Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet

 

L'hygiène sur le MDS

Comment peut-on aller passer une semaine à courir dans le désert sans avoir la possibilité de se laver ?

Déjà que lorsque je vais courir une heure je suis trempé, je sens la transpiration à 50m à la ronde et je n'ose pas vous parler de l'odeur dégagée par les maillots en fibre technique lorsqu'ils sèchent, alors au bout d'une semaine, ça doit être l'horreur !

C'est vrai que vu sous cet angle, ça peut sembler un peu repoussant. Surtout quand on sait qu'en plus, l'eau est limitée et qu'il n'y a aucune infrastructure prévue pendant toute la durée de la course pour se laver ou même se rafraichir.

En fait sur place la réalité est un tout petit peu différente.

On a tendance à associer absence d'eau avec impossibilité de se laver. Hors là, on est déjà en partie sur une idée fausse.

Il est clair qu'on ne prendra pas un bain tous les soirs, ni même une douche, mais il y a quand même de quoi assurer un minimum.

Pour la toilette journalière du corps, il existe plusieurs options :

Le gant de toilette et savon... A l'ancienne quoi. Pas top, car il faut de l'eau et au bivouac vous n'en avez que 4,5 litre. Alors avant de l'utiliser pour se laver et se rincer, voyons si on ne peut pas faire autrement.

Les lingettes pour le corps... Ca peut s'avérer pratique, mais il faut trouver un conditionnement qui permette d'en avoir assez pour effectuer un nettoyage global. Sinon, il est possible d'en prendre quelques unes en appoint, ça peut toujours être utile.

Le gant pré-imprégné sans eau.

C'est l'option que j'ai choisi de retenir pour la toilette principale. Un peu le même principe que les lingettes, mais en format gant. Fourni en sachet hermétique, il est imprégné d'une solution qui permet d'effectuer une toilette rudimentaire mais assez efficace. Dans la pratique, on utilise le premier côté du gant pour le visage, puis l'autre côté pour le reste du corps.

Les mini-lingettes compressées et déshydratées.

Pratique pour les nettoyages d'appoint en complément du gant.

Reste l'option douche... Un reste d'eau dans une bouteille ? Quelques trous dans le bouchon et le tour est joué. Pas forcément de quoi y rester longtemps mais ça peut rafraichir.

Pour les dents

Il existe des comprimés ou des chewing gum qui peuvent compenser le brossage des dents. Efficacité aléatoire, mais au moins ça rafraichis l'haleine.

La mini brosse à dents

Ce sera mon choix. Reste à savoir si mes mini doses de dentifrice me permettront de d'assurer 4 ou 6 brossages... De toutes façons, on peut très bien survivre une semaine sans se brosser les dents...
A la plce des minidose que j'utilise il est aussi possible d'utiliser des échantillons de dentifrice, mais au final c'est plus lourd. (de quelques grames,seulement).

Pour les cheveux

Personnellement j'ai prévu un passage chez le coiffeur avant de partir, histoire de les avoir le plus court possible !

Après j'aurais dans mon kit hygiène un sachet unidose de shampoing.

Il est possible que je l'utilise après la longue si j'ai assez d'eau. C'est aussi une façon de se remettre à neuf et de mieux profiter de la journée de repos.

Pour les mains

Certains emportent du gel antiseptique. Ca fait encore des choses à porter... Je suis un warrior, je ne me désinfecterai pas les mains avant chaque repas, tant pis... Et de toute façon pour manger du scorpion rôti au feu de bois, pas besoin de gel.

En complément de cet attirail, il y aura bien sur l'aspect sanitaire/pharmacie de façon à ne pas être obligé de faire la queue 1h30 pour soigner une petite ampoule. Eosine, seringue, coton tige, scalpel, antiseptique, pansements... Là dessus j'ai prévu d'être un minimum autonome. Ensuite en cas de soucis plus importants à traiter, je ferai appel au staff médical.

Se protéger du soleil

Cela peut paraître évident de dire qu'il va falloir se protéger du soleil dans le désert, mais il n'empêche que chaque année des coureurs font l'erreur de croire qu'avec une peau un peu halée ils ne risquent rien...

Il faut bien comprendre que sous l’action du soleil, la peau a tendance à se protéger elle même d’où l’apparition du bronzage, qui n'est qu'une pigmentation de la peau suite à l’exposition aux ultra-violets.

