Retour courses 2004

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Le CR du Lapouneur

Etape Chambéry – Dijon

Le Mékong est un long fleuve tranquille

Aussi est-ce tranquillement que se met en place l’opération Franchir l’Horizon pour l’étape entre Chambéry et Dijon.

Je me suis porté volontaire auprès du Bourrin à l’automne dernier, et n’ai commencé vraiment le travail qu’en février lorsque Bruno Combe Laboissière, le correspondant d’Enfants du Mékong pour Chambéry, et Dominique Hennequart, sa collègue sur Dijon, me contactent pour divers renseignements.

De rencontres, en coup de fil et en mail, le passage de relais à Chambéry et l’arrivée sur Dijon se mettent en place. Un fleuve tranquille, vous dis-je.

Fin janvier Héloïse Besson, sachant que je suis un prof désireux d’impliquer des élèves dans ce projet, me contacte pour faire une intervention devant une classe du collège. J’ai choisi la classe de 3e dont je suis le prof principal pour cela. Ces chères têtes blondes auront droit à une heure de présentation d’EdM, et une sortie footing pour faire le passage de relais dans Chambéry.

Cette intervention touche beaucoup les jeunes. Ils décident de faire une collecte dans la classe, je leur demande en plus de faire une feuille pour la glisser dans le livre d’or des Franchisseurs. Je ne m’occupe de rien… ils sont en autogestion totale. Un fleuve tranquille vous dis-je.

Nous y sommes. Il est 16h, le vendredi 26 mars 2004.

Avec Christine, une collègue d’EPS et les élèves nous attendons les relayeurs venant de Lyon. Et ce sont ceux pour Dijon qui arrivent en premier. Réactions des collégiens " Mais ? C’est des vieux !!! " J’ai beau leur expliquer que se sont des coureurs de haut niveau, et cætera, et cætera, rien n’y fait, les filles sont déçues. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Finalement, arrive le Blueb et sa clique, voilà enfin des coureurs un peu plus jeunes.

Nous partons tous en groupe pour un gros kilomètre jusqu’au point officiel de passage du relais. Certaines filles du groupe sont à la peine. Jean-Pierre profite de ce chemin en commun pour compter fleurette à Christine, ma collègue. Aucune moralité…pour un vieux. Dans le même temps, le Zèbre explique à mes élèves qu’ils doivent m’appeler Lapouneur comme tout le monde et pas monsieur. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Aux Eléphants, place centrale de la capitale de Savoie, passage officiel du relais…oublié dans le coffre du Blueb. Les élèves donnent le fruit de leur collecte et les mots pour EdM. Grand moment d’émotion. Safia, qui a donné le tout, fond en larmes l’émotion était trop forte. Les copines ne pleurent pas mais leurs yeux brillent aussi. Les miens ne doivent pas être mieux de les voir comme ça. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Une dernière photo de groupe et nous repartons les uns vers la douche, les autres vers le collège et enfin d’autres vers Dijon. Pour le relais le principe est simple : nous sommes six coureurs (Fred la Chine, Jean-Luc, Jean-Pierre, Lapouneur, Philippe et le Toutou) et un cycliste (Gé Lébomolé [petite histoire : au moment de partir des Eléphants tout le monde pause, une élève à coté de Gé dit " Les gros mollets et tout durs " sa réputation est faite de vieux aux gros mollets durs]. Au départ la Marmotte, un UFO, devait se joindre à nous mais au dernier moment il a du aller travailler. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Notre technique est simple : des relais courts de 5 kilomètres avec un coureur sur le route, souvent accompagné par notre cycliste. L’ordre des relais était le suivant : Toutou, Jean-Luc, Jean-Pierre, Philippe, Fred, Lapouneur.

Rapidement la machine se rode et il n’y a aucun problème à gérer. Philippe devient notre spécialiste des côtes, les quelques grosses côtes du parcours ont été pour lui…pas de chance. Le Toutou a pris les faux plats. Et le chef Lapouneur les descentes. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Tout aurait été pour le mieux si le froid (-2 au plus froid de la nuit) n’avait été accompagné par un vent de face de plus en plus fort au fil des heures.

