Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet

 

Le portage et le couchage

Il s'agit là de deux éléments assez structurants dans la préparation du MDS.

Le portage pour commencer, car avec un sac qui va varier de 7 à 13 kg suivant les personnes, ce point est loin d'être neutre. Optimisation du poids, volume du sac, comment tout faire rentrer dedans... beaucoup de questions qui se posent.

Le couchage ensuite car sur une épreuve de 7 jours en mode bivouac, la récupération est une des clés de la réussite.

Commençons par parler du problème du poids du sac.

Etude sur le poids des sacs

D'après une étude publiée sur le site officiel du MDS et portant sur trois catégories de coureurs :
- les Anglais : classés au-delà des 100 premiers.
- les Français : classés au-delà des 100 premiers
- les leaders : coureurs de toutes nationalités, classés dans les 30 premiers

ll en ressort qu'en moyenne, le poids du sac est de :
- pour les Anglais : 11,3 kg pour 19 200 calories, soit 5,200 kg de nourriture
- pour les Français : 8,700 kg pour 16 800 calories, soit 4,600 kg de nourriture
- pour les leaders : 7,200 kg pour 16 000 calories, soit 4,700 kg de nourriture

Si l’on compare le poids de la nourriture entre les Français et les leaders, on constate qu'il y a très peu d'écart et même souvent moins de poids de nourriture pour les Français pour plus de calories. Cette contradiction provient des habitudes alimentaires des participants.

L’écart de poids de nourriture entre les Français et les Anglais n’est que de 600 gr pour 2 400 calories supplémentaires. Ce qui donnerait pour 16 800 K/cal un poids de 4,200 kg.

Les Anglais semblent donc trouver des produits énergétiques plus caloriques. Ils pourraient gagner un peu de poids sur ce secteur car ils reconditionnent rarement leur nourriture et conservent l'emballage d'origine ; ils gagneraient environ 200 gr.

De leur côté les Français pourraient baisser idéalement le poids de la nourriture de 400 gr.

Les Anglais semblent tout de même emporter trop de nourriture, certains ont 25 000 calories alors que 20 000 suffisent largement.

Le poids du matériel est :
- pour les Anglais : 6,100 kg
- pour les Français : 4,100 kg
- pour les leaders : 2,500 kg

Les français ont plus de matériel que les leaders, mais moins que les Anglais.

On note un écart de 1,600 kg à 3,600 kg sur le matériel proprement dit.

Il faut donc travailler sur le matériel de confort pour diminuer le poids : vêtements de rechange, matelas, réchaud, appareil photos, MP3, livre, etc.
- trop de vêtements : Privilégier le choix des textiles légers et isolants.
- sac à dos trop volumineux, donc plus lourd : Un volume de 20L suffit
- duvet trop lourd : Ideal entre 500g et 1 kg
- matériel de cuisine, matelas, etc. : Pas de gobelet, cuillère/fourchette en polycarbonate, Popotte, Demi matelas, etc
- Trousses de toilettes et serviettes volumineuses : Morceau de savon, mini serviette, mini brosse à dents, échantillon de dentifrice, rasoir jetable

Les leaders n'ont qu'un jeu de sous vêtement de rechange en matériaux isolants, performants et légers qu'ils gardent pour le bivouac (slip ou 2e short, 1 maillot et 1 paire de chaussettes). Ils lavent ou passent à l'eau les vêtements de course pour en retirer le sel ; mais pour cela il faut arriver tôt, possibilité de séchage aussi durant la nuit... Pour le soir, ils ont un sweat-shirt ou maillot manches longues et une combinaison en tyvek

Il faut savoir que le rythme cardiaque augmente de 20 % lorsque l'on court avec un sac à dos dont le poids représente 10 % du poids de corps. Les appuis sont modifiés et le corps à tendance à se pencher vers l'avant. Les pieds "glissent" au bout de la chaussure. Les frottements sont plus importants et augmentent le risque de blessures sur le bas du dos et les épaules.

Il va donc de soi que plus le poids du sac est élevé plus on risque d'être gêné par des blessures diverses et particulièrement par des ampoules. Il faut donc consacrer une attention particulière au poids de chaque objet composant son équipement.

Le sac ne devrait donc pas dépasser un poids de 9 kg pour 17 500 Kcal, soit 4,008 kg de nourriture et 4,200 kg pour le matériel. L’idéal serait d’approcher de 8 kg pour 17 000 Kcal, soit 4,400 kg de nourriture et 3,600 kg pour le matériel.

C’est faisable en se basant sur les Français, mais en s’inspirant des Anglais pour le rapport poids/Kcal, et des leaders pour le matériel... Facile !!! La chasse aux grammes en trop est ouverte !

L'obsession du poids

Vous l'aurez probablement compris, la problématique qui revient sans cesse est celle de la chasse au poids.

