Retour courses 2015

Présentation course

Le dossier complet

 

Episode III
L'avant-course, jour 2

Samedi 4 avril 2015, calendrier local

6h00, heure locale (enfin c'est ce que je pensais), le jour n'est pas encore totalement levé mais les premiers chevaliers se réveillent déjà.

la nuit a été relativement douce et une fois le vent calmé sur le bivouac les conditions étaient plutôt agréables. Je sors de la tente et je me rends sur une petite colline située à quelques centaines de mètres de là afin d'avoir une vue d'ensemble du campement et des environs. Pas de doute, ici il n'y a rien d'autre que le désert tout autour de nous.

De l'autre côté du monticule le soleil va bientôt se lever ce qui a attiré beaucoup de monde. Visiblement l'esprit de "la grasse matinée" ne fait pas partie du Marathon des Sables.

Le temps de faire quelques photos et de revenir à la tente, je retrouve cette fois tout le monde debout et les couleurs de notre confrérie qui flottent fièrement au vent.

Le planning de la journée est détaillé dans le road book. Hé oui, celui-ci ne se limite pas au tracé de chaque étape, mais il donne aussi tout un tas d'infos pratiques. Aujourd'hui sera une journée importante car c'est la journée des "contrôles techniques". Le physique et le matériel de chacun d'entre nous va être évalué et jugé apte, ou pas, à nous présenter au départ demain matin.

6h30, Distribution de 4,5 litres d'eau
7h30 petit déjeuner proposé par l'organisation
8h30-17h00 contrôles techniques
12h00 déjeuner proposé par l'organisation
17h00 Briefing obligatoire
19h00 Diner

C'est étrange car il est maintenant 6h30 passé et la distribution d'eau n'a pas encore commencée. Pourtant j'ai bien décalé mon astromontre de 1 heures hier soir. Effectivement, sauf que j'ai complètement oublié qu'en fait le bivouac ne fonctionne pas en heure locale, mais en heure GMT, c'est à dire -2h avec la France et -1 heure avec le Maroc. A l'heure du bivouac il n'est que... 5h45. Ok on a encore du temps devant nous.

Vers 6h30, un gros camion vient stationner au centre du bivouac. Cette fois, c'est la distribution d'eau. Plusieurs files se forment à l'arrière du camion mais sans trop savoir dans laquelle il faut se mettre. En fait un concurrent nous dit que ce sont des files par n° de dossard, mais dans la pratique il n'y a rien d'indiqué. Il y a une bonne douzaine de Jawa qui s'affairent à l'arrière du camion, mais seulement deux d'entre eux distribuent l'eau. Ca grogne un peu dans le rang... Finalement les Jawa en charge de la distribution indiquent les tranches n° dossard sur des cartons avec des stylos (ok il y a mieux pour faire des panneaux), mais comme ils n'ont rien pour les accrocher de toue façon on ne les voit pas. Par contre ca a permis à tous les jawa de commencer aussi a distribuer l'eau. Pas simple la vie de jawa bivouac !

[Mode des top et des flops ON]
FLOP : Avoir quelques panneaux indiquant les files "dossard xxx à yyy" avec les bénévoles affectés à la distribution, c'est quand même pas compliqué à préparer.
[Mode des top et des flops OFF]

Quoi qu'il en soit, on rapporte chacun nos 3 bouteilles d'eau à la tente, sachant que chaque bouteille est marquée avec le n° de dossard de façon à éviter que les gens ne jettent les bouteilles et les bouchons n'importe où.

On profite de ce temps libre pour commencer à préparer ce qui devra être présenté au contrôle technique. Il faut savoir que pour le moment on a encore toutes nos affaires, mais que lorsqu'on va aller au contrôle, il faudra en même temps remettre notre valise. A partir de là, nous n'aurons plus que les affaires que nous avons prévu de garder pour la semaine.

L'avantage de cette première nuit est d'avoir permis de valider la configuration pour la nuit. Le mixte sac en soie + duvet me convient bien, et comme ils ne prévoient pas plus froid pour les jours à venir, je décide de zapper la polaire. Bref, on affine et on tranche parmi les options initialement envisagées. Je reviendrai bien sûr plus tard sur le détail exhaustif de ma tenue, de mon équipement et de mon ravitaillement.