Seulement voilà, il s'agit d'une protection très partielle et surtout superficielle qui, si elle peut s'avérer suffisante pour se promener à Paris au mois de septembre ne suffit absolument pas à assurer une protection efficace contre le rayonnement que l'on va rencontrer dans le Sahara au mois d'avril. D'ailleurs, posez la question aux africains et ils vous expliqueront comment, même avec la peau noire, on peut attraper des coups de soleil.

Si le fait d'habituer sa peau à l'exposition solaire n'est pas suffisant, d'autant que la course ayant lieu en avril ce sera juste à la sortie de l'hiver pour nous, on peut également oublier les séances d'UV qui ne seront pas plus pertinentes sur le sujet. On va donc avoir besoin de moyens plus efficaces pour bien se protéger.

La tenue de course

En dehors des heures de course pendant lesquelles on sera exposé, il va falloir essayer de se protéger au maximum en restant le plus possible à l'abri sur le bivouac.

Il faut ensuite s’équiper de vêtements adaptés à la course sous le soleil. L'idéal est d'avoir un tissu capable de filtrer au maximum les rayons du soleil, mais ce n'est pas forcément simple à trouver, surtout en prenant en compte les contraintes propres à la course sur le caractère non abrasif des tissus, les coutures à plat, ... Le plus simple est de regarder en transparence pour voir s’il ne laisse pas trop passer la lumière, et par conséquent les UV.

Sur la couleur il y a un vrai dilemme. Le noir est la plus efficace contre les UV mais c'est une couleur qui capte la chaleur. Le blanc est plus efficace contre la chaleur, mais il est généralement plus transparent et protège moins des UV. Il faut trouver le bon compromis.

Il faut retenir que plus vous serez couvert, moins vous risquerez de prendre des coups de soleil. On pense tout de suite au visage bien sur, aux bras aussi, mais n'oubliez pas les mollets et les cuisses. Ce sont des zones exposées qui peuvent devenir très douloureuses en cas de brulure.

L'idéal pour la tenue :
- un haut couvrant les épaules (car c’est la zone la plus exposée au soleil) et les bras
- un bob, ou un chapeau à larges bords (plutôt qu'une casquette qui ne protège que le visage) ou mieux, un chèche !
- un couvre-nuque
- une paire de lunettes de soleil adaptées
- Un corsair long qui pourra être complété par des manchons
- Et bien sur des lunettes autant pour le soleil que pour se protéger du sable dès qu'il y a un peu de vent.

Un peu de crème ?

Si vous vous décidez à exposer une partie de votre peau, il faudra passer par la case crème solaire. Dans le cadre du Marathon des Sables, il vous faudra prendre une crème avec un indice de protection très élevé. Il faut savoir qu'à partir d'un indice de protection d'environ 50 la protection devient efficace. En dessous de 20, c'est bon pour la promenade dominicale.

Pour info, un IP 15 signifie qu'il faudra 150 minutes (soit 2h30) pour obtenir le même coup de soleil avec ce produit solaire Il faut savoir que pour obtenir la protection correspondant à l'indice de protection du produit solaire, il faut appliquer 2 mg de crème solaire par cm² de peau... et qu'une diminution de 50 % de la dose à appliquer entraîne une diminution d'efficacité de 75 %.

On n'est pas tous égaux devant le soleil... Plus la peau est claire, plus l'indice de protection solaire doit être élevé

Il faut également penser à renouveler souvent le passage de la protection et à utiliser de préférence des produits à la consistance la plus fluide possible. Plus c'est fluide (les gels par exemple) plus la protection va pénétrer en profondeur et rester ainsi efficace plus longtemps à la différence des crèmes qui restent trop en surface.

C'est d'autant plus important qu'avec la transpiration la protection de surface va avoir tendance à partir beaucoup plus rapidement. Il existe justement certains produits sensés mieux tenir à la transpiration.

N'oubliez pas les lèvres. Là on utilise plutôt un stick, mais ici aussi privilégiez une protection efficace.

Epilation ?

On voit souvent des coureurs s'épiler les jambes. Si on fait abstraction de l'aspect esthétique des choses, en trail c'est plutôt en prévision de la pose de strapping (enfin, plutôt en prévision du retrait...) ou pour les massages que les coureurs le font. Pour le marathon des Sables, cela présente également un avantage non négligeable car une peau épilée permet une meilleure diffusion de la sueur à la surface de la peau et donc un effet de rafraîchissement qui n’est pas à négliger.

Que faire en cas de coup de soleil

Rappelez vous toujours qu'un coup de soleil c'est une brulure au 1er degré. On va donc le traiter comme tel.