Etant donné qu'on est dans une épreuve en autosuffisance, cela signifie qu'il nous faut transporter tout ce dont on aura besoins pendant les 6 jours que dure la course.

Sur le Marathon des sables, si on veut être un peu performant, l'idéal est de partir avec un sac de 7kg au grand maximum, tout compris ce qui implique donc d'emporter des éléments de confort minimum... Voir pas de confort du tout. En fait la limite entre le confort et le superflu, vous l'identifirez rapidement en enfilant votre sac chargé... Et en vous disant "bon et bien ça, je le vire, ça j'en ai pas besoin, ..."

Bien sur la première piste de gain qu'on explore est celle des accessoires les plus lourds à savoir le sac à dos, le sac de couchage et le matelas. C'est d'autant plus important que ce sont des éléments avec lesquels le confort coute cher (en grammes et en euros) mais sur lesquels chacun y place le niveau de priorité dont il estime avoir besoin. Prendre un matelas de 500g pour mieux dormir la nuit, est-ce que ça a réellement un prix finalement ?

Ensuite il y a aussi l'alimentation sur laquelle on va gagner mais essentiellement sur le conditionnement. Pour le reste le rapport poids/calories va rendre difficile un passage sous les 4kg. En fait on va reconditionner toute l'alimentation et surtout les emballages des plats lyophilisés qui pèsent lourd. Vous verrez qu'au total, on peut gagner pratiquement 1 kg d'emballages... Sans parler de l'optimisation du volume.

Après, on va essayer d'optimiser tout le reste en trouvant le meilleur équilibre poids/usage. Faut prendre un appareil photo de 300g quand on limite la tenue de rechange ? Souvenirs ou confort ? Chacun placera la limite là où il le souhaite.

Il y a un autre endroit où on peut gagner beaucoup de poids, c'est sur le coureur lui même. A quoi bon gagner 25g sur un accessoire quand on a quelques kilos de surcharge pondérale ?

Les articulations vont supporter l'ensemble du poids, sac + coureur. Il y a donc un vrai travail à faire pour arriver avec une situation physique optimum, mais attention, sur ce genre de course, l'optimum est différent de celui d'un 10km.

Sur une épreuve courte on arrive super affuté, un poids de forme au gramme près, sachant que l'effort sera de toutes façons court. Mais sur le Marathon des Sables, la course dure 6 jours, et avec une alimentation contrainte en calories.

De ce point de vue là, je me range à l'avis de Laurence Klein après sa victoire de l'an dernier qui disait qu'il était dangereux de commencer la course sur son poids de forme. Elle même perd 4 kg sur la durée de la course. Autant dire que si vous démarrez sur votre poids optimum, au bout du 3ème jour vous serez en déficit, sachant que le 4ème jour, c'est "la longue..."

Donc il vaut mieux arriver avec un ou deux petits kg en trop, qui de toute façon disparaitront au fil des jours.

Alors jouons sur l'optimisation du matériel et soignons le bonhomme de façon à avoir un ensemble frais et cohérent le jour du départ.

Quel sac à dos choisir ?

La grande particularité du MDS étant l'autonomie, il semble évident que le choix du sac à dos est très important pour transporter tout l'équipement nécessaire.

Au départ j'étais parti sur l'idée de (re)prendre mon vieux sac DK 30 litres qui m'a accompagné dans tellement de grandes courses, de la Mauritanie au Maroc en passant par le Raid IGN ou le Raid Normand.

Mais voilà que plusieurs éléments confortés par quelques échanges avec des "anciens" sont venus modifier cette position.

Le premier élément est que plus le sac est grand, plus on veut en mettre. Partant de là, si je pars avec mon sac de 30L, je vais probablement le remplir au détriment de l'optimisation du poids alors que 20-25 litre sont peut être suffisants

Le second élément est (encore) le poids. 850g pour mon DK...le top de la technologie... de l'année 2003 ! Il parait qu'on sait faire plus light aujourd'hui ou au moins, à poids équivalent, on peut disposer d'un sac beaucoup plus fonctionnel.

Le troisième élément, est lié au fait que le sac DK porte tout sur le dos alors que les nouveaux sacs permettent d'équilibrer antre le dos et l'avant, que ce soit par l'ajout d'une poche ventrale ou par le positionnement des portes bidons sur les bretelles à la place de la poche à eau dans le dos.

Un quatrième élément est la présence de poches multiples sur les nouveaux modèles permettant d'accéder au ravitaillement et aux accessoires sans devoir vider la moitié du sac (et quand je dis la moitié, je suis gentil).

