Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet

 

Episode IV
L'étape 1 - 36,2km

Dimanche 5 avril 2015, calendrier local 5h30 GMT

Je me souviens d'une histoire que nous racontait Phil, notre Wookie, quelques temps avant le départ. "A 6h00 précise, débarque Bachir avec ses hordes de Yallah Yallah, et en 2mn la tente a disparu et on se retrouve les fesses sur les cailloux". Pour éviter ça j'ai déjà rangé toutes mes affaires dans des sacs. Même en cas de tempête, je ne risque pas de me retrouver avec des affaires dans tous les coins du campement.

Je vais alors entamer mon protocole du matin. Ce sera pratiquement le même chaque jour. Un vrai chevalier a besoin d'avoir des points de repère. Ce sont des choses que je fais toujours dans le même ordre et au même moment. Ce sera d'ailleurs pareil aux CP ou à l'arrivée des étapes, mais ça on en parlera plus tard. Dans l'ordre, ça donne réveil, petit déjeuner, toilette et soins, récupération de l'eau, mise en tenue, rangement du sac

La nuit a été assez similaire à la précédente. Pas mal de vent le soir, mais assez peu de fraicheur, sauf vers 3h du matin où comme la veille il y a eu une petite descente de température, mais très facilement supportable. Je sens bien les effets de mon tapis un peu minimaliste, mais avec ses 150g, il est suffisant pour m'apporter le confort minimum attendu. Pour la première fois je suis passé par la case "stylnox" afin d'assurer une nuit réparatrice, ou plutôt dans notre cas, une nuit préparatrice. Il faut dire qu'on a dans la tente quelques gros moteurs diesel.

Une fois réveillé, ma première tâche va donc consister à préparer mon petit déjeuner. Par contre ce matin c'est petit déjeuner de luxe. Normal, comme je n'ai pas à le porter j'ai pris des choses un peu plus lourdes que la normale. Ce matin c'est :
- Petit déjeuner anglais en version autochauffant
- Un grand café également en autochauffant
- 2 gateaux de riz au caramel Yabon, mais pas déshydratés
- 2 crackers
- 2 cachet de supradyn Intensia

Ca fait beaucoup mais je vais essayer de ne pas trop puiser dans mes réserves dès le premier jour.

Le plat auto chauffant est vraiment super.

Il s'agit d'un plat normal dans une poche en alu souple (comme celle des plats lyos) et qui est fournie avec un sac en plastique et des sachets de poudre réactives à l'eau. Il suffit de mettre les sachets de poudre dans le sac en plastique, de verser 10cl d'eau, et de glisser le sachet en alu dedans... Le résultat est assez bluffant. 5mn plus tard vous avez un plat complet (saucisses haricots, bacon,...) chaud et plutôt bon.

en y ajoutant le café, les crackers et, cerise sur le gâteau, justement du gâteau de riz, je suis bien calé. Je prend le temps de bien manger tout ça tranquillement, surveillant l'arrivée tant attendue de Bachir...

6h00, il va bientôt arriver... 6h15, il est en retard... 6h30, il a du tomber en panne avec son hydroflotteur TX 2500,... Bref pas de Bachir, ni de Yallah Yallah en vue...

Une fois le petit déjeuner pris, direction un rapide brin de toilette. Déjà qu'on va avoir du mal à se laver le soir après la course, alors le matin, on fait dans le light. Les dents grâce aux échantillons de dentifrice, un coup sur le visage, et surtout un contrôle des pieds. Aujourd'hui ça va se limiter à la pose des strap puisque je n'ai encore aucune blessure, et que je compte bien éviter d'en avoir. Je pose donc les morceaux d'elasto aux endroits prévus (voute plantaire, talon et talon intérieur, jointure sous les orteils) et je les recouvre avec de l'Hypafix (un sparadap très fin mais très résistant) de façon à éviter une partie des frottements.

Toujours pas de Bachir !