En théorie, l'idéal est de refroidir la zone pour arrêter la brulure. Un truc efficace est de le faire avec une poche de glace ou de l'eau froide, sauf qu'au Marathon des Sables, ce sont des denrées difficiles à trouver !

Le produit passe partout est la traditionnelle Biafine que vous avez tous du utiliser un jour ou l'autre. Il s'agit d'un corps gras qui va aider la peau à se reconstituer en l’hydratant

De l'aspirine comme antidouleur. A voir en fonction des contraintes de course, mais cela permet souvent de passer une bonne nuit et de mieux récupérer.

Protéger la zone touchée. Si vous avez pris un coup de soleil un jour, il n'y a aucune raison pour que cela ne recommence pas le lendemain...

Et bien sur, au-delà de la protection proprement dite, il est important de bien s’hydrater, de bien s’alimenter et de ne pas stationner au soleil pour éviter l’hyperthermie, le fameux «coup de chaleur».

Alors bien sur, si vous appliquez tout ça, vous risquez de revenir avec un bronzage à géométrie très variable... C'est un choix !

Préparer ses pieds

S'il y a une partie du corps qui est spécialement mise à l'épreuve pendant le Marathon des Sables, ce sont certainement les pieds.

Il y a plusieurs approches complémentaires pour essayer de les ménager au maximum :
- l'équipement, au travers du choix des chaussures, des chaussettes,...
- l'hygiène avec des soins généraux avant et pendant la course
- la préparation spécifique avant la course
- l'entretien des pieds pendant la course
- Les soins en course

L'équipement

Concernant l'équipement, et même si ces points ont déjà été traités dans les articles relatifs à l'équipement, il est quand même utile d'en rappeler les grandes règles.

Les chaussures
- Elles doivent être robustes, légères et «respirantes» pour laisser respirer le pied sinon il risque de chauffer rapidement sous l’effet de la chaleur et de la transpiration et plutôt typées trail
- Elles doivent laisser entrer un minimum de sable (avec éventuellement l'usage des guêtres)le sable
- Comme les pieds gonflent, il est conseillé de prendre au moins une taille au-dessus
- Et, bien sûr, on ne part pas avec des chaussures neuves. On les fait en les utilisant pendant pendant 3 à 4 semaines.

Les chaussettes
- On prévoit des chaussettes plus grandes qu'à l'habitude pour gérer le gonflement des pieds et la présence d'éventuels pansements..
- Une paire de rechange n'est pas un luxe
- Pour ceux qui ont des problèmes veineux (jambes lourdes) il faut penser aux chaussettes de compression qui ne pèsent pas grand chose et qui peuvent être utiles

L'hygiène des pieds

Que vous souhaitiez ou non appliquer une préparation spécifique à vos pieds, il y a quelques gestes simples à pratiquer régulièrement. Attention aussi à certaines pathologie qui peuvent avoir un impact direct sur votre future capacité à courir.

- Pour ceux qui ont des callosités aux pieds, le mieux est de consulter un podologue du sport qui mettra en place un protocole pour éliminer ce qui peut constituer des risques pour la course. N'oubliez pas que des ampoules peuvent apparaître sous les callosités
- Même chose pour ceux qui auraient des ongles épais. Des hématomes peuvent se former sous les ongles (un peu comme ce qui arrive dans les courses de montagne lorsque les pieds viennent taper au bout des chaussures dans les descentes), ce qui peut très vite devenir gênant.
- Si vous avez les pieds sains, il faut continuer à les entretenir quotidiennement. Les laver chaque jour et bien les sécher, particulièrement entre les orteils.
- Il faut aussi penser à se couper les ongles des pieds. L'idéal est de le faire 7-10 jours avant la course, en suivant bien le contour des orteils, sans aller chercher dans les coins au risque de fragiliser l’ongle.

Le tannage

Je vais commencer par citer Franck : "S’il y avait une technique, ça se saurait et tout le monde l’utiliserait".

Que ce soit sur le web, dans les forums, ou plus simplement lors de discussions avec d'autres coureurs, on imagine pas le nombre de protocoles, trucs, astuces de grand mère que les coureurs testent pour essayer de protéger leurs pieds.

La pratique la plus répandue est probablement le tannage. Le principe est de durcir la peau des pieds en espérant qu'un fois plus solide il ne se formera pas d'ampoule. Très prometteurs sur le papier, les résultats sur le terrain sont beaucoup plus mitigés.

Pour se "tanner" la peau des pieds, là encore l'idéal est d'aller voir un podologue qui vous expliquera comment le faire correctement.