Un cinquième est le portage de l'eau. Je reviendrai sur le choix poche à eau vs bidons dans un article qui y sera dédié, mais ce choix impacte forcément la sélection du sac car mon DK n'est pas équipé pour avoir des bidons sur les sangles

Bref assez de points pour étudier les sacs un peu plus spécifiques, sachant que, comme pour le sac de couchage, l'élément "prix" ne sera pas étranger à ma prise de décision. Je n'ai pas forcément envie d'investir 300 euros dans un sac qui sera 100g moins lourd et qui ne me servira qu'une fois (sachant que j'ai déjà des sacs 3, 5, 17 et 30 litres !).

Suite à quelques recherches, le choix va se diriger vers un modèle de chez Raidlight, le sac Olmo 20L. Reste à définir dans quelle configuration car entre le sac et les combinaisons possibles avec le pack équilibre ou le pack avant, le carquois ou pas, les portes bidons, cela fait pas mal de possibilités.

Le sac seul fait 585g, soit 300g de moins que le mien. C'est un modèle qui a été pensé pour ce type de course donc relativement bien agencé et pensé avec toujours un petit risque sur la qualité de certains composants (coutures, zip,...) qui ont souvent été un point faible chez Raidlight.

Parmi les points forts, il y a les multiples configurations possibles. Le sac seul; le choix avec deux pack avant possibles permettant de répartir le poids de façon plus équilibrée, les portes bidons sur les bretelles ou sur le pack avant, un carquois permettant de mettre et d'enlever les batons sans retirer le sac, des poches partout, et un volume utile (20L + 4L sur pack avant) pile dans la cible

Sur l'aspect coût, si je conserve mon vieux sac DK, il faudrait que j'ajoute les portes bidons (assez chers pour des modèles stables) et les bidons, ce qui fait que l'écart d'investissement entre le sac olmo et les aménagements à faire sur le mien reste raisonnable surtout vus les apports fonctionnels.

Je pense donc arrêter mon choix sur le Pack Olmo Desert 20 + 4 L (Réf.RM022U.131/PACK/1) 585g (le sac) +300g (le pack avant) +100g (le carquois) pour 140,00 euros

Je reviendrai sur la présentation détaillée de ce sac à dos et sur la façon de le remplir dès que je l'aurai.

La décision d'emporter ou pas le pack avant pour la course dépendra de la capacité à tout faire rentrer dans le sac seul (300g de gain dans ce cas) même si c'est au détriment d'un peu de facilité d'accès aux accessoires. De toute façon, en course, je ne touche que très rarement au contenu du sac.
Je pense que j'emporterai tout sur place et que, comme pour le sac de couchage, je prendrai ma décision la veille de la course, au cas où les conditions météos locales nécessiteraient d'emporter un peu plus de change.

Comment ranger son sac ?

Maintenant que tout le métérie est prêt, il reste une question... Comment faire entrer tout ça dans le sac de façon à ce que ça reste pratique ?

Le premier point que je voulais aborder concerne l'organisation des sacs pour l'alimentation.

Visiblement beaucoup de coureurs partent du principe qu'il faut faire des sacs de façon à tout avoir sous la main d'un seul coup.

L'idée est de faire un sac pour le jour 1, un sac pour le jour 2, et ainsi de suite... Dans chaque sac on a tout le nécessaire à savoir
- le petit déjeuner
- l'alimentation pour l'étape du jour
- la collation d'arrivée
- le repas du soir

Et on fait autant de sac qu'il y a de jours.

Mais est-ce bien l'organisation la plus efficace ?

A mon avis, non !

Si on fait un sac par jour avec un contenu comme celui que je viens de décrire, c'est à dire du petit déjeuner jusqu'au repas du soir, on va être obligé à chaque fois de déballer 2 sacs et non pas un.

En effet lorsque vous allez arriver au bivouac après l'étape, vous allez sortir le sac du jour dans lequel il reste la collation d'arrivée et le repas du soir, mais vous devrez aussi déballer le sac du lendemain pour sortir le petit déjeuner et l'alimentation de course.

Tant qu'à faire, autant organiser les sacs suivant l'usage et pas suivant le jour.

Pour ma part je conserve bien sûr l'idée d'un sac par "jour" mais c'est le moment où commence la notion de jour qui va changer. Mes sacs vont aller de la collation d'arrivée du jour J jusqu'à l'alimentation de course du jour J+1. De cette façon je ne manipule qu'un seul sac par bivouac.

Pour essayer d'être plus clair, voilà ce que cela va donner

Le petit déjeuner du jour 1 n'est pas emballé, ni l'alimentation de course puisque je l'aurais déjà mise dans les pochettes du sac à dos.