Début de la distribution d'eau. deux bouteilles par coureur. En fait cela permet de faire le plein des 2 bidons du sac et d'avoir de quoi boire en plus en attendant le départ. On doit obligatoirement faire valider le carton de pointage pour l'eau sous peine de pénalité. En général, un ou deux chevaliers de la tente vont chercher l'eau avec les cartons de pointage de tout le monde. Et ça tourne tous les jours.

Il est temps d'enfiler pour la première fois l'intégralité de la tenue. Il n'y a pas d'urgence, le départ n'est prévue qu'à 9h00, mais on a une première mission avant le départ aujourd'hui. Nous allons y revenir. J'enfile donc la tenue prévue et qui ne devrait pas changer pendant la semaine. Chaussures hoka, chaussettes DK, guetres raidlight, corsair long, maillot X'trem team, et bien sûr le cheche. Je fixe également le transpondeur à ma cheville pour valider les passages aux CP.

Il me reste juste à m'attaquer au rangement du sac. Là encore tout est prévu (ou presque). Dans le sac de 20 L Raidlight, je dois pouvoir tout rentrer. Je pose mon sac à plat sur le tapis et je mets dans le fond (ce qui sera en fait appuyé sur mon dos) les sacs zip avec l'alimentation, à plat. Cela fait une première épaisseur sans risque de "bosse". Je positionne les sacs restants en seconde épaisseur, puis je cale dans les espaces restants tout le petit matériel dont la plus grosse partie tient dans la gamelle. Je glisse ensuite le sac avec la tenue de bivouac. A partir de là je dois normalement attacher à l'extérieur le matelas roulé avec le sac de couchage, sauf que mon sac n'est pas plein.

Etrange quand même. Je regarde autour de moi si je n'ai rien oublié , mais visiblement non. Pas de doute il me reste de la place un peu partout dans le sac. Du coup il me vient une idée saugrenue en tête. Et si j'essayais d'entrer le sac de couchage dedans. Il a la particularité d'être ultra compactable, alors, même si je n'ai pas la place de le rentrer roulé dans sa housse, je peux essayer de le "bourrer" un peu dans tous les recoins. je commence à le glisser un peu partout et 2mn plus tard, me voilà en train de fermer le sac à dos avec l'intégralité du matériel dedans en dehors du tapis de sol. Franchement je ne pensais pas que tout pouvait tenir de cette façon là.

C'est le moment que choisi Bachir pour arriver mais sans les Yallah Yallah habituels. Par contre les 2mn montre en main pour démonter et plier notre tente, ça c'est vrai !

LePhil de son côté fait une drôle de découverte. Au moment de ranger son matelas, il découvre qu'il a passé la nuit avec un joli spécimen de faune locale

Bien sur l'intrus fait tout de suite le buzz.

Presque tout les chevaliers sont maintenant équipés. On en profite pour faire la traditionnelle photo de la tente 71 au grand complet.

Notre groupe est composé au premier plan de Gloria, aussi surnommée Miss Anita (private joke), puis au second plan, de gauche à droite, les chevaliers Yves, Foued, William, Michel, Maître Guy, LePhil et Steph.

L'heure avance, et nous devons nous rendre sur le terrain de notre première mission.

Il est important que les observateurs issus des vecteurs spatio temporel puissent nous identifier clairement. Aussi allons nous tous ensemble former un symbole qui vu du ciel marquera notre présence. Le symbole retenu est le chiffre 30. Tous les trailers, chevaliers, Maitres et autres se regroupent dans une zone définie. Pas simple vu du sol de savoir exactement où nous nous situons.

de G à D Steph, LePhil; Ela, Jean-Charles, Laurent, Bert', Michel, Wieslaw et Pascalou

de G à D Sylvie, Niandi, Leslie, Michel, Ela, et encore un Michel

Un ancien modèle d'aispeeder à hélices passe plusieurs fois au dessus de nous pour capter notre message

Il est temps de se diriger vers la zone où sera données le début de notre première bataille. Pendant que je me rends vers l'arche, je suis interpellé par un Jawa contrôleur qui me fait remarquer que mon dossard n'est pas placé conformément au règlement... Je ne vais pas Si vous vous souvenez de ce qui a été expliqué dans l'épisode III vis à vis des sacs Raidlight, et bien là, on va toucher le fond du fond du sujet. Comme on en a déjà parlé et que je ne veux pas polluer cet épisode, je ferai un post spécifique sur le sujet.