Si vous décidez de le faire vous même, il faut savoir qu'il ne faut surtout pas se limiter au traitement durcissant de la peau.

En général on utilise pour le tannage un protocole à base d’acide picrique à 2%. Certains utilisent aussi du jus de citron voir même des produits type "tanopat" destinés au tannage des coussinets pour les pattes des chiens.

Il faut savoir que le tannage doit s’accompagner systématiquement d’une hydratation et d'un assouplissement quotidienne de la peau, même si cela peut sembler paradoxal par rapport au rôle du tannage. Il faut pour cela utiliser une crème spéciale, type Nok d'Akiléïne et l’appliquer régulièrement pour hydrater le pied.

Un tannage sans hydratation est très mauvais. Vous allez certes durcir la peau, ce qui ralentira la formation des ampoules, mais ce qui n'empêchera pas l'ampoule de se former au bout d'un moment. Lors de l'apparition de l'ampoule, le liquide destiné à refroidir la brulure va prendre de plus en plus de place (c'est ainsi que les ampoules gonflent). Si la peau est trop dure, au lieu de gonfler, l'ampoule va s'étaler entre le pied et la couche de peau durcie.

Le premier impact est que l'ampoule va couvrir une surface beaucoup plus importante.

Le second est que cette ampoule, en s'étalant va simplement décoller la peau du pied sur toute sa surface, ce qui est très douloureux.

Troisième impact, la couche de peau tannée étant dure, les soins deviennent très difficiles, et il faut parfois aller jusqu'à découper la plaque de peau complète ce qui implique l'abandon et quelques semaines à ne pas pouvoir poser les pieds par terre.

Bref, si vous voulez vous tanner les pieds, l'opération doit être quotidienne et rigoureuse. Tannage le matin et hydratation le soir.

La protection physique

L'autre solution est de se panser les pieds avec de l'elastoplast soit tous les matins (mais il faut transporter l'elasto et avec le sable c'est pas toujours simple à faire), soit pour toute la durée de la course, en espérant le retirer seulement le dernier jour.

Quelques points d'attention:
- Dans ce cas le pied ne va pas beaucoup respirer y compris le soir au bivouac. Pour ceux qui transpirent ou en cas d'orage (c'est déjà arrivé), ça risque fort de macérer un peu.
- Il faut faire attention le soir au bivouac lorsque vous retirez vos chaussettes. La colle de l'elasto a tendance à se fixer aussi sur la chaussette et on risque de tout arracher.
- Cette protection prend aussi un peu de volume. Il faut en tenir compte pour le choix de la taille des chaussures et tenir compte du fait que le pied va quand même gonfler. Donc si l'elasto est trop tendu au départ, vous risquez d'être obligé de l'enlever en cours de route.

certains ont recours à des pansements, type Compeed sur les zones exposées. La encore, cela peut avoir des effets négatifs car sous la chaleur le pansement peut se décoller et former un volume supplémentaire et occasionne frottements ou brûlures comme un petit caillou dans la chaussure.

L’entretien pendant la course

Normalement, si vous êtes habitué à ce type d’épreuves et que vous ayez fait une préparation sérieuse des pieds, il n’y a pas de soucis. On abandonne rarement le Marathon des Sables pour une ampoule, les coureurs le savent…

Sur le Marathon des Sables, il y a une équipe médicale qui peut apporter des soins aux coureurs en cas de besoin. Normalement leur rôle est limité aux cas lourds, mais dans la pratique il y a une marge de tolérance dans l'interprétation de ce niveau de gravité

Cependant, mieux vaut prévenir que guérir…

- Dans votre sac à dos, emportez une ou deux paires de chaussettes (par temps sec, une est suffisante)fines, légères et aérées pour permettre aux pieds de respirer.
- Changez de chaussettes tous les jours de façon à les laisser s'aérer
- Nettoyez-vous bien les pieds à chaque arrivée au bivouac. Ca vaut le coup de consommer un peu de son eau pour ça, ou à l’aide de produits qui ne nécessitent pas de rinçage.
- Par contre, et il s'agit là d'un avis personnel, je ne suis absolument pas favorable au fait de s'enduire les pieds de crème tous les matin (voir plusieurs fois par jour). Même avec des guêtres, il y aura toujours un peu de sable dans les chaussures, et si vos pieds sont "gras", le sable va s'y coller.
- Le soir, après avoir bien nettoyé vos pieds, laissez les à l’air libre (ou mettez des chaussettes légères si vous avez des blessures) mais avec des sandales. Il faut laisser les pieds respirer au maximum…

Les soins en course :

Si une ampoule se forme et/ou qu'une plaie apparaît, vous avez deux solutions.
- Vous avez 2 heures à tuer et vous allez vous faire soigner à l'infirmerie
- Vous être un dur à cuire et vous traitez votre ampoule vous même.