Sac n°1
- Collation d'arrivée jour 1
- Repas soir jour 1
- Petit déjeuner jour 2
- Alimentation course jour 2

Sac n°2
- Collation d'arrivée jour 2
- Repas soir jour 2
- Petit déjeuner jour 3
- Alimentation course jour 3

Sac n°3
- Collation d'arrivée jour 3
- Repas soir jour 3
- Petit déjeuner jour 4
- Alimentation course jour 4

Sac n°4
- Collation d'arrivée jour 4
- Petit déjeuner jour 5
- Déjeuner jour 5
- Repas soir jour 5
- Petit déjeuner jour 6
- Alimentation course jour 6

Sac n°5
- Collation d'arrivée jour 6
- Repas soir jour 6
- Petit déjeuner jour 7
- Alimentation course jour 7

De cette façon, lorsque j'arrive à la fin de l'étape du jour 1 par exemple, je me pose au bivouac et je sors uniquement le sac n°1. Avec ce sac j'ai tout le nécessaire jusqu'au départ du lendemain.

Côté rangement je fais dans le simple.

L'ensemble de mes sacs de nourriture sont placés en premier dans le sac, répartis en hauteur. Seule l'alimentation de course du Jour 1 est placée directement dans les 2 pochettes de ceinture. Le reste du matériel vient s'insérer soit dans le sac, soit dans les poches en mesh exterieures (maillot de rechange, cuissard, combi tyvek), la trousse de secours prenant place dans la petite poche normalement dédiée au carquois sous le sac à dos.

Une partie du petit matériel est rangé directement dans la gamelle. elle même placée dans le sac.

Comme prévu le matelas est roulé et fixé aux pattes de fixation sous le sac.

La seule interrogation, c'est le duvet (et le sac à viande en soie). Trop gros pour entrer dans le sac, en tous cas au moins les 3 premiers jours. Du coup je prends la décision de placer le sac de couchage dans le matelas avant de le rouler, comme ça plus de problème de volume. Simple et pratique.

L'appareil photo est mis dans la pochette de bretelle, toujours à disposition.

Et voilà, le tour est joué.

Bref, c'est surprenant tout ce qu'on peut mettre dans 20 litres. Et dire qu'on utilise cette même capacité pour des trails en france. Je vais peut-être revoir la taille de mes sacs dans l'avenir.

Le matelas

Sur le Marathon des Sables, la récupération est une phase importante de la bonne gestion de la course.

Cette récupération passe par des conditions de vies les plus confortables possibles, tout en prenant en compte le contexte de l'épreuve. On passe finalement beaucoup de temps au bivouac, donc autant y être confortablement installé.

Un des éléments participants à ce confort est le matelas. Les tentes sont montées à même le sol, souvent un sol dur et caillouteux. L'organisation installe des tapis par terre, mais, même si quelques uns arrivent à en faire leur affaire, ça reste en général insuffisant, même avec l'épaisseur du sac de couchage.

Du coup l'utilisation d'un matelas va devenir une option intéressante. Mais quel type de matelas choisir ?

L'expérience et la lecture des CR des années passées ne fait pas ressortir une tendance claire. En fait on trouve de tout, aussi bien en épaisseur qu'en longueur, qu'en type de matelas.

Cela va du tapise de sol de gym ultra léger, au matelas autogonflant de 6cm d'épaisseur.

Le choix du matériel est toujours une histoire de compromis entre le poids le confort et bien sûr le prix. Un bon tapis léger peut couter très cher. Ceux qui en ont souvent l'usage ne se poseront pas trop de question, mais pour les autres, comme pour les principaux éléments de l'équipement il faudra faire avec le meilleur rapport qualité/prix.

Disons qu'il y a 3 grandes options

- Pas de matelas. C'est un peu hard, surtout s’il reste des cailloux sous le tapis sol et aussi le matin à 6h quand il faut sortir de la tente car "Yalah,Yalah". Par contre c'est pas cher, et ça ne pèse rien dans le sac. A réserver aux élites ou aux fauchés.

- Un bon compromis, un matelas en mousse (type tapis de gym) entier ou découpé juste pour le haut du corps, (150g à 250g). Comptez 10 euros pour un tapis de 150g. Certains tapis ont une face sur laquelle est fixée une feuille d'isolant.

- Beaucoup plus lourd et plus cher, un matelas autogonflant. Par exemple le Therm a rest Prolite Small (119 x 51), 320g pour environ 80 euros ou le Neo Air Xlite (119 x 51) 360g pour 130 euros. Confortable mais bien plus lourd.

Mon choix se porte pour le moment sur l'option intermédiaire à savoir le tapis de gym !

J'ai un tapis qui devrait faire l'affaire. Il pèse 217g pour une longueur de 182cm. Je ne sais pas encore exactement à quelle longueur je vais le recouper (il faut que je teste en fait) mais si je prends l'hypothèse de le mettre à 145cm, mathématiquement il devrait passer à 170g.

Ca se roule facilement et avec deux petites sangles on le fixe sous (ou sur) le sac à dos.