Soyons honnête, cette première bataille ne démarrera pas à l'heure initialement prévue. Le temps de regrouper tout le monde, le briefing quotidien ne commence pas avant 9h15 heure GMT. Ca commence par une présentation de l'étape du jour, étape que nous avons tous appris par coeur grâce au road book... En fait, même pas... Je l'ai lu, mais difficile de se rappeler de tout le contenu. Pas grave je vais découvrir.

Je vais me positionner dans la seconde moitié du sas de départ.

En effet, mon test de course d'hier ayant été négatif, j'ai finalemement pris la décision de faire l'étape d'aujourd'hui uniquement en marchant. Je verrai ce soir quel résultat cela donne et le niveau de douleurs qui en résultera !

Notre première bataille fera 36,2km, à condition de bien suivre le balisage en ligne droite, avec une durée maximum de 10h30. Elle se découpe en 3 tronçons de 13,4 - 11,4 et 11,4 km. Il y aura donc 2 CP avec 1 bouteille d'eau au CP1, 2 bouteilles d'eau au CP2 et les traditionnelles 3 bouteilles d'eau à l'arrivée de l'étape.

On passe en revue les particularités de l'étape, on fête les anniversaires du jour, et aussi ceux de la veille qu'on a pas pu fêter en raison du départ des concurrents avant la fin du briefing, quelques consignes de course et puis tout le monde se tourne vers l'arche. Les première notes de l'hymne des chevaliers trailer retentissent... Tin-tin-tin...Tin-tin-tin...Tin-tin-tin.Tin-tin-tin.Tin..Tin-Tin; Pas besoin de vous mettre le fichier audio en ligne vous avez forcément reconnu l'introduction du mythique Highway to Hell d'AC/DC ! Visiblement on partage une partie de nos goûts musicaux avec Patrick !

Le décompte est lancé... 5-4-3-2-1... Goooooooooooooooooooooo

Cette fois c'est parti pour de bon. Un an de préparation, de choix de matériel, d'entrainement pour arriver à ce moment là.
On sent une grande aspiration et la masse des chevaliers trailers se lance dans la grande plaine caillouteuse du départ. L'aispeeder à hélices passe et repasse au dessus de nos têtes. Je pars seul et j'essaye de caler une allure à laquelle je ne ressens pas trop la douleur. Beaucoup de trailers me doublent à ce moment là, et je dois faire un effort de concentration pour ne pas essayer de m'accrocher à eux.

Au bout de quelques centaines de mètres je vois devant moi la casquette rouge du chevalier Bert'. Je remonte doucement sur lui puis nos allures vont se caler assez naturellement. On sait qu'il faut rester modeste aujourd'hui. Trop de risques de se griller. L'étape 1 est en général une étape d'acclimatation, et même si cette année elle est assez longue, nous devons faire ce qu'il faut pour arriver en bonnes conditions au bivouac ce soir.

Avec Bert' on progresse plutôt bien, sachant qu'à plusieurs reprise c'est même lui qui va me faire remarquer qu'on est peut-être un peu rapide pour un départ. Le pire est qu'il a raison. Je profite aussi de sa présence pour capter quelques rudiments de marche nordique. Tant qu'à faire l'étape en marchant autant le faire de façon efficace.

Ce qui me surprend beaucoup, c'est le sac. 7,5kg + 1,5 litres d'eau ça fait 9kg. Autant en courant avec les chocs c'est rapidement usant, autant là, entre le sac qui est parfaitement collé à moi, et le rythme de marche qui provoque beaucoup moins de secousses, j'en arrive presque à l'oublier ! En tous cas, impossible de dire que j'ai 9kg sur le dos.

