Retour courses 2015

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Comment s'orienter sur le MDS ?

Partir faire 250km dans le désert c'est bien, mais comment faire pour ne pas perdre sa route ?

Le désert est un univers un peu particulier qui rend souvent compliqué le balisage d'un tracé. Les pistes utilisées par les véhicules ont tendance à se déplacer au gré du vent et du sable, alors que peut-il advenir de la trace de quelques coureurs ?

Au cours de ces dernières années, j'ai rencontré plusieurs types de balisage sur ce type d'épreuve.

Sur la Mauritanienne Race, on avait un balisage physique, c'est à dire que de la rubalise était placée à chaque fois que cela était possible (arbustes, herbe à chameaux,...) et le reste du temps, il y avait des dizaines de cailloux, peints en blanc, un peu comme si on suivait la piste du petit poucet. Pour les sections de nuit, des bâtons lumineux étaient placés tous les 200-300 mètres.

C'est un balisage de qualité, mais qui présente des difficultés. Par exemple, si vous vous éloignez de quelques mètres de la piste vous pouvez très vite être perdu sans savoir dans quelle direction aller pour retrouver la trace. De plus, pendant la course, on a essuyé une tempête de sable rendant la visibilité nulle, et surtout le sable avec des vents assez forts avait complètement bouffé la rubalise.

Petite astuce pratique. Lorsque vous vous arrêtez pour faire une pause ou satisfaire à un besoin naturel, pensez toujours à poser quelque chose (votre sac, ou vos bâtons) dans la direction vers laquelle vous voulez aller. On a déjà vu des coureurs faire une pose "pipi" et repartir en suivant le balisage... dans le mauvais sens !

Sur la Trans333, il n'y a pas, ou en tous cas très peu, de balisage physique. La progression se fait uniquement au GPS. Ca peut sembler compliqué au premier coup d'oeil mais en fait je me suis rendu compte que la grande souplesse et de la sécurité que cela apportait. Plus question de se perdre. Même si on s'éloigne de la piste, la GPS continue d'indiquer la direction vers le point suivant. On peut s'éloigner d'un oued ensablé pour aller chercher un terrain plus dur 100m sur le côté sans risquer de se perdre.

Même chose en cas de météo défavorable. Le GPS n'est en général pas impacté par les conditions externes. Et pour les pauses techniques, plus de risque de repartir en arrière.

La contrainte, c'est de disposer d'un GPS. Un coût non négligeable que certains organisateurs hésitent à imposer aux participants, d'autant que sur les courses longues, il faut partir avec des modèles à piles, les GPS à accus n'ayant pas l'autonomie nécessaire et les chargeurs solaires présentant un ratio poids/efficacité assez moyen.

Tout ça pour dire que l'option retenue sur le MDS est le balisage physique, associé à la fourniture d'un Road book détaillé.

Le balisage de jour

Le parcours est indiqué par des balises tous les 500 mètres environ. Ca peut faire long, mais disons que ce sont surtout des points de repères ou de confirmation qu'on est pas sortie de la piste. Les indications du Road book permettent de conserver un axe de progression correct, sachant qu'on est pas dans une course d'orientation, et que le but n'est pas de piéger les participants.

Un autre point est aussi à considérer, c'est le nombre de participants. Avec 1300 concurrents, à moins d'être dans les premiers (ce qui a peu de chance d'être mon cas), on va surtout être amené à suivre une file de coureurs, et dans le cas où on ne verrait personne devant, les quelques centaines de coureurs qui nous auront précédé auront laisser des marques bien visibles !

Reste le cas de la mauvaise météo. Là, la consigne de l'organisation est claire "En cas de vent de sable ne permettant aucune visibilité, chaque concurrent devra stopper sur l'axe du parcours et devra attendre les instructions des commissaires de course". C'est la meilleure solution de toutes façons. Vous sortez la couverture de survie, vous vous abritez et vous attendez que ça passe. On est dans un cadre avec une grosse assistance, dont il y a peu de chances qu'on nous abandonne pendant 2 jours !

Le balisage de nuit

Sur l'étape longue où on est certain de courir de nuit, même principe que pour le balisage de jour mais avec des un balisage lumineux disponible depuis le CP3 ou CP4 suivant les horaires, et jusqu'à l'arrivée.

Autre point très utile, chaque concurrent porte un baton lumineux accroché sur son sac à dos, ce qui, si jamais on se trouve dans une zone de dune et qu'on ne voit pas le balisage fixe suivant, permet de suivre d'autres concurrents à la trace. L'expérience 2015 m'a démontré l'efficacité de ce dispositif sur lequel j'étais au départ assez sceptique.