Le sac de couchage

Avant de définir le type de sac dont on va avoir besoin il faut commencer par se poser la question des conditions dans lesquelles on va devoir l'utiliser

Le Sahara ce n'est pas la haute montagne, mais quand même, en avril, il peut faire froid, d'autant que les tentes fournies par l'organisation ne sont pas des références en terme de fermeture (je n'ose pas utiliser le mot isolation).

Donc prévoir un sac pour des nuit qui peuvent descendre proche du 0° (pas souvent mais c'est possible) avec une sensation de froid différente de celle à laquelle on est habitué car il y a de grandes chances que ce soit un froid sec, hors pour le froid, comme pour la chaleur, le taux d'humidité impacte énormément le ressenti.

Concernant le choix du sac, on va donc se pencher sur 3 critères principaux, à savoir le poids, les températures d'utilisation et bien sur, le prix.

Après avoir creusé un peu le sujet, pour ma part, et sauf fourniture d'équipement par un sponsors, j'ai décidé que je ne ferai pas d'investissement sur le sujet.

J'ai un sac Lafuma Warm'n'light (prévu pour la montagne - confort 2°, limite confort -5°- extreme confort -15°), un peu lourd (1kg).

Je n'ai aucune utilité, autre que le MDS, pour en acheter un plus léger, d'autant que pour que cela vaille la peine il faut taper sur un sac de moins de 600g qui devient rapidement assez onéreux. Compter 200 euros pour un sac de 600g avec une température confort de identique à mon Lafuma

Petit retour au passage sur les notions de températures

Température confort : Selon cette norme un dormeur entièrement recouvert d’un sac de couchage dans une position du corps décontractée doit tout juste ne pas avoir froid

Température limite confort : Selon cette norme un dormeur entièrement recouvert d’un sac de couchage dans une position recroquevillée doit tout juste ne pas avoir froid. Cette position est adoptée afin de minimiser la surface du corps transmettant de la chaleur

Température extrême : Avec cette température, le sac de couchage empêche encore de mourir de froid, mais il y a le risque d’un refroidissement (hypothermie).

Du coup, pour rester homogène, toutes les températures dont je vais parler ici correspondent à la température de confort.

Quand on balaye un peu le panorama des sacs actuels (NDLR on est fin 2014 en prévision du MDS 2015), on se rend compte qu'il est difficile de trouver un sac léger, chaud et à un prix raisonnable. Il y a toujours un des 3 arguments qui coince.

Donc si je devais changer de sac, je mettrais le poids en argument 1, la température en argument 2 et le prix en argument 3 (puisque je pars du principe dans ce cas là que le matériel est sponsorisé) et l'opterais pour le Cumulus - Lite Line 200 - Version 2014.

Dans le cadre d'un investissement (pour quelqu'un qui n'aurait pas de sac) le facteur prix reprend un peu d'importance le sac Lestra Light Com remonterait dans le choix

Pour les combi duvet, je ne suis pas encore totalement convaincu, mais je ne rejette pas le TL ULTRALIGHT -5°C car si le poids est intéressant j'ai encore un petit frein sur la température.

On oublie le Cumulus - X-Lite 200 G car c'est un 1/2 sac et qu'il nécessite l'utilisation d'un top chaud. Intéressant quand on a déjà une veste chaude en journée (montagne) pour transporter moins de poids, mais au MDS, pas réellement adapté à mon avis.

J'ai laissé de côté les "top bag", ces sacs qui ne sont rembourrés que sur la face supérieure et le dessous présente une simple couche de tissu permettant d'y glisser et de maintenir en place le matelas (partant du principe que si on est allongé dessus cela n'a pas besoin de tenir chaud), ainsi que les "quilt" qui sont la même chose mais sans rien dessous (juste des sangles pour attacher le matelas). Pas convaincu par le système et pas forcément agréable si on a tendance à bouger la nuit.

Après avoir un peu hésité, j'ai finalement modifié mon approche.

L'hypothèse de départ concernant la température a été revue à la hausse. C'est vrai que j'ai déjà eu du 0° la nuit dans ce secteur du Maroc lors de la Trans 333 en 2009, mais c'était en novembre et pas en avril. De plus, lorsque je suis retourné sur cette course en 2011 à la même période, la température n'est jamais descendue en dessous de 12-15°.

En creusant un peu plus les températures habituelles à cette période de l'année, c'est vrai qu'il est plus fréquent d'avoir une 8 ou 10 degrés la nuit, ce qui modifie sensiblement les critères de sélection du sac de couchage.

On n'est pas à l'abri d'une année avec des conditions plus froide, mais c'est une information qui sera probablement disponible dans la semaine avant la course ce qui laissera le temps d'adapter le matériel. Et de toutes façons je vais prévoir un plan B au cas où !