On passe un premier djebel (petites collines rocheuses) et un peu après on a le droit à notre première passe sablonneuse. Il faut s'y faire, ce n'est pas pour rien que ça s'appelle Marathon des Sables. Je ne suis pas perturbé par les paysages qui sont finalement assez identiques à ceux que j'ai rencontré lors de mes deux Trans 333. Il faut dire que la course se déroulait à 150 km de là.

La progression continue par des terrains variés jusqu'au passage d'un oued (cours d'eau) où il faut pratiquement se mouiller les pieds... dans le désert ;-)

la partie suivante est assez sympa car on longe l'oued en question, mais avec quelques passages de crevasses assez importantes. Le parcours est assez bien balisé et vu le nombre de coureurs devant, difficile de se perdre.

Avec la chaleur qui monte je me force depuis le départ à boire régulièrement, le plus souvent possible. C'est la première fois que j'utilise des bidons et il faut dire que le système avec les tubes est vraiment très pratique.

L'arrivée sur le CP1 se fait au travers d'une nouvelle zone sablonneuse. Je passe la ligne électronique et mon transpondeur déclenche un bip. Ce bip va devenir au fil des jours un petit moment de bonheur à chaque passage de CP

CP1 - KM 13,4
On a fait toute cette première section ensemble avec Bert'. Au CP, je décide de dérouler mon protocole de ravitaillement. Là encore c'est un ensemble de choses que je m'impose de faire systématiquement de façon à ne pas être tenté de les zapper pour gagner du temps. Il faut savoir que j'ai horreur de m'arrêter, parfois au détriment de mon ravitaillement. J'ai donc décidé pour cette mission de m'imposer un arrêt court mais systématique pour m'assurer que je ferai un ravitaillement efficace.

En arrivant au CP il y a 6 4X4 avec au milieu 6 files différentes par n° de dossard. Du coup pas de bousculade pour aller récupérer son eau et se faire pointer.

Je récupère ma bouteille et je vais me poser sur le côté d'un 4x4 où a été tendue une toile pour faire un peu d'ombre. Les docs présents sur le CP viennent voir tout le monde pour nous demander si tout va bien. Avec leur habitude de nous appeler par nos prénoms, ça crée un petit climat de confiance. Un doc, tu hésiterais parfois à lui dire que tu as un petit soucis. Là c'est presque un ami qui vient te poser la question... Drôle de sensation, mais au demeurant agréable.

Le protocole est finalement assez simple. Arrivée au CP, pointage, récupération de l'eau, remplissage des bidons (pour toujours repartir à plein) avec ou sans poudre suivant les cas, hydratation avec l'eau qu'il reste et éventuellement arrosage de la tête, ravitaillement solide, en général limité à une barre de céréales que je prends le temps de bien mâcher en buvant, remise en place des accessoires (gants, cheche, bâtons, lunettes de soleil), départ.

Entre temps mon ami Bert' a décidé de fuir... En fait je lui ai dit d'y aller car je vais probablement lever un peu le pied. Comme il est plus rapide que moi je ne veut pas qu'il se sente obligé de m'attendre, même si j'ai bien aimé notre progression sur CP1.

La température est beaucoup montée et comme il y a encore un taux d'hygrométrie élevé (probablement entre 15 et 20%), cela se ressent d'avantage.

Je pars pour CP2 après avoir tranquillement terminé mon protocole.

[Mode des top et des flops ON]
TOP : La gestion des CP, et pas seulement de celui là. Accueil, logistique, support, attention des bénévoles et des docs. Il y a vraiment de quoi faire repartir ceux qui ont un gros coup de mou.
[Mode des top et des flops OFF]

Sur cette section je vais avoir du mal. La chaleur, car on est pas encore réellement acclimatés, et les dunes vont avoir raison de mon allure. J'ai bien fait de lever le pied car c'est une section sur laquelle je laisse un peu de jus. 2 belles zones sablonneuses, avec une traversée de dunes de 2 km sur la fin de la section. Pas simple pour le premier jour.