En allant faire un tour je trouve la tente où auront lieux tout à l'heure les contrôles. Il y a un panneau qui un panneau où sont annoncées les heures et les files de passages aux contrôles. Suivant son n° de dossard on passe entre 8h30 et 12h30 ou bien entre 11h30 et 15h30 dans une file précise. Pour moi ce sera la tranche du matin et la file n°6

[Mode des top et des flops ON]
TOP : L'idée de planifier les passages et la répartition par n° de dossard est plutôt une bonne chose quand on sait qu'il y a 1300 personnes à faire passer.
[Mode des top et des flops OFF]

Cela veut dire qu'il ne va pas falloir que je traine de trop après le petit déjeuner pour tout préparer.

Bravant une seconde fois l'interdiction de Maître Guy concernant l'autonomie alimentaire, je décide d'aller prendre le petit déjeuner proposé par l'organisation. En passant, je tombe sur une tente montée par un marchand Watto qui propose quelques souvenirs locaux (ou en tous cas, au look local)

Je vais au petit déjeuner. Il y a un peu de monde mais ça avance assez vite.

Le repas est copieux. Café, chocolat, thé céréales, jambon, fromage oeufs,... il y a le choix !

[Mode des top et des flops ON]
TOP : Le petit déj copieux.
[Mode des top et des flops OFF]

Maître Guy ne va d'ailleurs pas résister à "l'appel du yaourt" et va se joindre à nous officiellement pour ne manger qu'un... yaourt (d'où "l'appel du yaourt"... il faut suivre bon sang).

C'est un moment assez agréable en fait. La température n'est pas encore trop élevée, ça fait partie des derniers repas avant la phase Lyo, et on rencontre pas mal de monde. A la table à côté de nous, Maître Guy me présente quelques uns des Grands Maîtres présents à savoir, en bleu, Rachid El Morabity, déjà double vainqueur du MDS en 2011 et 2014 et en lisse pour un triplé, en blanc à côté de lui Lahcen Ahansal, qui a remporté 10 fois l'épreuve en 1997, puis de 1999 à 2007, et qui cette année accompagnera un coureur no-voyant Harald Lange (avec la casquette jaune), En blanc juste sous Lahcen, il y a Maître Guy, en gris à droite le Lahcen il y a votre serviteur, et en rouge c'est Salameh Al Aqra, vainqueur en 2012 et qui vise également le titre cette année. Il ne manque que Mohamad Ahansal, le frère de Lahsen pour avoir tous les vainqueurs depuis 1997 !

Bon, c'est pas tout mais j'ai un sac à préparer et à aller présenter aux contrôles moi ! Je préfère y aller pas trop tard et être tranquille ensuite.

Pour bien passer les contrôles, c'est simple. Je commence par faire 3 tas avec mes affaires. Il y a tout ce que j'emporte pour la course (tenue, matériel, nourriture...), il y a ce dont j'aurais besoin d'ici le départ demain matin mais que je ne transporterai pas (c'est principalement de la nourriture histoire d'enrichir l'ordinaire, y compris le petit déjeuner du jour 1 que nous ne porterons pas), et il y a tout le reste que je vais mettre dans la valise et que je ne récupèrerai qu'une fois de retour à Ouarzazate.

Je commence par enfiler ce qui sera une partie de ma tenue de course (corsair et maillot) ce qui me permet de ranger dans la valise les affaires civiles. Je met dans le sac, en vrac, tout ce que je vais emporter (c'était déjà préparé dans des sacs en plastiques). Aucun intérêt de tout ranger car d'ici le départ demain matin je vais avoir besoin de certaines choses et en plus il est possible qu'ils contrôle certains éléments. Dans ce but là j'ai mis tout le matériel obligatoire dans un même sac plastique pour gagner du temps en cas de contrôle. Ne pas oublier d'emporter aussi l'ECG et le certificat médical.

Vers 9h45 je me rends au contrôle avec mon sac à dos sur les épaules, et ma valise à roulettes qui roule toujours aussi mal dans le sable, et là surprise... il y a plus de 100m de file d'attente ! Mais comment est-ce possible avec les créneaux horaires et les multiples files d'attente.

La réponse va arriver assez vite. Il y a bien 6 files par n° de dossard, mais pour accéder à la tente il y a une file d'attente unique avec un énorme bouchon au niveau d'un petit groupe de Jawa chargé de la logistique qui font du pointage. Moralité, ça n'avance pas. En plus il y a la moitié des concurrents sur le même créneau horaire. Mais le point qui va me faire enrager, ce sont les passe droits. Je ne parle même pas des élites (étrangement la première file de dossards de 001 à, je ne sais plus combien ne font pas la queue avec nous mais peuvent entrer directement.