Il faut dire qu'à ce moment de la réflexion, je vais avoir un coup de pouce de Christine, la femme de Guy avec qui je vais faire ce Marathon des Sables, qui me propose d'utiliser le sac qu'elle avait utilisé en 2011 sur le MDS

C'est un sac de la marque Lestra modèle Alpilles Light et qui présente un poids et un volume réduits en contrepartie d'une plage de température moins basse que mon sac de couchage Lafuma mais en phase avec les nouvelles hypothèses !

Ce sac pèse 410g (housse comprise), est en duvet d'oie blanche de 800 cuin (Lestra est connu pour la qualité de ses duvets) et une fois compressé se présente sous un format, une fois compressé, d'environ 10 cm de diamètre sur 20 cm de long.

Côté températures Le Lestra se situe sur les mêmes plages que le XP 500 Millet (qui était la référence il y a quelques années sur le MDS) avec une température confort autour des 8° mais avec 140g de moins que le Millet.

Par sécurité, confort et hygiène, je vais quand même y ajouter un sac à viande en soie. Cela permet de gagner quelques degrés si nécessaire pour un poids raisonnable (120g). En laissant le sac à viande dans le duvet, ça ne modifiera pas significativement le volume à transporter.

La question en suspens reste le positionnement dans le sac à dos. Avec mon sac de couchage Lafuma, la question ne se posait pas, c'était obligatoirement à l'extérieur avec des sangles. Avec celui là, je peux envisager de le mettre dans le sac à dos, ce qui peut jouer sur le fait de prendre ou pas la partie ventrale, mais on en reparlera dans l'article relatif au choix du sac.

Pour vous faire une idée du volume que ça représente, voilà le Lestra une fois compressé et le sac à viande

Le plan B

Il reste à prévoir un plan B en cas de météo défavorable. On le saura quelques jours avant, mais en fait je prévois d'emporter aussi le sac Lafuma dans mes bagages. Ca me laissera la possibilité de modifier mon choix jusqu'au dernier moment, et surtout de tester le Lestra sur place pour la première nuit sachant qu'on ne rend les bagages que le second jour, après les "contrôles techniques".

Donc si la météo est beaucoup plus fraîche que prévue pendant la nuit, je reprendrai le Lafuma à la place du Lestra, pour 500g de plus. De cette façon je prends finalement assez peu de risques, les probabilités d'une modification radicale et imprévue de la météo sur 6 jours étant assez réduites.

Donc au final
- option 1 Sac Lestra Alpilles Light 410g + sac à viande en soie 120g
- option 2 Sac Lafuma warm n Light 1090g (soit 560g de plus)

A quoi ressemble tout ça ?

Portage et couchage (1,488 kg)

1 - Sac Raidlight Olmo 20L (obligatoire) (555g)
2 - 2 Bidons 750ml (184g)
3 - Gourde de secours souple (21g)
4 - Matelas de gym coupé à 120 cm (147g)
5 - Lacet pour attacher le matelas (5g)
6 - Sac de couchage Lestra Alpilles Light (obligatoire) (412g)
7 - Sac a viande en soie (117g)
8 - Carquois pour les bâtons (47g)

Un sac de champion ultralight ?

Depuis des mois on traque les grammes superflus avec un seul objectif... Avoir un sac avec un rapport poids/confort optimum.

Dans cette logique j'en suis arrivé à environ 7,430kg aujourd'hui, répartis à peu près équitablement entre la nourriture (3,75 kg) et l'équipement (3,65 kg)

Partant de là, avec le matériel qui est le mien actuellement, est-ce que je pourrais en tirant un peu sur la corde, passer à 7,000 kg ou même à la limite minimum autorisée de 6,500 kg ?

Je ne parle pas d'aller chercher le sac ou l'équipement ultra léger et hors de prix, mais juste d'optimiser au maximum mon équipement actuel sans rien acheter d'autre à la place.

Objectif 7,0 kg

Passer sous les 7,0 kg serait finalement assez simple. Je réduis uniquement la partie tenue de bivouac en supprimant
- Les sandales (j'utiliserai mes chaussure non lacées) => -120g
- Le cuissard d'après course (je garderai mon corsair de course) => -102g
- Le tee shirt MC pour la nuit (je dormirai avec mon TS de course) => -200g
- Le buff (pas indispensable puisque j'aurais le cheche) => -40g

Total 7,430 kg - 0,462 kg = 6,968 kg

Pas mal sans toucher à la bouffe et en rognant modérément le confort.