Je gère au mieux ce coup de bambou, sachant qu'une fois qu'il sera passé, ça repartira, mais même si ce second CP était un peu plus court que le premier, le fait de le faire uniquement en marchant allonge sensiblement les temps de parcours. Par contre, j'ai toujours l'impression de ne rien avoir sur le dos... Surprenant.

CP2 - KM 24,8

Je déroule à nouveau mon protocole de ravitaillement, mais cette fois on a le droit à 2 bouteilles d'eau. Une pour les bidons car j'ai bu plus que sur la première section, et une autre pour boire sur place et me mouiller. Une fois encore je m'impose de bien respecter l'ordre des choses à faire pour ne rien oublier.
Le reste ne change pas.

Pour le ravitaillement, tout est prévu pour que je n'ai pas à enlever le sac. Les gels et les barres sont dans les poches latérales, et les stick de poudre sont dans la poche à déchet que j'ai fixé à la sangle du sac.

Après mes quelques minutes de pose, je repars sur la troisième section en direction de l'arrivée.

Cette dernière section va voir passer encore un peu de zones sablonneuses, mais rien à voir avec la précédente. Je vais même retrouver des passages plutôt caillouteux et plats comme je les aime. Avec le temps j'ai appris à bien gérer et à aimer ces longues lignes droites plates sans fin. Il fût un temps où cela me cassait le moral, mais avec un peu de travail, c'est quelque chose qui se gère plutôt bien.

Le final se fait en traversant un passe sablonneuse dans un petit djebel, avec derrière une descente directe vers le bivouac. L'arche d'arrivée se voit de loin, et on a l'impression qu'elle ne se rapproche jamais.

Finalement, je passe la ligne après 6h53'05 d'effort, issue d'un rude premier combat.

Une fois la ligne franchie je passe devant la webcam faire un petit coucou au cas où quelqu'un serait devant son écran à ce moment là, puis je me dirige vers la sortie du sas d'arrivée où nous attendent 3 choses. D'abord le thé...

[Mode des top et des flops ON]
TOP : La webcam live. Je ne pensais pas qu'autant de gens allaient la surveiller ici sur Terre !
[Mode des top et des flops OFF]

Ensuite , et c'est une nouveauté, le passage sous une fine pulvérisation d'eau. Ca ne dure que quelques secondes mais quel bonheur ! Et pour finir, la distribution des 3 bouteilles d'eau qui devront nous permettre de tenir tenir jusqu'au départ demain matin.

[Mode des top et des flops ON]
TOP : Le passage sous le brumiateur à l'arrivée.
[Mode des top et des flops OFF]

Pas simple à transporter ces 3 bouteilles d'ailleurs. Direction la tente 71. Pas de chance on est pratiquement à l'opposé de l'arrivée ce qui fait quelques centaines de mètre en plus à parcourir, et après 7h de course, ou plutôt de marche, 300m, c'est long !

Arrivé à la tente je retrouve LePhil, Gloria et Yves qui sont déjà là. Normal ils sont bien plus rapides. Je suis donc le 4ème chevalier à rentrer au bercail.

Une fois encore, l'enchaînement des tâches à venir va se soumettre à un rituel précis. Vidage du sac à dos pour le mettre à sécher, préparation de la boisson de récupération, préparation de la collation d'arrivée, changement de tenue pour la tenue de bivouac, toilette

Ensuite, suivant les jours et l'état de santé, ce sera les soins chez les toubibs ou sous la tente suivant ce qu'il y a à faire, passage à la tente email, puis retour à la tente pour préparer le diner et ensuite gros dodo pour préparer la journée du lendemain.

Donc cette première journée ne déroge pas à la règle. Arrivé à la tente je détache mon matelas et je vide mon sac à dos que je met à sécher au soleil. Pendant ce temps je sors mon sac zip n°1 avec l'intégralité de mon ravitaillement jusqu'au départ de la course demain. Comme ça, là aussi aucune question à me poser ni de chose à chercher dans les multiples sacs.