Après il y a le copinage. Plusieurs personnes autour de moi, et même certaines assez proche (sic) vont aller voir des Jawa qu'ils connaissent, directement sans faire la queue, et 5mn plus tard (montre en main) les voilà qui franchissent le sas d'entrée... Et ce n'est pas deux ou 3 personnes. En 1h15 d'attente j'en ai repéré 27... Et encore je n'ai commencé à compter que lorsque je me suis rendu compte du manège. Pendant ce temps là les chevaliers respectueux des règles attendent en plein soleil !

Alors bien sur, comme il y a une file d'attente unique tous numéros de dossards confondus, lorsqu'il faut dispatcher les gens dans les 6 files, certaines sont remplies et d'autres sont presque vides. Du coup toute la file est stoppée le temps que la file qui sature soit évacuée... Bref c'est quand même terriblement inefficace comme organisation.

[Mode des top et des flops ON]
FLOP : L'organisation du passage aux contrôles. Partie d'une excellente idée de départ (noté en TOP tout à l'heure) voilà que la mise en oeuvre s'avère complètement ratée. En fait il ne faut pas faire les choses à moitié. Plus de créneaux horaires, plus de files indépendantes, et surtout plus de rigueur dans la logistique.
[Mode des top et des flops OFF]

Après 1h15 d'attente j'arrive enfin auprès des jawa en charge d'organiser le gros bouchon... Pointage de mon numéro de dossard. A l’entrée du sas, j'abandonne ma valise, attachant dessus une étiquette un peu, comment dire, "spéciale".

J'espère que je n'ai rien oublié, parce que à partir de maintenant c'est trop tard ! On me fait avancer dans la file n° 6, celle prévue pour mon dossard. Là on passe plusieurs étapes. Contrôle administratif, remise d'un formulaire avec la liste du matériel qu'on emporte (et qu'on aura pas le droit d'abandonner en route), la liste des Kcal, le matériel obligatoire,. Ensuite il y a la pesée.

Je passe mon sac, et je vais enfin savoir si les travaux d'optimisation ont été payants. Bilan 7,5 kg, sachant que le poids minimum est de 6,5kg. Demain avec 2 x 75cl d'eau, ça me fera un sac à 9kg Pile dans mes prévisions. Je continue le parcours, avec un passage à la fourniture du transpondeur que nous porterons à la cheville pour valider les temps de passage aux CP et à l'arrive

puis c'est le stand avec la balise GPS. Excellente idée que d'avoir remplacé la bonne vieille fusée de détresse par cette balise "Spot" Grâce à elle on va pouvoir nous suivre en live à distance, mais surtout elle est équipée d'une fonction "secours" qui permet en cas de besoin d'envoyer un signal d'alerte géolocalisé. Simple et sécurisant.

[Mode des top et des flops ON]
TOP : Le remplacement de la fusée de détresse par la balise "Spot".
[Mode des top et des flops OFF]

Par contre au moment de fixer la balise, la Jawa me fait une réflexion gratuite "ah c'est encore un sac Raidlight. "ils ne sont même pas prévus pour attacher la balise." Heu oui, et alors ? En fait cette réflexion n'est qu'un des points du bashing anti-raidlight. Bien sûr, on sait tous qu'il y a un passif assez tendu entre Raidlight et l'organisation du MDS. Bien sûr le sponsor officiel c'est WAA qui propose également un sac spécial MDS . Bien sûr que la guerre entre les fabriquant/sponsors fait rage, mais s'il vous plaît messieurs, n'en faites pas supporter les effets aux concurrents. [Mode VOIX DE RAMBO ON]C'est votre guerre à vous, pas la notre mon colonel[Mode VOIX DE RAMBO OFF]. On va hélas être à nouveau l'objet de ce bashing et de façon encore plus absurde... on y reviendra ! Du coup, la jawa me fixe la balise avec un morceau de ruban adhésif. Du coup je me risque à un
"- Vous voyez, on peut quand même les fixer
- Ils disent que c'est fait pour le MDS, mais c'est des sacs qui ne sont pas adaptés pour..."

Franchement, je décide d'en rester là. Ca ne sert à rien de discuter avec des gens qui ont autant de préjugés. Je me demande toujours si c'est un véritable avis de la personne ou bien si c'est un bourrage de crane de l'organisation, sachant que d'autres ont eu la même remarque dans d'autres files d'attente !

[Mode des top et des flops ON]
FLOP : Le bashing anti Raidlight dont font l'objet les concurrents ! Juste inadmissible
[Mode des top et des flops OFF]

L'étape suivante est importante, c'est le test des "Doc". Là on ne rigole plus. Fourniture de l'ECG et du certificat, remise des 100 pastilles de sel, explication sur l'utilisation du sel, questionnaire de santé, et tout ça avec sérieux. D'ailleurs ce qui m'inquiète c'est que la médecin en charge du contrôle passe beaucoup de temps sur mon ECG. Au bout d'un moment elle me dit
"- il est pas bon cet ECG il faut en repasser un
- comment ça il est pas bon ? Il est signé par le cardiologue et il a même signé le certif
- oui mais il manque des lettres devant les lignes."