Si le premier cas vous demandera juste du temps, pour le second il vous faudra un peu de matériel

Il faut savoir qu'une ampoule percée peut s'infecter rapidement. Donc tant que l'ampoule est hermétique, le risque d'infection reste très limité.

Pour une ampoule non percée, le plus simple est de :
- bien nettoyer la zone autour de l'ampoule
- prendre une seringue et percer l'ampoule (la taille du trou étant celle de l'aiguille on limite le risque d'entrée de corps étrangers)
- Aspirer le liquide de l'ampoule.
- Une fois l'ampoule vidée, conservez un peu de ce liquide dans la seringue
- mélangez le avec de l'éosine (en aspirant directement l'éosine avec la seringue.
- Injectez ce mélange dans l'ampoule (le mélange n'est pas indispensable et est juste là pour éviter d'injecter uniquement de l'éosine... Ca pique !)
- massez bien l'ampoule pour que l'éosine s'étale bien partout
- une fois bien étalée, aspirez de nouveau le mélange d'éosine pour vider à nouveau l'ampoule.
- Protégez la zone. Si vous avez eu une ampoule aujourd'hui il y a toutes les chances de croire que cela continuera demain !

L'idéal est de pouvoir laisser ça globalement à l'air libre. L'éosine sert de désinfectant et doit normalement favoriser le séchage de la plaie. Bon dans le cadre du Marathon des Sables, comme le lendemain vous allez recourir dessus, l'effet "séchage" rique de ne pas être d'une grande efficacité, sauf peut être lors de la journée de repos après l'étape longue.

Si l'ampoule est percée et si la peau est déchirée, il faut en général couper proprement toute la peau, désinfecter et protéger. Dans ce cas là, pour des raisons d'hygiène, il est préférable de le faire faire à l'infirmerie.

Je vous ai à l'oeil !

Pour tous les participants qui ont des problèmes de vue, une question risque de se poser. Comment concilier bonne vision et désert ?

Quand on a des problèmes de vue et qu'on est coureur on a 3 solutions.

- Porter des lunettes
- Porter des lentilles
- Ne rien porter pour courir (si, si c'est possible)

Suivant la correction nécessaire il est parfois possible de se passer de ses lunettes pour courir, surtout lorsqu'on coure sur route. C'est un peu moins facile dès lors qu'on s'attaque au trail où il faut à la fois voir où on met les pieds, mais parfois aussi être capable de repérer le bout de rubalise qui marque le tracé à suivre. Pour ce qui est de la course d'orientation, où vous devez lire une carte et chercher une balise, je ne vous en parle même pas (enfin je vais vous en parler mais plus tard).

Bien sur pour corser le tout, on ajoute deux problèmes supplémentaires à savoir le soleil (et la luminosité en général), et bien sur la présence permanente du sable (qui a tendance à venir se glisser là où il ne faut pas, y compris dans les yeux)

Vues les conditions de course du Marathon des Sables, il est clair qu'il faut privilégier la vision de loin. La lecture du road book en course est quand même limitée, mais pouvoir définir une trace entre les dunes ou repérer les balises qui jalonnent le parcours reste quand même important.

Les lunettes

L'avantage c'est qu'elles sont plutôt facile à gérer, y compris avec le sable.

La contrainte principale va être la gestion des lunettes de soleil. Difficile de faire l'impasse sur les verres filtrants.

La solution idéale dans ce cas là reste la réalisation de lunettes de soleil (et si possibles adaptées à la course) à votre vue. Vous aurez probablement parfois besoin de jongler avec les versions solaire/vue mais ça reste une contrainte assez limitée d'autant que les sacs proposent de plus en plus de petites poches facilement accessibles.

Une autre solution, plus ancienne mais qui fonctionne toujours bien est l'utilisation de verres solaires qui vont venir se clipser sur vos lunettes de vue. Simple à gérer mais il faut bien faire attention à la tenue de vos lunettes car cela va les alourdir et modifier leur stabilité sur le nez.

Dernière possibilité, porter deux paires de lunettes l'une sur l'autre. Ce n'est pas gagné d'avance mais dans certains ca ça fonctionne !

Les lentilles

C'est une solution qui permet de solutionner l'aspect "lunettes de soleil" puisque dans ce cas là, on se retrouve dans la même configuration que les coureurs ayant une vue normale.