Je reconstitue ma boisson de récupération. 1 litre d'eau avec un sachet d'Idrolitina, et 2mn après j'ai un litre de St Yorres. Vous n'imaginez même pas le bonheur de boire une eau salée après 7 heures sous le soleil à boire de l'eau plus ou moins chaude et sucrée.

Dans le même temps je reconstitue ma collation d'arrivée. En général c'est une compote, parce que c'est rapide à faire, pas besoin de chauffer d'eau et surtout j'aime ça. Pendant que ça se réhydrate, j'enlève intégralement la tenue de course et j'enfile un cuissard léger, un tee shirt et mes tongs. La tenue est mise à sécher également, et là je profite d'un temps calme pour manger et boire, tranquillement.

Une fois le ravito terminé, direction la toilette. Pas ou peu d'eau disponible, alors on fait avec. Un gant pré-impregné suffit pour le gros du travail... Et une lingette compressée pour les finitions. Ca permet de conserver un minimum d'hygiène et surtout de se sentir propre, même si c'est assez relatif.

On peut passer aux opérations optionnelles... Soins et/ou envoi d'email. Aujourd'hui en enlevant les chaussettes j'ai découvert deux petites ampoules au niveau des orteils. Pas de chance ce sont deux zones que je n'avais pas protégé. Techniquement parlant, j'aurais pu les traiter moi même, mais il y en a une que est placée derrière l'orteil et je me rends compte qu'au fil des années il y a des pliages de jambes que j'arrive de moins en moins à faire. Du coup je me décide à aller voir les docs histoire de faire les choses proprement. Pour le reste rien. Ni blessure, ni douleur. Le choix de la marche a été le bon.

Comme c'est le premier jour, je décide de passer également par la case envoi d'email, sauf que je n'avais pas trop anticipé la durée d'attente. Le système est assez bien organisé, après avoir fait une petite file d'attente à l'extérieur, celle-ci se poursuit à l'intérieur de la tente, à l'ombre et avec de quoi s'assoir. Le luxe. Ensuite dès qu'un des 15 ordinateurs se libère, on prend son tour. Choix du clavier (bonne idée), une interface utilisateur super simple, et hop, en quelques minutes on peut rassurer la famille restée sur la terre en leur disant que tout va bien, à condition de connaître l'adresse mail du destinataire.

[Mode des top et des flops ON]
TOP : La possibilité d'envoyer un message. Un peu d'attente mais ça en vaut la peine.
[Mode des top et des flops OFF]

Ok ça m'a pris pas mal de temps quand même. Du coup j'enchaîne avec l'infirmerie. Là aussi il y a de l'attente mais on a de quoi s'occuper. Quand on arrive, un doc fait le dispatching entre les soins des pieds et les autres soins, puis nous donne un ticket avec un n° de passage. Ensuite en attendant son tour, on passe à la désinfection. Il y a un grand bac autour duquel on s'installe pour se nettoyer les pieds avec de la betadine. Comme il faut tout détremper, je commence par enlever l'intégralité de mes protections, puis je traite les pieds. Une fois désinfectés, j'enfile les surchaussures données à l'entrée et je vais attendre sous une des tentes de repos mises en place. Petit moment de calme en picolant un peu d'idrolitina. Ah oui, quand vous allez voir les docs, il faut toujours y aller avec une bouteille d'eau pour continuer de s'hydrater pendant l'attente.

Arrive mon tour. Je m'étais assoupi ! Je rentre dans la grande tente des soins et je suis tout de suite pris en charge.
"- alors qu'est-ce qu'il t'arrive.
- Deux petites ampoules dont une qui s'est nichée dans une zone que ma souplesse légendaire m'empêche d'aller soigner
- Ok allonge toi là et pose ton pied là dessus."

C'est parti pour une séance de soins des deux ampoules. Assez rapide en fait mais par contre je suis surpris de voir déjà des coureurs avec les pieds explosés ! Une fois les ampoules traitées, je lui demande si on peut refaire mes protections. Il me conseille de ne les refaire que demain avant le départ afin de laisser les pieds respirer. Du coup il me fourni tous les morceaux d'elasto nécessaires et me les prédécoupe au format voulu. Merci ! Que l'esprit trail soit avec vous !