En gros elle m'explique que la bande de papier a été coupée trop juste à la sortie de l'imprimante et qu'elle ne peut pas le lire. Rapidement elle me dit que comme je n'y suis pour rien, je n'aurais ni amende ni pénalité... Votre mansuétude me touche énormément... 200 euros de frais d'ECG + 1 heure de pénalité, ça fait beaucoup quand même.
Un Jawa m'emmène à la clinique pour repasser l'ECG. Comme j'ai beaucoup de chance, j'ai le droit à un nouveau système plus rapide, sauf qu'il a fallu s'y reprendre à 5 fois pour avoir un tracé clair... Mouais, avec tout ça je ressors de la clinique 30mn plus tard mais avec le sésame à la main.

Retour dans la tente administrative où je passe fièrement devant tout le monde avec mon joli papier à la main. La toubib de tout à l'heure lis mon nouvel ECG avant de me dire, OK c'est bon... ! Merci madame.
Je récupère mon barda que j'avais posé dans un coin, et on me donne le carton de pointage de l'eau (pour valider qu'on récupère bien nos bouteilles) et celui des soins médicaux

je vais au stand suivant, celui de la remise des dossards. Enfin ! Pointage de la feuille d'émargement, et hop, on me donne deux beaux dossards portant le n° 1255 Là on m'explique qu'il faut le porter sur la poitrine, mais qu'avec le sac raidlight ce n'est pas possible.
"- Ah bon ???
- Hé non, il y a une sangle de 1,5 cm qui risque de masquer les sponsors et vous aurez une pénalité
- Cette sangle là ? vous plaisantez j'espère ?"

Visiblement il ne plaisante pas. On en reparlera plus tard, mais c'est un nouvel effet du bashing anti raidlight. En gros si vous avez un sac WAA vous mettez le dossard comme vous voulez, si vous avez un sac raidlight, on vous fait ch... pour 1,5 cm... Pour que vous compreniez, je vous montrerai en photo ce que ça donne et franchement ça mériterait que je ressorte le FLOP anti bashing Raidlight.

Une fois le dossard récupéré, je m'attends à pouvoir sortir de la tente rapidement... Erreur grave ! il faut encore passer au test du transpondeur et à la photo officielle. Pourquoi pas sauf que le bon sens de la logistique locale a encore frappé. pour les deux dernières étapes, il n'y a plus 6 files, mais... une seule. Alors bien sur, quand 6 files deviennent une , je vous laisse imaginer le bazar... Ca n'avance pas ! Je passe sur le tapis du transpondeur, et ça fonctionne (je me voyais bien avoir un défectueux moi, puis je passe à la photo avec mon maillot tout propre.

2h40 après être entré dans la file d'attente, je sors enfin de la tente. Toute la vie de mes 7 prochains jours tient désormais dans un sac à dos de 20 litres. C'est seulement à ce moment là qu'on se sent vraiment dans la course. Bien sûr, on ne commence pas encore à courir, mais jusqu'ici, on était habillé en civil, on avait tout notre confort dans notre valise, alors que désormais, il ne nous reste pour vivre que notre équipement de course, tenue comprise. Ca y est, je rentre enfin dedans...

Retour à la tente où je compte aller me poser un peu jusqu'au moment d'aller déjeuner. Là Maître Guy me dit que cette fois il appliquera sa stratégie d'autosuffisance et qu'il mangera à la tente. Avec quelques chevaliers, nous décidons d'aller quand même nous ravitailler auprès de l'organisation. Bonne idée mais visiblement on est nombreux à avoir eu la même. Autant au petit déjeuner la file d'attente était courte, autant là... j'ai l'impression de refaire la queue du contrôle technique... Pas envie d'attendre. Je décide donc de retourner à la tente. heureusement que j'avais de la nourriture en rab' que j'ai conservé avec moi. Au moins ça va me permettre de manger en restant tranquille.

L'après midi est passée à organiser le sac à dos. Comme toujours on range, on défait, on rerange, on redéfait... A un moment, je veux rentrer ma couverture de survie dans une poche sous le sac, et en l'ouvrant je retrouve plein de bordel, dont mon chargeur de téléphone portable que j'ai tout bonnement oublié de mettre dans ma valise. Heureusement que LePhil ne passe aux contrôles que dans l'après midi, ce qui fait que je peux lui donner tout ça pour qu'il le mette dans sa valise.