Par contre les lentilles impliquent quelques précautions au niveau de leur utilisation et de l'hygiène

Il faut déjà vous assurer que vous allez les supporter dans le climat local. Devant le chaud et sec, on n'est pas tous égaux.

Ensuite il y a le sable. Déjà qu'en temps normal ce n'est pas agréable d'en avoir dans les yeux, alors avec des lentilles ça peut vite devenir compliqué à gérer. A la première alerte, il ne faut pas hésiter à les retirer.

Pour finir, il y a l'hygiène lors de la pose et de la dépose des lentilles. Pas toujours facile de conserver des mains propres et de se trouver un endroit à l'abri du vent et du sable dans le désert.

En pratique

Il n'y a donc pas de solution miracle. Mais je peux au moins vous expliquer comment je gère le problème.

Je suis myope. Pour faire simple je vois très bien de près mais mal de loin. Pour lire, pas besoin de lunettes, mais pour conduire elles me sont indispensables.

J'ai la chance d'avoir une correction compatible avec les lentilles. Donc j'en porte depuis plusieurs années, le déclencheur ayant été la Course d'Orientation. C'est terriblement frustrant de courir en CO avec des lunettes. Quand il pleut, même avec une casquette, on ne voit plus rien, quand il fait froid, c'est la buée, et quand il fait chaud, ce sont les gouttes de transpiration.

Alors passage aux lentilles pour solutioner tout ça, sauf que... Avec les lentilles, je vois très bien de loin, mais la correction m'empêche de voir de près. Le comble quand on sait que malgré mes 10/10 de près, je suis obligé de porter des loupes pour lire quand j'ai mes lentilles.

Du coup, j'ai travaillé ce point avec mon ophtalmo, et on a trouvé une correction intermédiaire adaptée spécialement à la CO. Je perds un peu sur la vision de loin, mais par contre je peux lire une carte de CO sans lunettes (pour info je passe d'un -3,25 pour voir de loin à un -2,75 pour une bonne vision mixte)

Et bien ce sont ces lentilles là que je vais emporter sur le MDS. Un excellent compromis.Bien sur ce seront des lentilles jetables. Pas question de s'amuser avec les bains de produit sous les tentes berbères.

J'ai utilisé cette méthode sur la Trans 333 (4 jours de course en non stop dans la même région) et je les avais bien supportées.

Le protocole sera assez simple.

Le matin, après le lever, je mets les lentilles jetables, au calme sur le bivouac.

Je les conserves pendant toute l'étape, ce qui me permet d'utiliser mes lunettes de soleil.

A l'arrivée au bivouac je conserve les lentilles jusqu'au moment où les lunettes de soleil ne sont plus indispensables, puis je les jette et je mets mes lunettes de vue.

Si jamais dans la journée un problème particulier survenait (sable ou autre), j'ai toujours la possibilité de les enlever et de reprendre mes lunettes de vue. Bien sur, je vais perdre l'usage des lunettes de soleil dans ce cas, mais c'est quelque chose qui ne s'appliquera qu'en mode "dégradé", donc j'accepte de courir le risque.

Pour la longue, je prévois de retirer les lentilles au début de la nuit histoire de laisser mes yeux se reposer et de finir l'étape avec les lunettes (plus de problème de soleil à ce moment là) sauf en cas de mauvaise météo où je conserverais les lentilles pour permettre le port du masque transparent

J'emporte une paire de lentilles par jour, ça ne pèse rien, + une paire en secours (essayez de les mettre le matin au bivouac s'il y a un vent de sable).

Pas de collyre. En cas de sécheresse le matin, j'utilise l'eau des capsules, et en journée, je me rince les yeux à l'eau mais sans boisson énergétique ;-) En cas de problème plus sévère je ferai appel à l'infirmerie.

En cas de vent de sable pendant la course, je garde les lentilles tant que j'arrive à protéger mes yeux. Pour celà vous pouvez utiliser un masque spécial de protection, ce sera toujours moins ridicule que le bon vieux masque de ski...

...Ou bien vous pouvez utiliser un cheche avec vos lunettes de soleil (ou mieux avec un des lunettes de course sur lequelles vous aurez mis des verres blancs ou jaunes). Super efficace !

Voilà. Si vous avez des lentilles, emportez-les ! Ce n'est pas incompatible avec le désert !

Et en photo, ça donne quoi ? ?