[Mode des top et des flops ON]
TOP : Un des gros top de l'organisation, toute la partie médicale. Au vivouac, aux CP, sur le parcours... chapeau !
[Mode des top et des flops OFF]

Et voilà comment je ressors avec des pieds tout neuf. Heu oui mais du coup la journée s'est achevée et la nuit est tombée. Il faut encore que je mange et que j'aille me coucher. Il faudra que je sois plus efficace les prochain jours. Je retourne à la tente retrouver les autres chevaliers. Tout le monde est rentré au bercail. Je sors mon repas du soir. En apéro, 20g de noix de cajou, ensuite une double dose de pâtes carbonara avec un petit sachet de parmesan rapé, et pour finir de la semoule au chocolat (le seul plat pas bon de tout ce que j'ai emporté !).

Je fais chauffer mon eau en utilisant pour la première fois mon super réchaud sur mesure. Tip top. Malgré le vent qui se lève (comme tous les soirs) je peux faire chauffer mon eau tranquillement. Pendant que ça chauffe je me délecte de mes noix de cajou, pendant que Maître Guy va nous expliquer tout l'intérêt de stocker ses plats lyo dans des préservatifs... Vous inquiétez pas on y aura droit tous les soirs... ;-)

A ce moment là, Maître Guy nous a réservé une surprise comme seuls les grands Mâitres trailer savent les faire. Il a emporté avec lui une bouteille de despé qu'il nous propose de partager. Accord de tous les chevaliers présents, et voilà Maître Guy qui se met à essayer d'ouvrir la dite bouteille. Sauf qu'une bouteille de Despé qui a passé 8 heures à être secouée dans un sac à dos par 40°, a souvent tendance à se venger. Et la voilà qui propulse sa capsule avec force en plein sur la pommette de Maître guy. Plus de peur que de mal, mais il en sera quitte pour porter la trace de la dure lutte qu'il vient mener.

C'est aussi le moment attendu de la distribution des messages envoyés par nos proches et nos amis. Le jawa chargé du campement passe les distribuer chaque soir dans les tentes. Ensuit un petit concours s'organise entre certains chevaliers pour savoir qui en recevra le plus. De mon côté je suis surpris du nombre de messages arrivant de personnes que je ne connais pas directement mais qui ont suivi ma préparation au travers du blog. Surprenant, mais chaleureux et agréable.

[Mode des top et des flops ON]
TOP : La possibilité de nous envoyer des messages. Le bon complément à nos envois d'email.
[Mode des top et des flops OFF]

Pendant que le repas se déroule, Le Chevalier Foued nous fait part de son intention de ne pas prendre part au combat de demain. ! Les blessures (spirituelles) de la journée ne lui permettent pas d'avoir l'envie suffisante pour tenir son poste une journée supplémentaire. Alors que depuis toutes ces années jamais aucun chevalier trailer n'était tombé au combat sur le MDS, voilà que cette année nous allons perdre un des nôtres dès la première journée. Dans la foulée, voilà que le chevalier William nous fait la même chose, mélangeant pour sa part les blessures spirituelles et physiques. Gros coup de bambou dans la tente. Quoi qu'il en soit, aucune décision définitive ne doit être prise ce soir à chaud. On en reparlera demain matin.

La journée se termine tranquillement. On se glisse dans les sacs de couchage en essayant de se protéger au mieux des rafales de vent et de sable. Petite astuce pour les jeunes padawan qui se lanceront sur leur premier MDS l'an prochain... Comme le dirait Maître Guy "Au milieu de la tente jamais tu ne te places. La seule partie où le vent souffle tout le temps elle est. Vers les bords tu dois de rapporcher" Ca a le mérite d'être clair. Bien sur en tant que plus jeune chevalier de la tente, devinez où j'étais placé ?

place maintenant à une bonne nuit réparatrice...



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