Le road book

Autant sur des courses comme l'UTMB, l'omniprésence du balisage rend difficile le fait de perdre le chemin ce qui fait que le road book sert surtout à préparer sa course. Sur toutes les éditions auxquelles j'ai participé, je n'ai jamais eu besoins de le sortir, autant sur le MDS il y a un véritable intérêt à l'emporter, et pas uniquement parce qu'il fait partie du matériel obligatoire. Chaque matin, lors du briefing, la direction de course donne des indications complémentaires ou des précisions sur certains passages.

Le road book se compose de 3 éléments principaux qui se complètent.
- Une carte sur laquelle figure le tracé de l'étape avec les CP, les azimuts de progression,...
- Des schémas simples et assez clairs permettant de matérialiser les points clés de la progression
- Une description texte des éléments particuliers qui seront rencontrés et des axes de progression à suivre

La carte globale est un élément qui permet de se faire une idée du parcours de la journée.

Le tracé en vue de dessus, le cap à suivre, la position des CP et les distances sont les principales informations, mais la carte reste souvent beaucoup moins parlante que les schémas du road book pour beaucoup de coureurs

Les schémas associés à la description texte ont l'avantage de proposer une vue en perspective de la progression et de mettre en avant les éléments réellement importants pour la progression.

Ce schéma représente la même étape que la carte au dessus. Alors, qu'est-ce qu'il vous semble le plus clair pour vous repérer ?

La partie description texte de l'étape est relativement détaillée et précise.

Elle précise tous les éléments qui vont être rencontrés sur le parcours avec de nombreuses indications détaillées. On y retrouve les indications concernant les cap à suivre (on y reviendra dans la partie sur la boussole), les types de terrains qui seront rencontrés (sable, cailloux, djebel, oued,) les reliefs et bien sur les éléments particuliers.

Ca se traduit par des choses du type "Km 66,7: Habitation à main droite. Continuer sur le cap 310°jusqu'au gros arbre couché."

Associé au schéma la progression devient tout de suite relativement limpide.

Comment utiliser la boussole ?

Si la boussole fait partie du matériel obligatoire, ce n'est probablement pas par hasard. Même si le Marathon des Sables n'est pas une course d'orientation, être capable de se repérer et de suivre un cap font partie des éléments de sécurité important à connaitre.

Pour rester sur un usage simple je vous propose de présenter trois opérations de base.

- Comment suivre un cap donné
- Comment progresser une fois qu'on a défini un cap.
- Comment vérifier si le cap que vous suivez est le bon

Présentation de la boussole

Il existe de nombreux modèles de boussoles. Du jouet au modèle de précision avec optique de visée, mais pour le Marathon des sables, si vous voulez avoir une vraie boussole avec un poids raisonnable, vous aurez tout intérêt à vous diriger vers une boussole "plaque" dont vous trouverez des modèles assez bon marché dans les grandes enseignes de matériel de sport

Globalement une bossole se compose de 3 éléments principaux

- la plaque
- le cadran mobile
- l'aiguille

La plaque est le morceau en plastique transparent sur laquelle la boussole est fixée. Elle permet d'avoir un certain nombre d'éléments à disposition comme des graduations (parfois suivant les avec différentes échelles des cartes), éventuellement une loupe intégrée, mais surtout les lignes de direction, des traits gravés qui vous indiqueront la direction à suivre (mais on y reviendra).

Le cadran gradué est le cadran mobile encerclant la boussole et affichant les 360 degrés du cercle. Dans le fond du cadran, il y a des lignes gravées et surtout deux traits (ici complétés par trois points rouges) servant de repères pour le nord. Il y a en général un repère fixe sur le cadran. C'est le point qui nous servira pour positionner les "cap" à prendre et qui est situé exactement dans l'axe de la boussole (il est parfois représenté par un trait, mais pas toujours).

L'aiguille magnétique. Généralement de deux couleurs. Le plus souvent, la partie rouge indique le nord.

Voyons maintenant les usages que nous allons avoir de cette boussole.

Comment définir un cap ?

C'est le cas le plus fréquent (et peut être le seul) que vous utiliserez pendant le Marathon des sables ! Si vous devez maîtriser une opération avec la boussole, c'est celle-ci.

L'idée est simple. A partir d'un point donné, on vous demande de suivre le cap 120° pendant x km ou bien jusqu'à un autre point particulier.

Comme je l'ai déjà indiqué, le cadran de la boussole est découpé en 360°. Le Nord est à 0° (ou à 360°, c'est la même chose), l'Est à 90°, le Sud ) 180° et l'Ouest à 270°.

Pour prendre un cap de 120° comment allez vous faire ?

- Maintenez toujours votre boussole bien à plat dans la paume de votre main et éloignée de toute masse métallique. Il n'y a que dans les film où vous verrez quelqu'un prendre un cap avec sa carte posée sur le capot d'une voiture. Là vous avez toutes les chances de partir dans la mauvaise direction.