Hygiène (0,558 kg)

1 - PQ (15g)
2 - Mouchoirs (15g)
3 - Pompe aspi venin (obligatoire) (27g)

4 - Lingettes antiseptique (obligatoire) (15g)
5 - 1 seringue + 2 aiguilles (5g)
6 - 4 Dosettes individuelles d'éosine (10g)
7 - 1 lame de scalpel (2g)
8 - Pansements (10g)
9 - Compeed (10g)
10 - Boules quies (4g)
11 - Shampoing 1 sachet dose (5g)
12 - Coton tige 10 (5g)
13 - Antifrottement Nok (50g)
14 - 12 lentilles (15g)
15 - Lunettes de vue pour le soir + cordon (40g)
16 - Creme solaire (obligatoire) (57g)
17 - Stick pour les levres (15g)
18 - Elasto (50g)
19 - Hypafix (20g)
20 - Brosse à dents (5g)
20 - Dentifrice (7g)
21 - Lingettes compressées (15g)
22 - Gants pré-hydratés (100g)
23 - Mini savon (10g)
24 - Pharmacie (Anti-diahrées, Anti-douleurs, Anti-inflammatoire, désinfectant intestinal)

Retour d'expérience sur l'édition 2015

Je vais traiter le sujet au travers de deux grands thèmes que sont l'hygiène quotidienne, et la partie soins.

L'hygiène

Concernant l'hygiène, la question que tout le monde se pose est de savoir comment rester propre quand on passe une semaine dans le désert avec un volume d'eau limité.

Je suis parti avec dans l'esprit le fait que l'eau fournie chaque jour serait exclusivement réservée à l'alimentation et à l'hydratation. Je pense que c'est une bonne base de départ puisque celà oblige à s'organiser en conséquence et que si jamais par hasard il reste un peu d'eau, elle sera toujours bienvenue pour un brin de toilette supplémentaire.

Je passe rapidement sur les articles qui ne font pas débat, comme les mouchoirs ou le PQ.

La crème solaire. Pas simple de trouver un petit conditionnement, pas trop lourd avec une crème d'un indice d'au moins 50. Idem pour le stick levre. Et pourtant c'est indispensable (surtout pour celles ou ceux qui comme moi ont une peau blanche). Même avec une tenue longue, la creme sert pour le visage, le cou et les bras pendant la première partie de course où je ne mettais pas les manchettes. Ensuite quand le soleil est trop fort de toute façon, je me couvre.

Le duo mini brosse à dent associé à 2 tubes échantillon de dentifrice était pile bien adapté.

Pour la toilette, je valide les gants pré-imprégnés. Ok c'est un peu lourd (à cause du sachet étanche), mais d'une efficacité redoutable. J'en ai parlé dans le CR, mais ils permettent de se laver presque entièrement.

Je les utilise en 4 temps. Une première fois sur chaque face du gant, pour nettayer le visage et les parties comme l'entre jambes qui, avec l'apport de creme anti frottement nécessite pas mal d'entretien si on ne veut pas bruler, puis ensuite je retourne le gant, et j'utilise les deux nouvelles faces disponibles pour le nettoyage du corps. 1 gant par jour (sauf journée de repos et dernière étape, soit 5 gants) et le tour est joué.

Le complément parfait aux gants restent les lingettes compressées. 1 par jour, multi usage et une lingette en tissus de 30 par 30 pour un poids de 2g et un encombrement minimum. Quelques gouttes d'eau pour les faire gonfler, et ca sert à tout et n'importe quoi. Complément de lavage, essuie mains, ... top!

J'avais aussi emporté un peu de luxe avec un mini savon (genre 1/2 savon d'hôtel) et un sachet de shampoing, au cas où.

En fait le mini savon n'était pas vraiment indispensable car le gant pré-imprégné était suffisant. Du coup il ne m'a servi que le jour de repos après la longue, tout comme le sachet de shampoing.
En effet j'ai terminé la longue vers 5h du matin, et comme à l'habitude, j'ai eu le droit à mes 3 bouteilles d'eau. Sauf que comme j'avais ensuite toute une journée à passer sur place j'ai eu le droit en milieu de matinée à 3 bouteilles supplémentaires. Du copup en faisant le compte de ce qu'il me fallait pour réhydrater ma nourriture et boire, j'avais du rab'.

Je me suis décidé à "sacrifier une bouteille pour prendre une douche et faire un peu de lessive (si! si! c'est possible) La douche de la longue sera un vrai plaisir. Le principe est simple. Vous mettez un litre d'eau dans la bouteille, vous faites 5-6 trous dans le bouchon, vous vous éloignez de quelques mètres du bivouac, vous vous mettez à poil dans le désert (on devait être un (ou une) concurrent tous les 50m tout autour du bivouac !) et vous allez découvrir comment il est largement possible de prendre une douche avec ce fameux litre d'eau. Le plaisir de se laver les cheveux avec le fameux petit sachet de shampoing à 5g, puis le reste avec une lingette compressée et le mini savon.