Objectif 6,5 kg

On passe à la vitesse supérieure. Je commence par supprimer quelques éléments non indispensables
- Les sur-chaussures (c'est juste du confort et de l'hygiène) => -10g
- Les chaussettes de rechange (ok c'est roots mais c'est faisable avec une seule paire) => -50g
- Le bidon souple (pascertain qu'il serve au final) => -22g
- Le carquois (je mettrai les batons dans le sac) => -60g
- certains éléments liés à l'hygiène (shampoing, Kleenex,...) => -75g

et je complète avec deux morceaux plus impactants

- Le matelas (ben oui, on se la joue roots ou pas ?) => -150g

- l'APN (il y a les photos de l'organisation) => -150g

Là déjà on passe de 6,968 kg à 6,451 kg... Juste à la frontière du règlement...

Par contre j'ai oublié de compter le kit organisation. Avec la bascule de la fusée de détresse vers la balise spot, on va dire que le kit fait dans les 300g (à 50g près on doit pas être loin du compte)

Ces derniers 300g je vais les gagner sur le seul élément de mon alimentation que j'emporte sans être certain de l'utilité... un peu de poudre de perlimpimpin pour mettre dans les bidons. 6x2 doses de 25g soit 300g !

Et voilà comment se retrouver avec un sac de 6,5 kg au départ juste en réduisant sa zone de confort.

Il reste une question cependant. Est-ce que j'ai vraiment envie de réduire cette fameuse zone de confort ?

Retour d'expérience

Alors, finalement, quel retour d'expérience sur cette édition 2015 ?

Pour le portage et le couchage, je suis parti avec

- Sac Raidlight Olmo 20L
- Portes bidons inclus dans le sac
- 2 Bidons 750ml
- Bidon souple pour réserve de secours
- Matelas de gym coupé à 120cm
- Lacet Pour attacher le matelas
- Sac de couchage Lestra Alpilles Light
- Sac à viande en soie

Premier sujet de discussion, le sac à dos. J'ai opté pour le sac Raidlight Olmo 20 litres sans le pack avant. Je pense que sur le marché aujourd'hui, ce sac représente réellement le meilleur rapport qualité prix. Cela changera peut être dans les temps à venir, mais sur cette édition une grande majorité de coureurs arboraient ce sac. Léger, ultra fonctionnel, mais surtout très confortable avec une forme qui colle au plus près du corps.

J'ai fait le choix de ne pas prendre le pack avant pour deux raisons principales.
- Je n'en avait pas besoin, tout mon équipement entrant dans le sac normal. Mon ravitaillement pendant l'étape du jour tenait dans les deux pochettes latérales et seuls les stick de boisson énergétique étaient dans une poche à déchet fixée à la ceinture. La possibilité de mettre une bouteille d'eau en travers sur le pack n'est pas indispensable, les 1,5 litres de mes bidons permettant de couvrir toutes les sections entre les CP, et si vraiment il avait fait chaud, j'avais la possibilité de remplir 0,5l supplémentaires dans la flasques souple (mais elle n'a pas été utilisée).
- Le pack avant est assez compliqué à bien régler et ballotte pas mal et du coup s'avère assez peu agréable

Concernant le sac, j'ai décidé de ne pas utiliser le carquois. J'ai pris cette décision afin de pouvoir utiliser la poche sous le sac (inutilisable si on prend le carquois qui s'attache à l'intérieur) mais aussi parce que je ne pensais pas replier mes bâtons. Et j'ai bien fait !

Le sac intègre deux portes bidon (et les bidons, assez lourds fournis également) ce qui pour cette course est un vrai confort par rapport aux poches à eau (reportez vous à l'article sur le portage de l'eau)

Y avait-il mieux comme sac ? Probablement mais je ne l'ai pas trouvé. Le second sac probablement le plus utilisé après le Olmo Raidlight, c'est le sac MDS de WAA. Je ne vous en dirai ni du bien ni du mal puisque je ne l'ai pas essayé. Les coureurs qui l'avaient semblaient globalement satisfait, mais par contre c'est un sac qui coûte presque 2 fois le prix du sac raidlight (au 10/08/2015, le sac Raidlight olmo 20L est à 110,00 euros alors que le sac MDS WAA est à 189 euros à la boutique MDS).

Après il existe certainement d'autres modèles de marques divers parfaitement adaptés à cette course, mais le ratio 20 litres / 550g / 110 euros du sac Raidlight semble être une excellente base de comparaison. Trouver plus léger mais plus cher reste possible. Par contre, trouver plus grand n'est, à mon avis, pas intéressant.
Plus on a de place, plus on emporte et on porte de choses potentiellement inutiles, et donc plus on porte !
Je ne reviens pas sur l'intérêt des bidons vs la poche à eau. Je l'avais détaillé dans un article précédent, et tout ce que j'avais envisagé s'est avéré exact. Exit la poche à eau (que j'utilise habituellement) et bienvenue aux bidons à pipettes.

