l'épreuve.

Pour le reste ce sont, de mon point de vue, que des avantages. Poids, prix, taille, simplicité d'utilisation...

Bien sûr il existe des bâtons plus légers et bien plus résistants, mais il n'y en a pas beaucoup qui soient pliables en 4 et surtout à un prix aussi raisonnable.

J'ai déjà de bons vieux gros bâtons pour faire de la montagne, des Forclaz de l'ancienne école avec lesquels je peux appuyer les 80kg sans risque. Sauf que les Forclaz pèsent 580g la paire, ne sont pas pliables mais rétractables et une fois pliés conservent une taille importante

Pour vous faire une idée, regardez cette photo

A gauche les 2 bâtons réglés à 120cm, et à droite les mêmes une fois pliés... Bluffant.

Alors oui, j'ai regardé les bâtons en carbone. 100g, bien plus résistants, mais... en général monobrin, c'est à dire intransportable en avion, et peu pratique quand vous ne vous en servez pas en course. Autre point noir, le prix, souvent autour des 100 euros pièce.

Pour ma part je n'ai qu'un usage extrêmement limité des bâtons. Je peux comprendre cet investissement lorsqu'on s'en sert régulièrement, mais là, pour un usage presque exclusif, ça me semblait un peu luxueux.

Les Xénon sont vendus 50 euros la paire... Oui la paire... ! Et avec un poids de 140g chacun, rondelle comprise (oui faites attention, certaines marques vous les vendent en accessoire), sachant que cette dernière est indispensable pour les utiliser dans le sable.

Après je suis parti sur des bâtons pliables et non rétractables parce que dans le désert avec le sable, s'il faut régulièrement des démonter pour enlever le sable qui se glisse partout, ça peut vite m'énerver. Là avec le système de pliage il suffit de 3 secondes pour les plier et de 5 pour les déplier. Simple et efficace. Leur particularité est de se plier en 4 et non en 3 comme souvent, ce qui réduit considérablement leur taille. 32cm d'encombrement seulement !

Je peux vous dire qu'il n'y a pas grand-chose qui dépasse du carquois une fois qu'ils sont rangés !

Il faut s'habituer à leur caractère flexible et souple, mais comme je l'ai déjà dit, je ne vais pas m'en servir pour des appuis lourds. Ce sera une aide pour franchir les dunes mais surtout pour optimiser les sections de marche. Dans leur rôle d'appui en marche nordique ils sont parfaits.

Le risque principal que je prends en partant avec ces bâtons, c'est tout simplement qu'un des deux casse pendant la course. Et bien dans ce cas-là, je continuerai sans... On peut faire le MDS sans bâtons. C'est juste un peu plus facile avec !

Le Retour d'Expérience (REX)

Pour commencer cette série de fiches thématiques sur mon retour d'expérience (rédigé après la course) je vous propose de regarde ce qu'il s'est passé pour la tenue de course

Commençons par la tenue de course. Si vous vous souvenez bien, la tenue prévue était composée de la sorte

- Chaussures Hoka Mafate (745g)
- Chaussettes DK trail (31g)
- Guêtres Raidlight (105g)
- Corsair Mi-long (122g)
- Manchons BV (54g)
- Slip Craft (43g)
- Maillot Manches courtes Xtrem team (118g)
- Manchettes Cycliste (43g)
- Cheche long (187g)
- Lunettes de soleil (27g)
- Bâtons Camp Xenon 4 (288g)
- Gants pour les bâtons (28g)
- Lentilles (0g)
- Montre (41g)
- Epingles x10 (10g)
- Dossard x2 (20g)

Pour les chaussures, je confirme l'idée que j'en avais. Les Hoka sur des terrains usants (pleins de cailloux) et peu techniques sont vraiment au top. Les semelles larges permettent en plus d'avoir une meilleure prise dans le sable. Je termine le MDS avec seulement 3 ampoules, dont 2 issues d'une mauvaise protection de ma part le premier jour, ce qui, vu certains pieds de concurrents est plutôt un bon résultat.

Pour les chaussettes, pas vraiment de contraintes. Juste penser à prendre un modèle un peu épais pour des raisons de confort, mais pour le reste avec les guêtres qui protègent du sable, le choix de la chaussette me semble assez secondaire.

Les guêtres. Pas indispensables (j'ai fait la Trans 333 sans guêtres), mais quand même franchement utiles. Le nouveau modèle raidlight est parfait. L'avant a été largement renforcé pour résister aux pierres et au bout de 2 étapes on voyait la différence entre ceux qui avaient le nouveau modèle et ceux qui avaient encore l'ancien (commercialisé par la boutique MDS) et qui devaient renforcer la guêtre avec de l'elasto ! Prudence avec les fermetures éclair qui grippent avec le sable. Le soir au bivouac il faut y aller mollo !

Le choix corsair mi-long + manchon a bien fonctionné. Ayant une peau blanche, j'avais besoin de me protéger, et cela m'a évité de prendre un collant long.

Pareil pour le couple maillot MC + manchettes cycliste. Cela me permettait de partir le matin sur le premier CP en manches courtes, puis ensuite de passer en manches longues dès que le soleil devenait trop fort.

Le chèche. Je conserve un avis que j'ai depuis longtemps sur le sujet. Dans le désert, il n'y a pas mieux. Ca protège de tout. Vent, chaleur, soleil, sable, insectes,... De tout ! Et puis au bivouac ça sert aussi à plein de choses ;-)

Les bâtons. Vu comment s'est passée l'épreuve pour moi, ils m'ont été d'une aide importante. Le mode marche nordique m'a permis d'aller au bout malgré ces douleurs liées (maintenant que je le sais) à une fracture de fatigue du bassin. Le choix des Xenons était le bon. Légers, adaptés à ce type de terrain (par contre je ne ferais pas de montagne avec, trop fragiles), pliables au bivouac, nickel. Ne surtout pas oublier les gants.

Bref sur la tenue de course, je ne changerais probablement pas grand-chose.

Après on peut optimiser la tenue elle-même en investissant dans des tenues "spécial désert" proposées par les équipementiers, vous savez les tenues anti UV, anti transpiration, anti mauvaises odeurs (on en reparlera quand vous aurez couru 6 jours avec), mais très franchement, j'ai du mal à voir en quoi cela aurait pu influencer mes performances. Sur d'autres sujets ça peut avoir un impact, mais sur la tenue de course, si vous prenez une tenue dans laquelle vous êtes bien à la base, cela est en général suffisant

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