A ce moment là je me décide à faire un petit test. Je cale un grosse partie de mon matériel dans le sac, et je l'enfile histoire de règler les sangles quand il est chargé. Je dois avoir un peu moins de 7kg sur le dos. Je sors faire quelques pas et je me décide à aller courir un peu pour voir si tout tient bien et si mes douleurs ont bien disparues. Là à peine au bout de 300m, je sens une tension très présente dans la fesse et dans l'aine. Je m'arrête, marque quelques mètres et la douleurs s'efface presque aussitôt. Nouveau test et même résultat. Dès que j'essaye de courir la douleur arrive presque aussitot. Si je marche, elle ne semble pas se réveiller.

Le choix qui s'impose à moi est à la fois simple et complexe.Soit je cours avec le risque de me retrouver bloquer comme après l'Ecotrail, soit je me ménage pour atteindre l'objectif fixé, à savoir terminer cette épreuve, mais dans ce cas ce sera en mode très dégradé par rapport à mes objectifs initiaux. J'ai jusqu'à demain matin pour trancher ce point.

Vers 17h00 est prévu le briefing du boss. Depuis le matin une scène est installée au milieu du bivouac. Pour être honnête, cela ne nous arrange pas vraiment car ce soir c'est également l'anniversaire d'un des Chevaliers Trailer, à savoir Bert', qu'on a prévu d'arroser ça en toute simplicité, et que le briefing tombe pile au moment où on voulait fêter ça. Mais bon, c'est important aussi le briefing. Alors on décale un peu la fête.

A 17h00 la musique commence à retentir. Pas encore le briefing mais un artiste local (Aziz Sahamoui) qui vient faire l'animation dans le bivouac. Pendant une heure il vont faire danser un peu tout le monde sur des rythmes locaux aux influences parfois issues du blues. L'ambiance est sympa mais le briefing se fait attendre.

Finalement le maître de cérémonie arrive enfin. Un briefing, traduit en anglais comme ce sera le cas à chaque fois (les anglo saxons étant plus nombreux que les français dans cette aventure) qui mélangera consignes de course, organisation, remerciements, félicitations et célébrations. Visiblement les estomacs d'une partie de l'assistance aura raison des consignes de course. La foule s'éclaircie alors que Patrick est encore en train de parler. Pour cette fois je vais mettre un carton rouge, mais aux concurrents, et non à l'organisation. Comme si il n'était pas possible d'attendre 15mn de plus avant d'aller manger !

Le briefing se termine, et une seconde vague de coureurs se dirigent vers la cantine. De notre côté on décide de faire ce qui était prévu, et d'aller fêter l'anniversaire du Chevalier Bert'. Nous nous retrouvons donc devant sa tente où chacun amène quelque chose à partager. Comme tout bon Chevalier Trailer, Bert' a su faire au plus efficace compte tenu des conditions de vie locale en réussissant, grâce au Jawa en charge de l'intendance, à faire conserver au frais deux bouteilles de boisson pétillante...

Je profite de ce moment pour aller chercher un cadeau qui m'avait été promis avant le départ... Un bisou de Réjane sur mon front pour lui avoir fourni quelques conseils sur l'équipement. Et une promesse est une promesse. Après cette sympathique pause, nous décidons de rejoindre la cantine histoire de faire une dernière fois le plein de victuailles. A partir de demain matin nous ne pourrons compter que sur nous même. Un repas agréables même si le vent souffle fort nous obligeant à manger à l'intérieur des tentes prévues à cet effet.

La fatigue provoquée en partie par la chaleur de la journée à laquelle nous ne sommes pas encore habitués va rapidement avoir raison de nous. Retour aux tentes, toilette rapide, puis passage aux toilettes d'un format qui se révélera être à la fois pratique et hygiénique, avec une forme de toilette sur laquelle on vient poser un sac qu'on dépose ensuite dans une poubelle destinée à l'incinération

C'est alors le moment de se glisser dans le sac de couchage. J'enfile ma tenue de bivouac qui se trouve être également ma tenue de nuit, je place dans un sac en plastique toute ma tenue de course de façon à ne pas avoir à tout chercher demain matin, je place mon sac à dos comme oreiller, et zou, c'est partie pour quelques heures de repos, pas encore mérité, mais bienvenue quand même.

Demain, ce seront 1329 coureurs et autres chevaliers qui se présenteront au départ pour une aventure de 250 km, sous la chaleur et probablement accompagnés par de grosses rafales de vent.

Mais cela, c'est une autre histoire...



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