- Faites tourner le cadran mobile de votre boussole de façon à positionner la graduation correspondant à 120 sur le repère fixe de votre boussole (1).On peut remarquer que les repères du nord (2), et la partie de l'aiguille indiquant le nord (3) ne sont pas du tout alignés.

- Une fois que c'est fait, tournez sur vous même jusqu'à ce que l'aiguille de la boussole (le côté indiquant le nord) vienne se positionner entre les marques représentant le nord situées sur le fond du cadran mobile

A partir de ce moment là, la flèche de direction (gravée sur la plaque de votre boussole) vous indique la direction à prendre.

C'est aussi simple que ça. Etonnant, non ?

Comment progresser en suivant un cap ?

Une fois que vous avez défini votre cap sur votre boussole, comment avancer en étant certain de rester dans la bonne direction ?

En effet, il arrive souvent que le terrain ne permette pas d'avancer uniquement en ligne droite et oblige à contourner des obstacles.

Pour être certain de rester exactement dans la bonne direction quels que soient les obstacles vous allez devoir prendre des points de visée.

Une fois que vous avez défini votre cap, vous allez regarder dans la direction indiquée par la flèche de direction, gravée sur la plaquette, pour repérer un point particulier reconnaissable. Ca peut être un arbre (comme dans notre exemple), ou bien un rocher, ou tout autre objet qui se détache. L'intérêt de ce point particulier est d'être situé exactement dans la direction que vous voulez utiliser.

Une fois l'objet repéré, vous allez jusqu'à ce point sans tenir compte des écarts que vous pouvez faire pour y arriver. Même si vous avez du contourner une mare, vous savez que lorsque vous arriverez à l'arbre que vous avez repéré vous serez revenu exactement sur un point qui est sur la bonne trajectoire. A partir de ce nouveau point, reprenez une visée vers un autre point (sans dérègler votre boussole) et ainsi de suite.

Ce n'est pas très compliqué.

Comment vérifier si le cap que vous suivez est le bon

Il existe une technique qui permet de s'assurer que le chemin sur lequel on est correspond bien à celui de la carte utilisée, sauf que cette technique ne nous aidera pas sur le Marathon des sables car on ne dispose pas d'une carte assez précise pour ça. Mais la technique qu'on a vu sur la prise de cap peut être utilisée pour contrôler sa progression.

Vous savez que vous devez suivre le cap 120°, et vous voyez deux files de coureurs devant vous qui ne partent pas dans la même direction. Comment savoir quelle file il faut suivre ?

Commencez par faire tourner le cadran mobile de la boussole pour afficher 120° sur le repère fixe.

Ensuite tournez sur vous même de façon à mettre la flèche de direction dans le même sens que la première file de coureurs.

Controlez alors la position de votre aiguille. Si l'aiguille est bien positionnée exactement entre les repères du fond de la boussole, c'est que leur direction est la bonne. Si l'aiguille n'est pas exactement entre les repères, c'est qu'ils ne sont pas dans la bonne direction. Il ne vous reste plus qu'à refaire l'exercice avec la seconde file de coureurs.

Si au final aucune des deux files ne va dans la bonne direction, ce sera à vous de décider... Soit vous suivez une des deux, soit vous faites confiance à votre boussole (et à votre maîtrise de l'instrument) et vous créez une troisième file... ;-)

Nord magéntique ou nord géographique ?

C'est un peu déroutant d'avoir deux "Nord", je vous l'accorde. Lorsque vous utilisez une carte vous avez généralement une indication sous forme de trait ou de flèche qui vous indique le sens du nord. Mais attention, si les cartes vous indique généralement le nord magnétique (celui de la boussole), certaines comme les cartes IGN indique le nord géographique. Le nord magnétique n'étant pas constant, suivant l'endroit où vous vous trouvez, il sera parfois nécessaire de corriger l'angle pour rattraper ce qu'on appelle la "déclinaison magnétique".

Le Nord géographique, c'est lui que l'on voit sur certaines cartes. C'est le point de l'hémisphère où se rencontrent toutes les longitudes, qu'on appelle aussi le pôle Nord.

Le Nord magnétique se réfère à l'inclinaison du champ magnétique terrestre. Le Nord magnétique est généralement décalé de 11° par rapport au Nord géographique, mais en certains points de la Terre, l'inclinaison peut atteindre 20°.

La différence peut sembler faible mais il faut savoir qu'un degré d'écart sur une distance de 2 km va vous faire dévier de 35 m. Imaginez le résultat sur 20 ou 30km.

Rassurez vous, sur le Marathon des sables, vous n'aurez pas à faire cet exercice. Mais le jour où vous naviguerez avec une carte IGN par exemple, il est possible que vous ayez à en tenir compte.

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