En ce qui concerne la flasque souple, c'est, et ça reste, un simple élément de sécurité. Je ne l'ai pas utilisée, mais si on avait eu quelques degrés de plus, je l'aurais certainement rempli sur certaines sections. Attention cependant. Vous ne pourrez-vous en servir que sur les CP où on vous donne 2 bouteilles d'eau. Si on ne vous en donne qu'une seule, vous en avez juste assez pour remplir vos 2 bidons de 750ml !

Concernant le couchage, on arrive sur un sujet qui peut faire longuement débat. Il n'existe pas une bonne et une mauvaise composition quand on regarde l'ensemble matelas-duvet. Il faut juste avoir la bonne configuration en fonction des conditions de course (qui changent tous les ans).

Alors cette année côté sac de couchage je pense que j'avais fait le bon choix. Les conditions météos très favorable d'un point de vue température ont rendu les chose beaucoup plus faciles.

Avec 8-10° au minimum la nuit, le Lestra était parfait, et même un peu chaud. 410g et surtout un volume ultra restreint une fois compressé étaient vraiment deux points forts. Il aurait peut-être été un peu juste avec des températures proches de 0°, même si j'avais la possibilité d'enfiler des vêtements chauds en cas de besoin. Là je n'ai rien mis en dehors du tee shirt et du cuissard de ma tenue de bivouac qui faisaient office de tenue de nuit.

N'oublions pas le rôle du sac à viande en soie. Il sert à la fois à réguler la température, et aussi en couche d'hygiène dans le duvet. Pour la régulation de la température, sachez que dans un sac fermé, on gagne 2 à 3 degrés en chaleur. Par contre en cas de fortes chaleurs, le sac en soie à l'avantage de restituer une sensation de fraîcheur.

Dans mon cas, j'ai utilisé les deux toutes les nuits. En début de nuit je dormais dans le sac en soie (placé dans le duvet) mais en laissant le duvet ouvert. Ca me permettait de dormir jusqu'au coup de 3-4h du matin, puis avec l'arrivée de la fraicheur du matin, je remontais un peu la fermeture du sac de couchage jusqu'à l'heure du réveil.

J'avais emporté un autre duvet, plus gros (presque 1kg) mais qui passe en limite confort à -5° (et extrême à -15) et que j'aurais pris si la première nuit avait été trop froide. J'étais prêt à porter un peu plus lourd pour garantir un sommeil réparateur.

Après des duvets il y en a des dizaines de modèles. Visez moins de 500g et une température limite confort de 0° et vous être tranquille. Même si la température baisse encore un peu entre le sac en soie et les habits que vous pourrez porter, ça devrait le faire.

Ensuite à vous d'optimiser en fonction des conditions prévues, mais n'oubliez pas que les prévisions météos qui sont en général fausses (le jour où des prévisionnistes arriveront à donner une météo fiable à plus de 3 jours cela se saura) ne remplacent jamais une première nuit sur le terrain. Emportez 2 options, et vous choisirez la bonne configuration avant de rendre vos valise

Reste le matelas. Certains se la jouent minimaliste (rien) et dorment à même le tapis de sol de la tente. Franchement vu les cailloux, c'est limite, très limite et ils ne sont pas la majorité.

J'avais opté pour une version également assez minimaliste avec un tapis de gym de 1cm d'épaisseur. Je pense que c'est la bonne configuration minimale pour pouvoir bien se reposer. Ce n’est pas ultra confort, mais ça se gère. Pour être honnête, un poil de confort supplémentaire ne serait pas superflu. Maintenant, soit on trouve un tapis mousse plus épais, soit on change de gamme de matelas. Ici, c'est surtout le rapport confort/poids/encombrement qu'il faut regarder.

Je pense que les plus confortables restent les matelas gonflables. Ils isolent bien du sol, ils sont confortables, mais ils sont souvent un peu plus lourds et un peu plus cher. Inconvénient principal... les épines ! Il y en a plus d'un qui cette année s'est retrouvé au petit matin le dos dans les cailloux. Le terrain est truffé d'épines, et le matelas gonflables n'aiment pas ça du tout.

Petit point pratique. Une fois sur le matelas on a tous le réflexe d'utiliser le sac à dos comme oreiller. Mais on ne pense jamais au repose pieds. Pour une raison de poids, j'avais coupé mon matelas à 120cm, assez long pour couvrir le torse jusqu'au bas des fesses, les jambes étant elles sur le tapis de la tente. Mais quand on dort sur le dos (et avec mon tapis minimaliste, dormir sur le côté était moyennement confortable) on a les deux talons qui appuient sur le sol, et au bout de quelques heures ça fait mal (et si vous avez une ampoule à cet endroit-là, je ne vous en parle même pas. Alors un sac en plastique dans lequel je place quelques effets de course (maillot, booster, chèche) et hop un petit coussin douillet pour les pieds.

Côté logistique, les passants du sac Raidlight me permettaient de fixer le tapis avec un simple lacet. Facile, pratique et léger !

Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet