Retour courses 2004

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Le CR de Michel- Page 2

21h15, nous quittons l’estrade en courant (pas trop vite quand même) et nous continuons jusqu’à la sortie du théâtre. Une fois dehors, petite pause auprès de la voiture du Bourrin le temps de prendre le porte bidon et de reposer le maillot EdM que nous réutiliserons à l’arrivée à Caen. Il ne fait pas très froid. j'ai juste une carline et par dessus j'ai mis le maillot "qui rend fou" version manches longues. En plus il est blanc et se voit bien dans la nuit.

A 21h30, je me lance pour mes premières foulées qui depuis Asnières doivent me conduire à la sortie de Saint Germain en Laye. Ensuite ce sera le début des petite route de campagne… L’idée est de faire des relais d’environ 2h, ce qui permet de courir convenablement mais aussi de bien récupérer entre chaque tronçon… Ca c’est juste l’idée de départ.

Dès le départ je suis accompagné par la Dofinette en VTT, mais très vite je suis rejoint par le Fluet (ZOO) qui est venu faire une petite heure de footing et par Michel C (UFO) dont je fais la connaissance et qui lui est venu m’accompagner en VTT.

Bien sûr les premiers kilomètres se font sans soucis, en plus à part le tout début dans Asnières (où je serai guidé par le Fluet) le reste du parcours fait partie de mes routes d’entraînement quand je rentre du boulot… Alors la carte reste dans la poche, et j’y vais les yeux fermés (enfin pas trop, parce qu’il y a des trottoirs et des poteaux… shblong !)

On passe la place de Belgique, après laquelle le Fluet nous laisse pour rentrer à la maison, la place de la Boule à Nanterre et direction Rueil où c’est au tour de Michel C de nous quitter. En tous cas, un grand merci à eux deux pour ce bout de route.

A partir de maintenant je suis juste avec la Dofinette. On retrouve régulièrement la voiture. Elle part deux km devant s’arrête et ensuite repart après s’être assurée que tout va bien. Traversée du Vésinet, puis j’entame la montée du château de Saint Germain en Laye… Ca réchauffe un peu, mais tous les voyants sont au vert.

Pendant la traversée de Saint Germain, on se sépare de la voiture en raison des sens interdits et on convient d’un point de contact en sortie de la ville sur la RN13. Avec la Dofinette on traverse tranquillement la ville, mais une fois sorti, pas plus de voiture que de beurre en broche ! ! ! Allons bon, ca fait à peine deux heures que nous sommes partis et ils se sont déjà perdus !

Mon téléphone portable est resté dans la voiture, mais la Dofinette a le sien. Un appel désespéré nous parviens de nos trois relayeurs orienteurs " de la mort qui tue " qui me demandent comment ils doivent faire pour me rejoindre… mmppffffffff… on est pas sorti de l’auberge…

Finalement après quelques instants de radioguidage, nous nous retrouvons et en profitons pour faire le premier passage de relais. C’est au tour du Bourrin de s’y jeter…

Le Bourrin part le long de la RN13 pendant quelques temps puis il va devoir attaquer les premières petites routes de campagne au niveau d’Orgeval. Le parcours, je l’ai tracé afin d’éviter au maximum les Nationales et les départementales. J’ai privilégié les toutes petites routes plus sympa. Il y aura bien quelques tronçons de routes à fort trafic, mais j’ai vraiment essayé de les limiter au minimum.

Pour quitter la nationale, le Bourrin commence par une jolie montée bien longue comme il faut, juste de quoi chauffer ses papattes… Pendant ce temps j’en, profite pour me restaurer un peu, me changer et surtout prendre les commande de l’orientation de l’épreuve…

L’orientation… Parlons-en ! J’ai fait trois copies du parcours avec le traçage. Un exemplaire est dans la poche du coureur. En cas de besoin, cela permet de se recaler. Les deux autres exemplaires sont dans la voiture. C’est la voiture qui va montrer le chemin. Soit la route est sans soucis, et l’assistance part devant sur environ 2 km et attend le passage du relayeur, soit il y a une intersection avec changement de direction, et là la voiture se positionne de façon à ce que le relayeur ne rate pas l’embranchement. Et ça fonctionne… Sauf que si vous voulez vous rendre à un point précis, il est fortement recommandé de ne pas confier la carte à Tonyé… Et comme le castor conduit, au lieu de pouvoir dormir un peu pendant ma phase de repos, je dois assurer le parcours pendant que le Bourrin court.

Bref, soit je cours, soit j’oriente, soit je conduis… Et je dors quand moi ???

Après quelques kilomètres on traverse le village d’Orgeval dont les rues sont plus proches du labyrinthe que de la ligne droite. Et hop, ça ne rate pas… le Bourrin se trompe de chemin et commence à faire un peu de rab’… Depuis le temps qu’il attendait de courir…

Le reste du parcours se fait sans gros soucis. Le Bourrin a trouvé son rythme, la Dofinette l’assiste tranquillement, et la circulation est plus que calme… Il faut dire qu’il est 1h du matin sur une petite route de campagne un jeudi… Mais qu’est-ce qu’on fiche ici ??? Ah oui, les enfants…

Un peu avant 2h du mat’, on fait une nouvelle pause. Fin du premier tronçon du Bourrin.
C’est au tour de Tonyé et du Castor de se jeter dans la course. Ils ont décidé d’enchaîner leurs 40km (ben oui, ils sont 2) en alternant course et VTT tous les 10km.

La Dofinette va du coup pouvoir faire une petite pause après ses 40 premiers km de VTT.
L’arrêt se prolonge un petit peu le temps de changer de VTT, et de permettre au Bourrin de commencer à se ravitailler. La voiture commence un petit peu à sentir le " coureur de fond ". Un subtil mélange de sueur, et d’odeurs de ravitaillement en tous genre qui va de la barre et du gâteau énergétique au saucisson, comté, camembert et quiche ;-))) On ne va quand même pas se laisser abattre !!!

C’est parti… Normalement ils en ont pour 4 à 5 heures pour faire leurs 40 km. Donc si tout se passe bien, je pourrais recourir au lever du jour.

La Dofinette s’écroule sur la banquette arrière de la voiture et s’endort pratiquement avant que nous soyons repartis. Le Bourrin monte à côté de moi en tant que copilote (il va pouvoir s’occuper de la carte), mais très rapidement, au son régulier de son ronflement, je me rend compte que je vais être tout seul pour conduire et guider les relayeurs ! ! !… pas dormir Michel, pas dormir !

On conserve le même principe de progression. Je pars 2 ou 3 km devant, j’attends les coureurs et je repars. De plus en cas de pépin, on a les téléphones portables…

Point de relais des 10 premiers km, tout va bien. Tonyé court avec une aisance pas croyable… il sait pourtant qu’on est pas sur un semi ! Il prend le VTT et c’est le castor qui se lance sur la route… les kilomètres s’enchaînent et je dois avouer qu’à une ou deux reprises, ayant stoppé la voiture pour attendre les relayeurs je me suis assoupi quelques minutes… comme cette fois où ce sont Tonyé et le Castor qui vont devoir me réveiller (le Bourrin et la Dofinette n’entendront rien !)

Depuis 02h30, les premières gouttes de pluie sont apparues. Au fil des heures elles ne feront que s’intensifier et ne nous quitteront pas jusqu’à notre arrivée à Bernay.

Un second relais, puis un troisième… nous sommes bien dans la course, et les km défilent tranquillement. Le Castor a quelques soucis physiques pendant son second relais. Du coup, Tonyé prend son tour un peu plus tôt que prévu. Vu l’heure (il sera un peu plus de 7h) , on décide qu’à la fin du dernier relais qui doit se situer dans le village d’Epieds on s’arrête au café du village afin de prendre le petit déjeuner avant de repartir pour notre seconde série de relais.

Mais voilà… A Epieds, point de café… ni de boulangerie, ni de quoi que ce soit ! ! ! Grrrrrr ! Tant pis, je me contente de quelques Tuc et d’un peu de saucisson sec.

Toujours est-il que c’est à mon tour de repartir. J’ai réveillé la Dofinette, le Bourrin a repris conscience depuis quelques instants et nous nous préparons pour cette seconde série…

...Que c’est dur de repartir…

Déjà il faut s’extraire de la douceur de la voiture… puis la météo étant moins clémente que pour mon premier relais, il faut s’équiper en conséquence… C’est vrai que j’ai emporté tout mon stock de tenues de rechange, comme ça je serai au sec tout le temps.

Pour ce second relais j’utilise toujours une carline et la maillot " qui rend fou " mais entre les deux j’inclus un coupe vent reebook léger. Comme ça, ni la pluie ni le vent ne me perturberont. Le redémarrage est assez laborieux, cela fait plusieurs heures que je suis assis à conduire sans pouvoir réellement me détendre. Je décide de relancer la machine tout doucement, sans tirer dessus. Je sais que d’ici un ou deux kilomètres les choses iront mieux.