A côté de ça avec l'eau qui restait j'ai décidé de laver mon maillot de course et mon slip. Pour celà la technique est simple. Vous mettes 15-20 cl d'eau dans un sac zip (ceux qui vous servent chaque jour à regroupper votre alimentation par exemple), vous y mettez le linge à laver, vous fermez le sac hermétiquement puis vous le malaxez dans tous les sens. Une fois le linge bien humide, vous frottez votre mini savon dessus, vous ajoutez un peu d'eau dans le sac et vous remalaxez. Vous sortez le linge, vous l'essorez, puis vous rincez en remettant de l'eau dans le sac et en malaxant le linge. Ce ne sera probablement pas parfait, mais je peux vous assurer que le maillot a pris à coup de jeune et que le lendemain il était redevenu nettement moins rigide et bien plus agréable à porter.

Bilan de l'opération, Douche + nettoyage du maillot = environ 1 bouteille (soit 1,5L), ce qui me laissait 5 bouteilles pour faire du jour J 5h00 au jour J+1 7h00. J'ai pu boire et manger sans me restreindre.

Dernier aspect des choses pour celles ou ceux qui ont une mauvaise vue, ce sont les lentilles. Là j'ai fait dans le simple et rustique en me contentant d'emporter une paire de lentilles jetables par jour. Pas d'eau phy, ni rien d'autre partant du principe que de toute façon, avec le sable, l'équipe médicale est largement équipée dans ce domaine. Le protocole était simple. Une lingette désinfectant tous les matins avant de manipuler les lentilles. Je les enfile après le petit déjeuner, je les garde pendant toute la course, et je les jette en arrivant au bivouac. Cela me permet pendant la course d'avoir le confort des lunette de soleil (enfin... avant que je les perde sur l'étape marathon). Au bivouac je fonctionne avec mes lunettes de vue habituelles.

Les soins

Mes choix ont été les suivants. M'appuyer sur l'équipe médicale sur place, tout en étant en mesure d'être indépendant dans le cas où ils ne seraient pas facilement accessibles.

La pompe aspi venin fait partie du matériel obligatoire.

J'avais de quoi traiter mes ampoules (seringe, scalpel, éosine, coton tige, pansement...) Il se trouve que j'ai eu la chance de n'avoir que 3 ampoules (en partie grâce à mes protection en elasto + hypefix), et que les deux fois où elles sont apparues (le premier soir et après la longue) j'ai pu facilement avoir accès aux soins (surtout après la longue où j'ai du passer dans les 50 premiers ce qui est rapide quand il y a 15 ou 20 personnes aux soins)...alors que d'autres ont attendu des heures.

Du coup à part l'hypefix qui servait à renforcer un peu les protections qui s'en allaient, pour le reste je n'ai pas utilisé grand chose. En fait en rédigeant ce REX, je me rends compte que tout ce que j'avais emporté concernait principalement les pieds !

La crème anti frottement est pour moin indispensable. D'ailleurs sur la fin (depuis la moitié de la longue), j'avais opté pour une recharge légère en crème à chaque CP, mais en profitant de l'assistance médicale qui avait de la vaseline. Résultat satisfaisant.

Du côté de la pharmacie, j'avais le kit multi fonction habituel, et comme souvent je n'ai rien utilisé (mais il est quand même préférable de les avoir). La seule chose en fait que j'ai utilisé c'est le stylnox. Un par jour (mais c'était prévu comme ça avec mon médecin avant le départ) et moi qui n'utilise jamais de somnifère, je peux vous dire que cela m'a permis de passer de vraies bonne nuits réparatrices, sans réveils intermédiaires et surtout sans aucun effet le lendemain matin. Vues les conditions d'hébergement, le stylnox associé aux boules quies c'est le repos assuré.

Après en cas de nécessité, et au delà des soins des pieds qui prennent beaucoup de temps, il est toujours possible (et rapide) de passer à l'infirmerie pour aller chercher de quoi se soigner soi même. Donc ne vous surchargez pas. Emportez de quoi traiter les petits bobos en mode express si nécessaire, mais pas plus.

Voilà, pour faire une synthèse, il y a assez peu de choses que je ne reprendrais pas, ce qui ne m'a pas servi ayant été pris à titre préventif.

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