Que dire de cette nuit de folie. Rien de bien marquant, sauf Jean-Pierre réveillé en sursaut dans la voiture et 2 secondes après partant pour son relais…dans la mauvaise direction. Le Toutou faisant chauffé de l’eau en tremblant de froid à l’arrière d’une voiture. Toute l’équipe qui dans Lent va trop vite et manque la bonne route heureusement le Lapouneur veillait. Les choix musicaux dudit Lapouneur pour mettre de l’ambiance dans une voiture à 3h du matin : Pink Floyd Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

A 6h30, d’un commun accord grasse matinée pour tout le monde, on reprendra les hostilité à 7h00. Effectivement, je m’extirpe de la voiture de Jean-luc pour prendre mon relais sous un beau soleil. Celui-ci faute de nous réchauffer le corps nous permet de voir le paysage.

Pendant mon périple, mes camarades achètent des pains au chocolat. Certainement les meilleurs que nous ayons mangés depuis longtemps. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Force est de constater que nous n’arriverons pas à ce rythme (12 km/h de moyenne) à 13h30 à Nuit Saint Georges pour rencontre l’équipe d’EdM. Aussi après un dernier tour complet de relais sur de longues lignes droites, frôlé par les voitures, et avec un fort vent de face. Nous décidons de sortir notre arme secrète : le vélo. Des relais courts de 3 kilomètres afin d’aller vite…à Seurre pour un arrêt au troquet. Bière et panaché sont dégustés avec plaisirs. Jean-Pierre fait ami – ami avec le superbe rotweiller du café grâce à son sandwich jambon-beurre-cornichons-sans-moutarde. Que du plaisir. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Plus que 20 kilomètres à faire en une heure, pas de problèmes nous repartons ave notre arme secrète. Le Toutou, ce passionné de nature nous montre commun faire pour uriner face au vent et s’en mettre partout. Encore un grand moment de tristesse. Comme depuis le départ l’ambiance est bonne enfant, potache. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Une photo devant le panneau d’entrée de Nuit Saint Georges et nous allons nous garer pour rejoindre le départ du 10 kilomètre. Pour des raisons qui nous échappent, un membre de l’équipe nous fait nous garer à deux bons kilomètres du départ de la course. On aurait du se méfier après son opération " vent de face, plein les chaussures ". Conclusion, nous sommes en retard pour monter sur le podium devant les coureurs. Nous le ferons après le départ des poussins. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Rencontre avec l’équipe d’EdM, et direction Dijon pour passer le relais à l’équipe Antilope, je ne sais plus qui et Bourrin. Encore un moment de grande morosité. Et enfin goûter frugal chez Dominique Hennequart (saucissons, pâtés, fromages et vin). Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Philippe, Fred et Jean-Luc nous quittent le ventre plein. Une douche et une sieste plus tard, André nous conduit, après quelques détours touristiques, à la salle de la soirée pour un repas avec l’équipe d’EdM. Véronique nous explique le déroulement de la soirée. Et nous voilà, finissant devant 130 personnes expliquant le déroulement du relais, le Toutou ses expérience de vieux routard de la course humanitaire. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Sachant que j’aurais à expliquer le pourquoi de notre participation, j’ai préparé une trame de laïus mêlant humour, gravité et tout et tout et rien du tout Véronique ne me demande rien sur le sujet. Tant pis, je me garde mon discours pour une autre fois. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Une bonne nuit de sommeil, un petit déjeuner avec la famille Hennequart, un dernier au revoir à l’équipe d’EdM et nous retournons vers Chambéry, toujours aussi moroses. Certain nous montrant leur capacité à ne pas savoir lire une carte routière, toujours le même qui les accumule depuis le départ vendredi soir. Un long fleuve tranquille, vous dis-je.

Le Mékong est un long fleuve tranquille, nous espérons que par nos quelques foulées, l’horizon de ses enfants est un peu moins sombre.

 

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