On traverse le village de Serez, Foucrainville, toujours sans le moindre café à l’horizon (mais comment ils font dans ces villages pour vivre sans un troquet ?) … les villages s’enchaînent. Le Bourrin propose à un moment que nous fassions un " petit " détours vers une petite ville situé un peu plus au sud de notre itinéraire… Seulement voilà, le Bourrin a juste oublié que notre carte est au 1/200 000ème, et que 1cm (c’est pas grand) sur la carte ça fait 2km sur la route ! ! ! Il est gentil le Bourrin, gentil… surtout quand il est dans la voiture et que c’est moi qui cours ;-))

Alors on continue notre parcours. On quitte partiellement l’itinéraire prévu pour un autre qui nous paraît un peu mieux. Les kilomètres défilent (trop lentement à mon avis) et de plus, côté paysages, j’ai l’impression de me retrouver dans la Beauce à la fin du Raid28. Des champs tout autour de moi, bien dégagés, peu d’objectifs à viser… pas top moralement. Heureusement, il n’y a pas de vent, et la pluie ne me dérange pas plus que ça. Et puis j’ai la Dofinette qui continue de m’accompagner.

Depuis quelques kilomètres, je sens une tension dans mes genoux. Pas une grosse douleur, mais une tension présente quand même. En fait, pour moi l’ultra doit implique deux choses : Ne pas courir en permanence (alterner marche et course) et avoir des sols le plus souple possible. Depuis hier, je ne fait que courir et sur du bitume, alors forcément, ça se paye. J’essaie donc d’y aller un peu plus doucement (déjà que j’allais pas vite). De plus j’ai aussi les mollets qui me taquinent… Les débuts de crampes se font sentir. Je continue à boire toutes les 15 minutes et avale un cachet de sporténine. Moi qui ne crois pas à tous ces truc (cachets, homéopathie…) il est vrai que le cachet donné par la Langouste sur la fin du Raid Normand m’avait paru efficace. Du coup je décide de re-tester le produit aujourd’hui.

Je progresse encore et encore, quelques virages, de nouveaux des champs à traverser puis un village sans café et un pont pour passer une nationale… Là les genoux commencent à tirailler. En théorie, c’est mon dernier relais aujourd’hui . Si je veux pouvoir courir demain, j’ai attention à me ménager. Je demande à la Dofinette d’aller prévenir la voiture que je vais passer le relais au suivant.

Quelques instants plus tard je vois la voiture venir vers moi (je ne leur en avait pas demandé autant) et le Bourrin qui me dit " A 600m y’a un troquet… ça y est on en a trouvé un !) "
Ok, ok, ok… dans ces conditions j’arrête pas, je vais jusqu’au troquet et on fera le passage de relais là bas.

C’est comme ça que nous nous retrouvons dans un petit bar restaurant, perdu au milieu de nulle part, en train de prendre un bon thé chaud (ils ont même pas de chocolat !) et de manger quelques croissants et pains au chocolat que le Bourrin est allé cherché dans la camionnette du boulanger qui passait juste à ce moment là ;-))) sluurrpppp – miiaammm.

L’arrêt se prolonge un peu, certains se réchauffent dans la salle à manger auprès du feu de bois (hé oui, en plein milieu de matinée…). J’en profite pour me changer dans le bar, récupérer un peu, tout ça en continuant à écouter les histoires des uns et des autres, dont le Tonyé, repris d’une furieuse envie de déclamer quelques vers en anglais… encore des bons moments.

On est bien resté dans ce troquet 30 à 45 mn (je ne sais plus exactement) mais toujours est-il qu’il faut repartir…Il est allègrement plus de 10h lorsque nous nous remettons en route… c’est alors au tour du Bourrin de se lancer sur les jolies petites routes de la verte Normandie ;-)

Le Bourrin reprend doucement la route, le redémarrage devant être également difficile pour lui. Il est toujours accompagné par la Dofinette qui continue son périple.

Les kilomètres passent, le bourrin avance pas trop mal, puis lors d’un ravitaillement il demande de la sporténine… visiblement je ne suis pas le seul que les crampes taquinent…

Il vas tranquillement continuer sa progression pendant pratiquement les 2 heures prévues, puis, son mollet le tirant de plus en plus, il décide de laisser sa place au "couple maudit" à savoir Tonyé et le Castor …

Au tour de Tonyé… il part avec le Castor en assistance mais aussi avec la Dofinette qui ne veut même plus descendre de son vélo ;-) ou bien qui ne veut pas retourner dans la voiture… Cela fait près de 16h que nous vivons à 5 dans la voiture, comme il pleut on aère assez peu, et en plus, jl semble que l’abus de boissons et de barres énergétiques déclenche des rejets gastriques d’ordre gazeux… mmppppppppppp pas respirer, surtout pas respirer…

Si tout va bien à eux deux ils vont couvrir les quelques 35 km restant à faire… Le Bourrin m’abandonne une fois de plus en s’endormant lâchement me laissant une fois de plus conduire et suivre l’itinéraire qui doit nous rapprocher de Bernay…

Tonyé à l’air étrangement bien, il trottine à un bon rythme, ne se plaint pas, (il a même réussi à fumer sa petite cigarette pendant la pause du petit déjeuner), bref, il est royal. Après quelques kilomètres, le Castor décide de ne pas prnedre le relais. Son genou lui fait mal et il préfère s’abstenir. " Pas grave " dis-je, " le Tonyé va finir tranquillement les 35 km " ;-))) " Ca va pas la tête, je fais deux heures et ensuite on change… " répond t-il effrontément !

Ca signifie qu’il nous restera environ 15 km à faire pour moi ou pour le Bourrin… on verra ça sur place.
Tonyé progresse bien, et on arrive même à lui faire faire quelques longueurs supplémentaires quand il fini par dire " Stop ! on change ! "

Ok ! on change… Heu ! qui y va ???
Il nous reste désormais 12km pour atteindre Bernay… on est tous un peu crevé, le Castor à mal à son genou, Tonyé a envie de faire une petite pause après ses 22-23 km, le Bourrin a mal à son mollet et doit encore courir demain et après demain, et moi j’ai toujours une raideur dans le genou.

Pfffffff allez, on ne va pas craquer si près du but… Il reste 12km, le Castor propose d’en faire 4 après moi et le Bourrin annonce qu’il fera les 4 derniers. Alors Hop ! je me prépare pour faire 4 petits km de plus… c’est quoi 4 km ?

Je me change, cette fois avec la fatigue et la pluie je sors la Gore tex… et je pars, accompagné par la le Castor en VTT alors que la Dofinette remonte dans la voiture (il me semble !). Elle s’est fait une bonne centaine de km depuis mercredi soir quand même ! ! ! chapeau.

Je repars très très doucement. Les premières longueurs sont très difficiles, mais ça revient doucement, tranquillement. Je fais mes petits km puis je change avec le Castor. Je prend le VTT et lui commence à courir. Après quelques centaines de mètres non souhaitées (encore un coup de génie de l’orientation bourrinesque) le Castor me dit que son genoux lui fait trop mal pour courir et qu’il préfère arrêter… ok… Je repars donc (génial après le vélo) et ajoute encore quelques kilomètres au compteur. Mais ça commence à devenir dur et pas question de terminer le tronçon… Finalement, le Bourrin ayant encore mal à son mollet, c’est Tonyé qui va repiquer une fois de plus pour couvrir les 4-5 derniers kilomètres nous menant à Bernay…

A 17h26 nous entrons dans la ville, fin de notre première partie de parcours… Environ 160km parcourus (sur les 140 prévus initialement !) 20h d’efforts… si on y ajoute la journée de boulot du Mercredi, cela commence à faire un moment que je n’ai pas dormi…

Une fois en ville on s’arrête. Il reste à trouver l’Hotel, prendre une bonne douche (mmmmmmmmmmmmmmm) se détendre un peu et commencer doucement à récupérer.

La Cane (annick pour ceux qui ne seraient pas encore au courant), doit arriver sur Bernay vers 20h. on décide de l’attendre pour aller dîner, et du coup on se retrouve tous les 5 à 19h au bar de l’hôtel histoire de se jeter quelques petites bières derrière le cornet agrémentées de quelques cahuètes de bonne facture …

Un dîner tranquille à l’hôtel où nous allons découvrir comment notre Cane fait pour courir longtemps sans s’arrêter (vous le découvrirez sur les photos) puis direction la chambre où à peine me suis-je allongé que hop ! plus de son – plus d’image… rrrooonnn bbbzzzzz

 

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